Lakhdar Rekhroukh, ministre des travaux publics, de l’hydraulique et des infrastructures de base, a présidé hier une rencontre nationale des directeurs de wilayas sous le thème « Évaluation et perspectives pour des infrastructures de base plus efficaces ». Cette réunion a permis de dresser un bilan détaillé des infrastructures de transport en Algérie et d’exposer les projets d’envergure en cours et à venir. Entre renforcement des ports, expansion du réseau ferroviaire et amélioration des infrastructures routières, le ministre a mis en avant une vision ambitieuse pour moderniser le secteur.
Par Houria Mosbah
Une modernisation des infrastructures portuaires pour un essor économique
L’un des points essentiels abordés concerne les infrastructures portuaires, pierre angulaire du commerce extérieur. «Il est vrai qu’aujourd’hui, la capacité actuelle de nos ports suffit amplement à accueillir tous ces échanges commerciaux. Nous avons à peu près 4 millions de VP et quelque 80 millions de tonnes de marchandises», a déclaré le ministre.
Cependant, il a souligné que le volume réel des échanges en 2023 restait en dessous de cette capacité, avec seulement 1,6 million de VP traités.
Face à cette situation, un changement de modèle s’impose. L’accent est mis sur l’optimisation de la gestion et l’extension du port de Djendjen, qui, avec sa grande profondeur, pourrait devenir un hub stratégique au niveau méditerranéen.
L’objectif est de permettre aux grands navires d’accoster directement en Algérie, sans passer par des ports étrangers pour le transbordement, réduisant ainsi les coûts et améliorant la compétitivité du pays sur le plan logistique.
Un réseau ferroviaire en expansion pour dynamiser le transport
L’Algérie mise également sur l’extension et la modernisation de son réseau ferroviaire. Actuellement long de 4 787 kilomètres, celui-ci devrait atteindre 6 820 kilomètres après l’achèvement des projets en cours, avec une ambition affichée d’atteindre 10 000 kilomètres, puis 15 000 kilomètres à long terme.
L’un des projets phares concerne la ligne ferroviaire Nord-Sud, qui reliera Alger à Tamanrasset et connectera également El Menia à Adrar, puis Béchar.
Cette expansion vise non seulement à améliorer le transport des passagers, mais aussi à renforcer le transport de minerais, notamment le phosphate de Djebel Onk et Blad El Hadba ainsi que le minerai de fer de Gara Djebilet.
À ce sujet, le ministre a tenu à saluer le travail accompli : « Je salue tous les intervenants dans la ligne minière ouest qui sont en train de relever le défi ».
Malgré le scepticisme de certains experts internationaux quant à la faisabilité du projet en 30 mois, les entreprises algériennes et leurs partenaires démontrent qu’elles sont capables de mener à bien ce projet ambitieux.
Les infrastructures routières et le transport urbain en pleine transformation
Le secteur routier bénéficie également d’un programme de modernisation soutenu. Parmi les projets emblématiques figure l’autoroute Djendjen-El Eulma, longue de 110 kilomètres, dont certaines sections sont déjà en service.
« Au cours de cette année, d’autres sections seront également mises en service, ainsi qu’une autre en 2026 », a annoncé le ministre.
L’amélioration des routes vise à désenclaver certaines régions et à réduire la congestion dans les grandes villes comme Alger.
Sur le plan aéroportuaire, l’Algérie compte 51 aéroports, dont 36 ouverts au trafic civil. Une attention particulière est accordée au métro d’Alger, dont l’extension permettra d’atteindre 26 kilomètres, avec une vision à moyen terme de 90 kilomètres.
Enfin, le pays ambitionne de renforcer son réseau de tramways et de transport par câbles, contribuant ainsi à une meilleure mobilité urbaine et à une réduction de l’empreinte écologique des transports.
Cette rencontre nationale des directeurs de wilayas a mis en lumière l’ampleur des efforts engagés pour moderniser les infrastructures de base en Algérie. Ports, routes et réseau ferroviaire font l’objet d’un vaste programme d’investissement et d’optimisation.
Comme l’a affirmé Lakhdar Rekhroukh, ces initiatives s’inscrivent dans « le cadre du plan d’action du gouvernement ainsi que de la stratégie du secteur », avec un double objectif : répondre aux besoins des citoyens tout en soutenant le développement économique du pays.
H. M.