Des perturbations enregistrées ces derniers jours : La pénurie d’huile refait surface
La crise de l’huile de table refait surface. Ces derniers jours, il est très difficile de trouver ce produit de large de consommation au niveau des superettes et autres magasins. Dans certains endroits on y voit à peine quelques bouteilles d’un ou deux litres exposées à la vente.
AKrem R
Les autres gammes du produit, notamment les bidons de cinq litres, sont introuvables, a témoigné Hamid, un fonctionnaire de Boumerdes à Alger. Ce dernier a expliqué que l’huile de table est quasiment introuvable dans cette wilaya. L’unique produit existant est celui non subventionné, «la marque fleurial», dont le prix n’est pas à la portée de toutes les bourses. Une bouteille de 2 L est cédée à 670 DA, alors le prix d’une bouteille « normale » est de 250 DA!
Le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) Hadj Tahar Boulenouar, a fait savoir que son organisation a été destinataire de plusieurs réclamations de commerçants sur l’existence d’une pénurie et perturbation dans la chaine de distribution de ce produit, tout en appelant les producteurs à apporter des éclaircissements sur cette situation qui risque de s’amplifier et de faire revivre aux Algériens le même scénario de l’avant mois de ramadhan dernier.
« C’est à travers les explications de ces producteurs qu’on pourra déterminer les responsabilités de chacun et connaitre s’il s’agit vraiment d’un problème au niveau de la production ou dû à la spéculation», a-t-il expliqué. Afin de connaitre l’avis des producteurs, nos multiples tentatives de joindre au téléphone le chargé de la communication du groupe Cévital, se sont avérées vaines. Il est à noter que la production globale des cinq (5) producteurs d’huile de table en Algérie, couvrait les besoins du marché national à plus de 300%, et le groupe Cevital couvrait à lui seul, la demande locale à 140% ! Ces chiffres interpellent plus qu’une personne sur les raisons principales de cette pénurie de ce produit sur le marché ? Ainsi, le président de l’ANCA a affirmé que le stock actuel en huile de table est suffisant pour répondre à la demande des consommateurs algériens. «Le stock d’huile de table est disponible. Même la matière première utilisée dans la production d’huile est disponible», a-t-il rassuré. L’intervenant a fait savoir, également, que le prix de ce produit à connu une hausse de 50 DA sur chaque fardeau. Cette hausse et l’obligation de la facturation imposée par les distributeurs aux petits commerçants, seraient à l’origine de cette perturbation.
Pour sa part, le représentant des consommateurs, en l’occurrence, Mustapha Zebdi, a expliqué cette perturbation par la spéculation tout en appelant les consommateurs à la raison, à travers la rationalisation des achats en ce produit. C’est le seul moyen d’affaiblir les spéculateurs, dira-t-il. Puisque, ajoute-il, la rumeur sur la pénurie d’un produit engendre directement la spéculation. « Je saisis cette occasion pour rassurer les consommateurs sur la disponibilité de ce produit et pour que les agents de contrôle du ministère du Commerce soient à pied d’œuvre pour lutter contre le phénomène de la spéculation», a-t-il lancé.
Il est à noter que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait ordonné à son gouvernement et notamment, le ministre de la Justice de préparer, dans les meilleurs délais, une loi contre la spéculation. Il a qualifié ce phénomène de « crime à part entière » passible de peines d’emprisonnement allant jusqu’à 30 ans.
Hadj Tahar Boulenouar, président de l’ANCA à Eco Times: «Nous œuvrons pour un partenariat gagnant-gagnant avec les Italiens»
Dans cet entretien, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (Anca), Hadj Tahar Boulenouar, est revenu en détail sur sa visite effectuée en Italie. Il a annoncé la venue, au courant du premier trimestre de 2022, d’un groupe d’hommes d’affaires italiens activant dans divers secteurs, notamment l’industrie, le textile, l’industrie navale, le transport, la distribution, l’agriculture et tourisme, et également l’organisation d’un premier salon dédié au produit made in Alegria en Italie. Selon notre intervenant, le renforcement de la coopération entre l’Algérie et l’Italie permettra d’augmenter nos échanges commerciaux à 12 milliards de dollars.
Eco Times: Vous avez effectué la semaine dernière, une visite de travail en Italie. Pouvez-vous nous faire le point sur cette visite ? Et également, le regard des hommes d’affaires de ce pays sur le nôtre?
Hadj Tahar Boulenouar: Et comment ne le ser it-il pas avec un marché de 45 millions de consommateurs et une superficie de plus de 2 millions de mettre carré? Tous les secteurs y sont pratiquement vierges et ouverts à l’investissement, à l’instar du secteur du Tourisme, l’Agriculture, dont seulement, entre 20 à 25% des terres agricoles, sont exploitées.
A noter aussi le secteur de l’industrie, notamment, entermes de machines, peu développé en Algérie, pour lequel des investissements sont à consentir afin de répondre aux besoins du marché et de l’exportation également. Les Italiens sont intéressés par la fabrication de bateaux de pêche, de de plaisance et de loisirs.
Cette volonté de venir investir en Algérie a été également motivée par les dernières déclarations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a instruit son gouvernement de renforcer la coopération avec l’Italie, notamment, dans le domaine de la construction navale. A cela s’ajoutent, les opportunités d’aller conquérir les marchés africains, via les 7 portes frontalières de l’Algérie.
D’ailleurs, un groupe d’hommes d’affaires italiens va se rendre prochainement (durant le premier trimestre de 2022) en Algérie. Ils représentent des entreprises et sociétés activant dans divers domaines agriculture, agro-alimentaire, industrie, distribution, tourisme, environnement et traitement des déchets. Surtout lorsque nous les avons informés que plus de 18 millions de tonnes de déchets sont générés annuellement, sans être valorisés. Les Italiens les ont qualifiés de richesse.
Ces discussions que vous avez abordées avec plusieurs commerçants et investisseurs italiens, seront-elles sanctionnées prochainement par la signature d’accords de partenariats ?
Notre association va collaborer avec la Chambre algérienne du commerce et d’industrie (la CACI) pour réussir la visite prochaine d’un groupe d’hommes d’affaires dans notre pays, à travers l’organisation de rencontre BtB dans chaque domaine, à l’instar du tourisme, transformation alimentaire, habillement et textile, plastique et autres.
L’Italie est le 3ème fournisseur de l’Algérie après la Chine et la France et est le premier client de l’Algérie. Nos échanges commerciaux sont estimés entre 8 à 9 milliards de dollars actuellement. Avec l’éventuel renforcement de notre coopération entre l’Algérie et l’Italie, on peut en l’espace de 3 ans, porter nos échanges à 12 milliards de dollars. L’Italie possède de grands ports (Genoa dans l’ouest de l’Italie, et triastri dans le nord est), dont 130 millions de tonnes de marchandises parvenant de différents pays (Egypte, Tunisie, maroc etc) vers l’Italie. Toutefois, le produit « made in Algeria » est absent. Chose qui n’est pas normale. Nos discussions avec les représentants de sociétés de gestion de ces deux ports ont été fructueuses et ils se sont montrés disponibles à accorder une importance particulière aux produits issus de l’Algérie. En effet, les Italiens qui possèdent un réseau dense dans la distribution, vont nous aider dans le placement et la commercialisation de nos produits en Italie et dans les pays de l’Europe de l’Est. Et nous, les commerçants algériens, nous allons les aider à conquérir des parts dans le marché africain. Ceci s’inscrit dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant. Ainsi, une société spécialisée dans la distribution ayant à son actif plus de 500 magasins et centres commerciaux, a affiché sa disponibilité pour la commercialisation et la distribution des produits algériens, soit en Italie ou dans l’UE, notamment dans les pays de l’Europe de l’Est. Notre défi maintenant, c’est d’encourager les agriculteurs et les producteurs algériens à produire des quantités suffisantes pour répondre aux besoins du marché local et de se lancer dans l’exportation. Cette société de distribution s’est montrée intéressée à venir s’installer en Algérie afin de se lancer dans la distribution et l’exportation vers le continent africain.
À travers ces démarches et actions déjà entreprises, votre association se dirige-t-elle vers un nouveau rôle dans le développement de l’économie nationale ?
Effectivement, notre association joue un rôle important dans la promotion et le développement de l’économie nationale. L’ANCA ne se limite pas seulement, à parler des problèmes des commerçants et de l’activité commerciale en local. Nous sommes bien structurés et organisés pour promouvoir le développement économique de notre pays à l’international et participer à l’effort du gouvernement pour la diversification de nos exportations. D’ailleurs, même les Italiens ont apprécié nos efforts. Ainsi, je saisis cette occasion pour remercier notre représentante en Italie, en l’occurrence, Mme Souhila Hadef, pour ses efforts en vue de réussir notre tournée dans ce Pays, dont la coopération avec eux ne peut être que bénéfique pour les deux parties. Enfin, je vous annonce l’organisation d’un premier Salon de produits algériens en Italie, courant 2022. Cette manifestation verra la participation, outre, des producteurs algériens et italiens, des hommes d’affaires et commerçants des pays du Caucase et de l’Est de l’Europe.
A.R.