Du nouveau pour l’entrepreneuriat des jeunes dans le domaine agricole. Une nouvelle stratégie est en phase de finalisation concernant l’octroi du foncier agricole aux jeunes promoteurs.
Par Akrem R.
Un cadre réglementaire et une plate-forme numérique seront bientôt opérationnels, permettant aux jeunes de bénéficier de terrains agricoles d’une superficie variant entre 5, 10 et 20 hectares. L’annonce a été faite, hier, par la directrice de l’organisation, de la planification foncière et de la mise en valeur au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Mira Touhami.
En effet, l’octroi de ces terrains ne sera possible qu’après l’achèvement des opérations d’aménagements et des études de faisabilité, explique-t-elle dans une déclaration à une chaine de TV. « Nous voulons réunir les conditions de réussite pour ces jeunes. Le jeune investisseur sera orienté vers des endroits non isolés, accessibles, raccordés à l’électricité, proches des autoroutes, etc.», précise-t-elle.
En clair, l’Etat veut réussir cette nouvelle initiative visant à encourager les jeunes à investir dans le domaine agricole. Un secteur stratégique, auquel le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, accorde une grande importance.
D’ailleurs, une batterie de mesures a été déjà prise par le chef de l’Etat pour la relance de l’investissement agricole, tout en accordant l’aide et l’accompagnement nécessaires aux paysans et investisseurs.
La feuille de route du gouvernement est de développer des cultures stratégiques, à l’instar des céréales, des huiles et sucre. Et ce, dans le but de faire baisser la facture des importations, notamment, en cette conjoncture très difficile marquée par une flambée sans précédant des prix sur les marchés mondiaux.
C’est dans cette optique que s’inscrit cette nouvelle démarche du ministère de l’Agriculture ayant signé un accord de partenariat avec le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la micro-entreprise pour le lancement de ce genre de projets agricoles qui seront soumis au contrôle de l’Etat. Mira Touhami a précisé que son département prendra en charge l’octroi en concession des terrains agricole et l’Agence nationale de l’entrepreneuriat (ANADE) s’occupera du volet du financement.
Dans ce cadre, l’intervenante a fait savoir qu’une autre loi est en cours d’élaboration permettant aux jeunes la création de coopératives pour bénéficier des financements nécessaires pour l’aménagement des terrains agricoles.
Récupération de 800 000 ha du foncier agricole inexploité
Ainsi, les jeunes pourront bénéficier de parcelles de terrains entre 5 à 10 hectares dans les wilayas du Nord du pays et de 20 hectares dans les hauts plateaux et Sud du pays, détaille-t-elle, en faisant savoir que le ministère de l’Agriculture travaille pour la création de pôles agricoles spécialisés selon les spécificités de chaque wilaya.
Dans ce cadre, l’expert agricole, Laâla Boukhelfa a plaidé pour l’octroi du foncier agricole selon le principe de «la terre appartient à celui qui la cultive». En clair, l’Etat est appelé à assainir ce domaine, en accordant le foncier aux véritables fellahs à l’effet de barrer la route aux opportunistes.
«Si nous apportons des corrections et évitons les erreurs du passé, en donnant les terres aux gens qui le méritent, on aura certainement des résultats positives et encourageants dans le proche avenir. Il faut, tout simplement, corriger les erreurs du passé», a-t-il dit.
Pour l’expert Laâla, l’octroi de terres agricoles doit être régi par un cahier des charges bien défini. «L’Algérie recèle toutes les potentialisé pour, non seulement satisfaire les besoins nationaux en matière de produits agricoles, notamment en céréales, mais nous pouvons, aussi, facilement atteindre notre autosuffisance dans un laps de temps raisonnable et même devenir un exportateur, notamment de blé», souligne-t-il, en estimant que l’Etat doit accorder des incitations préparer de petites parcelles entre 5 à 10 hectares (raccordées en électricité et eau, ouverture de pistes…) en faveur de ces jeunes.
Il est à noter que pas moins de 800.000 hectares de terres agricoles ont été récupérés par les services compétents et que l’opération de redistribution est en cours après une étude approfondie sur les raisons de non-exploitation.
S’agissant de l’agriculture saharienne, la directrice de l’organisation, de la planification foncière et de la mise en valeur au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Mira Touhami, a fait savoir que 136.000 hectares ont déjà été attribués à des investisseurs pour le développement de l’agriculture de transformation et industrielle (céréales, colza, sucre). À cet effet, 140 investisseurs ont été qualifiés pour investir dans les cultures stratégiques, affirme-t-elle.
A. R.