Développement de six cultures agricoles stratégiques : Le gouvernement déroule son plan d’action

Développement de six cultures agricoles stratégiques

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a dévoilé le plan d’action du gouvernement pour le développements de six (6) cultures stratégiques, à savoir les céréales, les légumineuses, les oléagineuses et betteraves sucrières, le lait, multiplication de semences… Il a précisé, à ce titre, que le plan élaboré sur les orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, vise l’augmentation de la production nationale de ces produits, dont l’importation continue de peser lourdement sur le Trésor public.

Par Farid D.

Près de 10 milliards de dollars sont consacrés annuellement pour répondre à la demande d’un marché local en pleine croissance, sachant que le développement de ces cultures devient plus que stratégique.

C’est dans ce sillage que des mesures importantes ont été prises afin de développer l’agriculture saharienne, dont les superficies pouvant être mise en valeur, dépassent les 1,5 million d’hectares.

Un atout et une opportunité pour l’Algérie d’augmenter ses capacités de production et de renforcer sa sécurité alimentaire. C’est, aussi, un véritable défi à relever, notamment, durant cette conjoncture instable, dont les sources d’approvisionnement deviennent de plus en plus difficiles.

Ainsi, le ministre de l’Agriculture, qui s’exprimait à l’ouverture d’un séminaire national placé sous le signe de : «Nâama : des perspectives prometteuses de l’investissement dans les cultures stratégiques et valorisation des races locales», a indiqué que son département axe ses efforts sur la fourniture du foncier agricole nécessaire à la concrétisation des projets d’investissements intégrés dans les wilayas du Sud.

Un portefeuille de près de 460 000 ha à la disposition des investisseurs

Chiffres à l’appui : une superficie totale de 458 823 hectares a été transférée à l’Office de Développement de l’Agriculture Industrielle en Terres Désertiques (ODAS), répartie sur 54 zones, dont 46 zones ont, déjà, été octroyés à des investisseurs.

Ce plan prévoit, également, ajoute-t-il, la création d’unités de production agricole, après la restructuration d’exploitations agricoles pilotes, dédiées à la production et au développement de filières stratégiques (légumineuses, multiplication de semences, oléagineux et arbres résistant au changement climatique), d’une superficie arable totale de 114 393 hectares.

En effet, le ministère compte sur ces unités de production pour l’augmentation de la production nationale et la réduction de la facture d’importation.

Youcef Cherfa a indiqué également que le plan de développement de l’agriculture stratégique s’articule sur l’élaboration d’une cartographie des qualifications agricoles (sol, eau) disponibles dans les wilayas des hauts plateaux, steppiques, et ceux du Sud à l’instar des wilayas de Naâma, El Bayadh, Saida, El Bayadh, Bechar, Béni Abbès, Timimoune, Adrar, etc.

«Nous avons identifié des superficies importantes de 1,5 million ha pouvant être mises en valeur, permettant de capter de nouveaux projets d’investissement dans les wilayas du Sud», indique le ministre.

Renforcement des capacités de stockage

Le plan national de développement de l’agriculture stratégique s’appuie, également, sur un programme d’expansion des capacités de stockage, qui comprend la construction de 350 centres de proximité d’une capacité de stockage estimée à 1,750 million tonnes de céréales, et la relance du projet de construction de 16 silos, en plus de la construction de 30 nouveaux silos d’une capacité de stockage globale de 3 millions de tonnes de céréales.

Selon le ministre, grâce aux mesures prises par le gouvernement et aux avantages accordées par l’Etat en matière d’investissement, notamment, la création d’un couloir vert pour les investissements dépassant les 10 000 ha, le secteur agricole a amélioré son attractivité et capte de plus en plus d’investisseurs nationaux et étrangers.

Au passage, Youcef Cherfa a rappelé le mégaprojet en partenariat avec les Qataris pour la production de la poudre de lait et l’augmentation des capacités de production en viande rouge.

Un projet d’un investissement de 3,5 milliards de dollars qui contribuera à la réduction de la facture d’importation de la poudre de lait de moitié à 50% à l’horizon 2030.

Indiquant que la wilaya de Nâama détient un grand potentiel dans le domaine agricole, dont 80 000 hectares sont alloués pour les cultures stratégiques, le ministre de l’Agriculture a affirmé que son département a tracé un programme pour la préservation et valorisation de la race ovine El Hamra ou Daghma.

Un projet qui s’inscrit dans la stratégie du secteur visant à développer la filière viande rouge, et à préserver et valoriser notre patrimoine génétique agricole. Des mesures importantes ont été prises dans ce cadre, note-t-il.

Nécessité de renforcer l’intégration entre le secteur agricole et industriel

Pour sa part, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, il a souligné la nécessité de renforcer l’intégration entre les secteurs agricole et industriel pour développer les industries alimentaires.

Il a indiqué dans son intervention à ce séminaire, que l’industrie alimentaire représente le deuxième et le plus grand secteur de l’industrie. Il contribue à plus de 50 % du produit intérieur brut industriel hors hydrocarbure.

Dans cette perspective, le ministre a appelé au renforcement de l’intégration et de l’interconnexion entre les secteurs industriel et agricole pour le développement de l’industrie de transformation agroalimentaire afin de les valoriser en produit industriel à forte valeur ajoutée.

S’agissant de cette rencontre, le ministre Aoun a expliqué que ce forum vise à attirer des projets d’investissement dans l’agriculture stratégique, industrielle et alimentaire à Naama, en raison de ses capacités, notamment l’abondance du foncier agricole.

Pour lui, le défi, aujourd’hui, réside dans la coordination, le développement et l’intégration des investissements au sein de la chaîne de valeur agricole. Cela se fait par la mise en œuvre de projets incitatifs à l’intégration à la fois dans l’activité agricole et industrielle. Le ministre a confirmé que la wilaya de Naama possède des qualifications et qu’il est possible d’investir dans plusieurs projets, comme l’activité d’élevage selon des modèles modernes.

Il est à rappeler que le coup d’envoi des travaux de la Rencontre nationale sur les perspectives d’investissement dans les cultures stratégiques et la valorisation des races locales, organisée à Naâma sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a été donné en présence du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Youcef Cherfa, du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, M. Brahim Merad, du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, M. Ali Aoun, du ministre de l’Hydraulique, M. Taha Derbal, et de la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Mme Fazia Dahleb.

F. D.

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