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Développement des activités artisanales : Les conditions d’un nouvel essor - ECOTIMES

Développement des activités artisanales : Les conditions d’un nouvel essor

Développement des activités artisanales : Les conditions d’un nouvel essor

La tendance qui se dessine pour l’économie nationale, dans le sens d’un virage majeur pour une production nationale de plus en plus renforcée, abandonnant l’ancien réflexe rentier de « tout-importation », fait redécouvrir aux Algériens d’anciens métiers artisanaux, longtemps négligés au profit de produit de faux artisanat étranger. Avec les incitations des pouvoirs publics, le mouvement de création de petites unités de fabrication artisanale semble pouvoir s’inscrire dans la durée. Jusqu’au de mois de mai dernier, le nombre d’artisans enregistrés à l’échelle nationale dépasse 460 000, selon le directeur général de la Chambre nationale de l’artisanat et des métiers (CNAM), Abdelkrim Berki.

Par Amar Naït Messaoud

Rappelons que le nombre d’artisans en 2015 atteignait à peine le chiffre de 160 000. L’ambition affichée aujourd’hui par les responsables de la Chambre de l’artisanat et des métiers est de parvenir, dans les toutes prochaines années, à un chiffre de 700 000 artisans pour les 339 activités artisanales que compte actuellement la nomenclature nationale. Cette nomenclature demeure naturellement extensible dès qu’une nouvelle activité est identifiée et répertoriée dans une fiche technique.

Les activités artisanales sont réparties à travers trois catégories ou domaines classés par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, à savoir : l’artisanat traditionnel et l’artisanat d’art, l’artisanat de production de biens et l’artisanat de services.

Parallèlement à la relance industrielle et au programme de redynamisation de l’agriculture, l’Algérie compte aussi, dans le cadre général de la diversification économique, revaloriser le secteur de l’artisanat. Les efforts dé- ployés dans ce sens portent progressivement leurs fruits.

L’intérêt accordé à ce secteur est intimement lié à l’intérêt au secteur touristique dont il constitue le pendant naturel. Mais, au-delà de l’activité touristique, l’artisanat demeure l’une des expressions phares de la mémoire historique et du fond culturel de notre pays.

L’artisanat avait fait l’objet, pendant des années, de prise en charge festive et folklorique sans qu’il y ait eu un quelconque prolongement d’ordre organisationnel et économique. Il s’était restreint souvent à la célébration du mois du patrimoine matériel et immatériel s’étalant du 18 avril au 18 mai de chaque année.

Mais, à y regarder de plus près, ces mêmes occasions ont révélé non seulement les insuffisances du développement des activités inhérentes à l’artisanat, mais encore le désarroi de certains détenteurs de ces métiers ancestraux face à moult contraintes qui se mettent au travers de l’épanouissement de leurs activités.

Cherté de la matière première, manque de main-d’œuvre qualifiée pour certains métiers, particulièrement l’argenterie, bureaucratie administrative, charges fiscales, et d’autres contraintes aussi dissuasives les unes que les autres.

Des assises nationales de l’artisanat ont eu lieu au début des années 2000, où un état des lieux et un diagnostic général ont été dressés. Il a été recensé à l’époque quelque 162 000 artisans détenteurs d’un registre de commerce. La nomenclature des activités était de 339 métiers, sans que ces activités soient occupées de manière équilibrée.

Une moyenne de 3,4 emplois créés pour chaque artisan établi

Les plans de développement des années de l’« aisance financière » étaient censés prendre en charge les projections issues des recommandations des assises de l’artisanat, mais, en cours de route, de multiples aléas avaient grevé la démarche, d’autant plus qu’un balisage rigoureux tardait à s’opérer, ce qui avait laisse place à une situation de cafouillage, non seulement dans ce créneau si sensible, mais aussi dans les autres domaines de la vie nationale.

La volonté politique avait été toujours mise en avant, faisant que le secteur de l’artisanat bénéficiait de l’attention des pouvoirs publics à travers la politique de la microentreprises, des petites et moyennes entreprises et même des projets de développement rural de proximité.

Ces derniers, outres les volets agricoles et hydrauliques, intégraient les autres volets sociaux et économiques des populations rurales, à commencer par les activités artisanales et les produits du terroir.

Néanmoins, dans leur montage sur le terrain, ces projets avaient beaucoup de difficultés à intégrer le segment de l’artisanat.

Un nombre modeste de projets avaient pu s’étendre jusqu’au volet de l’artisanat, y compris, dans les zones du pays où, naguère, ces activités nourrissaient des milliers de familles à travers la poterie, la tapisserie, la dinanderie, la vannerie, la sellerie, la sparterie, l’argenterie, le cardage de la laine, la peausserie, l’exploitation des plantes médicinales et d’autres métiers familiaux qui étaient exercés sur l’ensemble du pays.

Aujourd’hui, leur réhabilitation requiert de nouvelles mesures d’incitations (soutiens aux nouveaux investissements, abattements fiscaux, facilitation d’accès aux crédits bancaires, levée des contraintes douanières, accès aux espaces de commercialisation, contrats avec des établissements hôteliers, des musées, participations aux salons et expositions, y compris à l’étranger).

Imparablement, le développement des activités artisanales reste intimement lié à son ouverture sur les autres secteurs, particulièrement le tourisme, la culture et le commerce qui sont censés lui servir de débouchés naturels ou de facilitateurs.

Selon des estimations faites il y a une quinzaine d’années, les ateliers d’artisanat, tous segments d’activités confondus, pouvaient générer quelque deux millions d’emplois à l’horizon 2025 pour peu que les conditions matérielles, réglementaires et administratives soient prises en charge correctement et améliorées, avaient souligné à l’époque les responsables du secteur.

Même si cette ambition n’est pas réalisée dans son intégralité, le fait qu’une nette progression a été enregistrée, puisque, justement, à l’année 2025, on en est à 1 347 000 emplois crées avec les 460 000 artisans établis, soit une moyenne de 3,4 emplois pour chaque artisan établi et enregistré au niveau de la Chambre nationale de l’artisanat et des métiers

Nécessité de reverser la tendance

Les contraintes auxquelles sont confrontés les artisans algériens dans leur diversité, sont réellement identifiées depuis longtemps; cependant, les plans de développement du début des années 2000 ont fait valoir une typologie de priorisation des investissements qui a privilégiée les grandes infrastructures de base et les équipements publics.

En outre, le cadre général d’une attention soutenue en direction de l’artisanat commanderait à ce qu’un minimum d’éléments de dé- bats soit réuni.

Pendant tout ce temps où les investissements publics créaient de l’emploi et distribuaient des salaires dans les autres secteurs (bâtiment, routes, chemin de fer, barrages hydrauliques…), le rehaussement du pouvoir d’achat allait intensément diversifier et renforcer les importations, y compris dans le créneau de l’artisanat.

C’est ainsi que notre pays était devenu le réceptacle d’objets industrialisés ou semi-industrialisés, provenant de Chine ou d’Europe, sous le faux label d’objets d’artisanat.

En porcelaine, en terre cuite, en plastique, en caoutchouc ou d’autres produits synthétiques, les Algériens consommaient un ersatz d’artisanat, autrement dit des produits industriels, mêlant artifice et mauvais goût, par lesquels ils ornaient leurs salons, leurs vérandas, leurs couloirs et leurs portiques.

Le frêne et le liège de Kabylie, le sparte et l’alfa de Djelfa, le cuivre de la Casbah, la laine de Messâad, les toisons de Bougtob, le poli de chameau de Ouargla, ont subi une régression forcée, qui avait fait neutraliser des ateliers et disparaître des emplois, en faveur d’une consommation effrénée des produits étrangers qui n’ont rien d’artisanal et qui ne portent aucune valeur culturelle ou mémorielle.

Car, l’un des grands enjeux de ce genre de métier -par-delà la une revivification espérée de l’économie des différentes régions du pays-est bien cette valeur hautement symbolique attachée aux lignes, galbes, figures et matériaux qui composent les objets d’artisanat.

C’est un livre d’histoire ouvert, où se rencontrent et se poursuivent les épopées familiales, régionales et nationales. Chevauchant entre la sphère économique et la sphère historico-culturelle, le secteur de l’artisanat exige une attention spéciale, nourrie par le souci majeur de perpétuer la mémoire d’un peuple et de l’ouvrir aux échanges avec le reste du monde. D’où la connexion obligée avec le secteur du tourisme dont il constitue une des matières premières.

«Le rôle de l’artisan ne se limite pas à la préservation du patrimoine culturel national, mais constitue un élément important qui contribue efficacement à l’économie nationale», a déclaré, fin mai dernier, Abdelkrim Berki, directeur général de la Chambre nationale de l’artisanat et des métiers à l’occasion d’une conférence organisée à Alger par l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) portant sur le rôle des jeunes dans la création d’entreprises

A.N.M.

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