Des études prédisent une baisse de production de 10 à 30% à l’horizon 2030 : Les effets du changement climatique sur l’agriculture

Des études prédisent une baisse de production de 10 à 30% à l’horizon 2030 : Les effets du changement climatique sur l’agriculture

Les projections climatiques de l’avenir indiquent que « l’Algérie ressentira davantage les effets des changements climatiques ». Le pays va éventuellement subir encore plus de variations importantes des hausses de températures et des baisses conséquentes des précipitations. De nombreuses études montrent que les projections climatiques, élaborées par les modèles de circulation générale (MCG) actuels, sous-estiment la hausse de température et la baisse des précipitations sur le Maghreb. Ce qui montre que les pays du Maghreb vont subir, plus que d’autres, les effets du changement climatique.

Synthèse Akrem R.

Les changements climatiques, du fait de l’augmentation prononcée de température, de la baisse significative des précipitations et des sécheresses plus fréquentes et intenses, ne permettent pas la régénération du couvert végétal et constitueront une menace grave pour le secteur agricole.

Le processus de changement climatique se traduirait également par une chute des rendements agricoles.

Les différentes études citées plus haut affirment que l’augmentation des températures et de leur variabilité implique un décalage et une réduction des périodes de croissance, ainsi qu’une accélération de la dé- gradation des sols et de la perte de terres productives.

De ce fait, la production agricole accusera des réductions moyennes des rendements des céréales de 5,7 % à près de 14 %.

Le changement climatique induira également des baisses de rendement des productions des légumes de 10 à 30 % à l’horizon 2030, indique le chercheur Mohamed Chabane dans une étude placé sous le thème : « Comment concilier changement climatique et développement agricole en Algérie ?»

Devant ces dangers que constitue la menace du réchauffement climatique, l’Algérie a-t-elle une politique claire en matière de précautions consistant à privilégier les mesures de lutte contre ce réchauffement, en amont, avant sa propagation ? Le pays dispose-t-il d’une stratégie de prévention définie contre la dégradation de l’environnement ?

Un balayage de l’adhésion de l’Algérie à la lutte contre le réchauffement climatique nous permet de cerner la situation.

L’Algérie a présenté, en 2001, sa première Communication Nationale Initiale (CNI) dans le cadre de la Conférence des Parties de la Convention Cadre des Nations Unies pour les Changements Climatiques (CCNUCC).

Cette Communication Nationale intègre les données et les informations relatives aux modifications du climat sur son territoire.

Depuis, et dans le cadre de l’élaboration de la Seconde Communication Nationale (SCN) qui portera un accent particulier sur les inventaires de Gaz à effet de Serre (GES), l’évaluation des impacts potentiels des changements climatiques, les options d’adaptation à ces changements et la mise à jour des mesures d’atténuation des émissions de GES, le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) s’est chargé du suivi du projet et de l’évaluation de la gestion des fonds alloués afin d’assurer sa bonne application.

Dans ce cadre, plusieurs objectifs à réaliser ont été définis : « améliorer la qualité des données et informations rapportées dans le cadre de la CNI avec une forte implication et une participation active de tous les acteurs à l’échelle nationale ; renforcer la prise en compte du changement climatique dans la politique nationale de développement ; réaliser des inventaires des GES au niveau de tous les secteurs concernés (énergie, industrie, agriculture, déchets, ressources hydriques, forêts)».

Grâce à la mise en place de ces procédures, deux résultats préliminaires ont été atteints.

D’abord, la réduction des émissions de gaz à effet de serre par le biais d’une initiative favorisant la réalisation de petits projets reproductibles et démonstratifs concernant l’efficacité énergétique au niveau des PME/PMI.

Cela rentre dans le cadre de l’augmentation de l’efficacité énergétique en milieu industriel à travers la réduction de la consommation énergétique thermique et électrique.

Ensuite, l’appui à la stratégie régionale pour la lutte contre le changement climatique à travers un atelier régional maghrébin qui a été organisé autour des différents thèmes communs : transferts de connaissances et de savoir faire, augmentation de l’efficacité des politiques environnementales entreprises.

Devant ces multiples défis et face à la probabilité du rapprochement d’un réchauffement climatique plus rude, comment assurer une continuité d’approvisionnements alimentaires pour la population ? Quelle sera la politique agricole adoptée pour mieux maîtriser la production alimentaire tout en respectant la durabilité écologique ?

Quelle est la marge de manœuvre pour propulser et encourager la production agricole locale ? N’existe-t-il pas des changements techniques (des améliorations variétales par exemple) susceptibles de corriger l’aridité croissante du climat ?

L’absence de telles variétés n’est-elle pas due à un grand retard technique et un certain désengagement de l’État vis-à- vis de la recherche agronomique ? Si oui, le problème du changement climatique n’est-il pas secondaire par rapport au problème de société ? Comment dépasser ces retards de développement de l’activité agricole dans le pays sachant qu’ils sont aussi nombreux qu’importants comme nous allons le constater ?

Conscient de cette réalité, le gouvernement s’est orienté vers l’agriculture saharienne, considérée comme étant le bouclier de la sécurité alimentaire en Algérie.

Des investissements importants sont en cours de concrétisation, dont le but de porter le total des superficies irriguées à un million d’hectares.

Dans son programme présidentiel pour ce second mandat, le président Tebboune s’est engagé à mettre le paquet pour le développement davantage des cultures stratégiques dans le Sud du pays afin de garantir la sécurité alimentaire du pays.

A. R.

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