La coopération algéro-arabe se renforce, et plusieurs pays de la région MENA manifestent un intérêt croissant pour l’investissement en Algérie. L’amélioration du climat des affaires et le dynamisme de la diplomatie présidentielle commencent, en effet, à porter leurs fruits sur le terrain. Après le Qatar, premier investisseur arabe en Algérie, le Sultanat d’Oman souhaite lui emboîter le pas en exprimant son intention d’investir dans des secteurs stratégiques tels que l’industrie pharmaceutique, la sécurité alimentaire, ainsi que les secteurs financier et des services.
Par Akrem R.
C’est ce qu’a affirmé le président de l’Autorité d’investissement d’Oman (OIA), M. Abdulsalam bin Mohammad Al Murshidi, dans une déclaration à la presse. Il a souligné que la visite officielle qu’il effectue en Algérie, accompagné du ministre de l’Agriculture, des Ressources marines et hydriques, Saoud bin Hamoud Al Habsi, ainsi que du ministre de la Santé, Hilal bin Ali Al Sabti, vise à renforcer les liens solides entre Oman et l’Algérie.
En effet, des investissements en partenariat devraient voir le jour courant 2025 dans des secteurs clés, notamment l’industrie pharmaceutique, l’agriculture et l’élevage, ainsi que tout ce qui concerne la sécurité alimentaire. Le président de l’OIA a également précisé que le Sultanat d’Oman cherche à établir des projets dans d’autres domaines tels que la logistique et le secteur financier.
Il a en outre exprimé la volonté des entreprises publiques omanaises d’explorer le marché algérien en 2025 à travers divers projets économiques visant à renforcer la coopération entre les deux pays, tout en mettant en avant le rôle du secteur privé omanais en Algérie.
Les investissements omanais en Algérie ne sont pas nouveaux. Outre la Société algéro-omanaise des engrais, plusieurs autres projets témoignent de la dynamique de coopération entre les deux nations.
Ces initiatives illustrent le potentiel des investissements omanais en Algérie et la volonté des deux pays de renforcer leur partenariat économique.
Un Fonds souverain algéro-omanais en préparation
Les contours de la nouvelle coopération entre l’Algérie et Oman ont été, rappelons-le, tracés par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le sultan Haïtham ben Tariq d’Oman lors d’une visite d’État effectuée fin octobre 2024.
Parmi les décisions phares de ce déplacement à Mascate figure la création d’un Fonds souverain algéro-omanais destiné à soutenir l’investissement. C’est à travers ce Fonds que les deux pays comptent dynamiser et renforcer leurs investissements communs.
« Le projet du Fonds souverain algéro-omanais, actuellement en négociation via les services du ministère des Affaires étrangères, constitue un jalon important dans le renforcement des relations économiques entre les deux pays », a précisé le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), M. Omar Rekkache.
S’exprimant à l’issue d’une séance de travail avec le président de l’Oman Investment Authority (OIA), M. Abdulsalam Bin Mohammad Al Murshidi, le DG de l’AAPI a affirmé que « ce projet pionnier aura des résultats très satisfaisants en matière de renforcement des relations d’investissement entre les deux pays ».
Il a également souligné que les deux parties considèrent ce Fonds comme « l’un des projets communs les plus prometteurs, compte tenu du nombre important d’opportunités disponibles en Algérie ainsi que des potentialités et avantages offerts ». M. Rekkache a réitéré la disposition de l’AAPI à réunir toutes les conditions favorables aux investissements des opérateurs économiques souhaitant s’implanter en Algérie.
Dans ce contexte, il a indiqué que l’agence avait enregistré, la semaine dernière, un projet omanais dans le secteur de l’industrie automobile pour une marque sud-coréenne, ajoutant que ce projet est en attente d’une autorisation du ministère de l’Industrie.
Par ailleurs, dans le domaine de la sécurité alimentaire, l’Algérie a présenté son programme pour les cultures stratégiques, notamment la céréaliculture, et son ambition de développer des partenariats avec des investisseurs de pays « amis » afin de répondre aux besoins du marché national et d’exporter les excédents de production.
Des partenariats ont déjà été lancés avec des investisseurs italiens et qataris, notamment dans la production de blé dur (400 millions d’euros) et la fabrication de lait en poudre, avec un investissement de 3,5 milliards de dollars.
Lors d’une rencontre avec la délégation omanaise, le ministre algérien de l’Agriculture et de la Pêche a présenté un aperçu des principaux axes de la stratégie de développement du gouvernement visant à renforcer la sécurité alimentaire et à contribuer à la diversification de l’économie nationale.
Oman veut augmenter ses échanges avec l’Algérie
Il a également mis en avant les avantages et incitations contenus dans la nouvelle loi sur l’investissement, destinée à attirer aussi bien les opérateurs nationaux qu’étrangers.
Ce plan offre des opportunités d’investissement prometteuses, notamment dans les wilayas du Sud, en exploitant de manière durable les potentialités agricoles de l’Algérie.
De son côté, le ministre omanais de l’Agriculture, des Richesses halieutiques et des Ressources en eau a exprimé la volonté de son pays de développer les partenariats entre opérateurs algériens et omanais, afin d’accroître le volume des échanges et d’optimiser les capacités d’exportation vers les marchés africains et européens. Il a souligné l’importance stratégique de l’Algérie, considérée comme un portail privilégié vers ces marchés.
Le ministre omanais a également salué l’expérience algérienne en matière de cultures sahariennes, estimant que le marché algérien regorge d’opportunités d’investissement, notamment dans le domaine de la pêche, où le Sultanat d’Oman dispose d’une expertise reconnue, avec une production halieutique dépassant les 700 000 tonnes par an.
En somme, l’avenir des relations algéro-omanaises s’annonce prometteur, porté par la volonté des deux pays de diversifier leurs économies et de renforcer leur partenariat dans des secteurs clés, ouvrant ainsi la voie à une coopé- ration mutuellement bénéfique.
A. R.