Des exportations hors hydrocarbures à 30 milliards $ en 2030 : Un objectif à la portée de l’Algérie

terminal a conteneurs du port de Djen Djen

L’Algérie s’est fixée un objectif ambitieux, à savoir, porter ses exportations à 30 milliards de dollars à partir de 2030. De l’avis d’experts, d’organisations patronales et structures de soutien de l’Etat, « notre pays à les capacités pour relever ce défi» et toutes les conditions sont réunis pour la promotion du «made in algeria» à l’international.

Par Akrem R.

Des mesures importantes ont, en effet, été prises à cet effet par le gouvernement, facilitant l’acte d’export. La balle est maintenant dans le camp des opérateurs économiques qui sont appelés à travailler davantage sur les aspects liés à la qualité, l’emballage et la compétitivité pour gagner cette bataille de l’exportation.

C’est dans ce cadre que la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) a organisé jeudi dernier une journée de sensibilisation sur l’exportation au profit des exportateurs et des acteurs intéressés par cette activité.

Intitulée « Journée de l’exportation», le DG de la CACI, Hocine Zaoui, a précisé que cette dernière s’inscrivait dans le cadre de la poursuite des efforts visant à soutenir l’activité d’exportation à travers l’organisation d’une série de rencontres de sensibilisation au profit des opérateurs économiques concernés par l’exportation.

Il a indiqué que l’exportation est un grand défi, nécessitant un travail en continu et en synergie afin d’atteindre les objectifs fixés par l’Etat.

Grâce à la volonté politique affichée par les pouvoirs publics et aux investissements consentis durant ces quatre dernières années, les exportations hors hydrocarbures sont en courbe ascendante, passant de 2 milliards de dollars pour atteindre les 7 milliards en 2023 et devraient poursuivre leur progression pour atteindre les 10 milliards dollars en 2024 et 2025.

De nouvelles filières sont engagées dans le commerce extérieur de l’Algérie, en passant d’un pays importateur de plusieurs produits tels que les matériaux de construction, les produits alimentaires, le ciment et la céramique, à l’un des principaux pays exportateurs aujourd’hui.

Pour le DG de la CACI, « nous devons poursuivre nos efforts afin de préserver ces acquis tout en œuvrant à exporter d’autres produits».

Estimant que «l’objectif d’atteindre un volume d’exportations hors hydrocarbures de 30 mds USD, d’ici 2030, est réalisable compte tenu des capacités dont dispose l’Algérie», le même responsable a souligné que «la responsabilité de l’opérateur économique consiste à respecter les normes d’exportation, dont la qualité, l’emballage, ainsi que sa compétitivité sur les marchés étrangers».

La CACI à l’écoute des opérateurs

Zaoui a fait savoir que les différents services de la CACI étaient disposés à écouter les préoccupations des opérateurs économiques et à les accompagner, appelant ces derniers à bénéficier des différentes mesures prises par les pouvoirs publics dans le cadre de la stratégie de promotion des exportations hors hydrocarbures ainsi que des décisions prises pour accompagner et encourager les exportateurs.

Pour sa part, le directeur de la coopération internationale et du partenariat au niveau de la Chambre, Kamel Kheffache, a indiqué que cette rencontre s’inscrivait dans le cadre des opérations de sensibilisation et de formation au profit des opérateurs économiques, notamment en matière d’exportation, ajoutant qu’elle était «destinée aux opérateurs exportateurs ainsi qu’aux propriétaires d’entreprises souhaitant se lancer dans le monde de l’exportation».

Et d’ajouter : «Pendant plusieurs années, les exportations hors hydrocarbures en Algérie s’élevaient à près de 2 mds USD, mais après l’élaboration d’une stratégie nationale de promotion des exportations et la mise en place de plusieurs mesures visant à encourager les opérateurs économiques à exporter, les exportations hors hydrocarbures ont connu un bond significatif, atteignant près de 7 mds USD, avec l’objectif d’atteindre 30 mds USD, d’ici 2030», a-t-il fait savoir.

En effet, indique-t-il, porter le volume des exportations hors hydrocarbures à 30 mds USD à l’horizon 2030 se veut un défi qui peut être réalisé grâce à plusieurs facteurs, tels que le climat d’affaires qui incite les investisseurs locaux et étrangers à diversifier la production industrielle, agricole et de services.

Des milliers de projets d’investissement sont enregistrés au niveau de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI) dans divers domaines.

Un bon nombre de ces projets devrait entrer en production à partir de 2026 et 2027, selon les prévisions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui tablait d’ailleurs sur l’augmentation du PIB à 400 milliards de dollars, soit une hausse de près de 200 milliards.

En effet, c’est sur ces projets structurants dans les domaines de l’agriculture et l’industrie (ciment, acier, produits pharmaceutiques et électroniques) notamment que l’Algérie vise à la réduction de la sa facture d’importation de produits finis, en les substituant par le «made in bladi» et de s’orienter résolument vers l’exportation.

Ce dernier devient un levier de croissance pour l’économie nationale et pour les entreprises en particulier.

De nombreuses facilités accordées aux explorateurs

Lors de cette rencontre, les responsables de la CACI ont incité les opérateurs économiques à l’exploitation des opportunités offertes par l’Etat afin de se positionner sur les marchés étrangers.

Les opérateurs économiques sont appelés à saisir les opportunités disponibles pour se positionner au niveau des marchés extérieurs, notamment à la faveur des facilités accordées par les pouvoirs publics pour les accompagner et les encourager, y compris celles données dans le cadre du Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE) relatives à la contribution aux coûts d’exportation, en sus des facilitations fiscales et douanières.

Des aides importantes sont accordées par l’Etat pour réduire les charges du transport jusqu’à 50% de la facture. Ceci est considéré comme un accompagnement de détail, donnant plus de compétitivité aux produits algériens sur le marché cible.

D’autres financements sont également accordés par le FSPE aux opérateurs dans les missions de prospections de marchés, participation aux foires à l’étranger, le marketing, protection de la marque à l’international contre la contrefaçon. Il est doté d’un budget de près de 40 milliards de DA pour l’année 2024.

Outre le soutien financier, l’Etat a procédé à l’ouverture de plusieurs foires et banques algériennes dans el continent africain et également la ratification de plusieurs accords de coopération avec plusieurs pays, dont l’adhésion à la zone africaine de libre échange (Zlecaf).

Une zone sur laquelle table le pays pour l’augmentation de ses exportations hors hydrocarbures. Pas moins de cinq zones de libre-échange déjà opérationnelles seront réalisées avec la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Libye et la Tunisie.

Ainsi, l’Algérie s’apprête à devenir une véritable plaque tournante pour le commerce africain et un exportateur de plusieurs produits.

A. R.

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