L’Algérie attire de plus en plus d’investissements en provenance des pays arabes, notamment ceux du Golfe. En effet, après les Qataris, les Koweïtiens et les Omanais, c’est au tour des hommes d’affaires saoudiens de manifester un intérêt croissant pour l’investissement et le renforcement des échanges économiques avec l’Algérie.
Par Akrem R.
La tenue, hier à Alger, des travaux du Forum d’affaires algéro-saoudien a été une occasion pour les chefs d’entreprise des deux pays de réaffirmer leur volonté commune de renforcer la coopération dans plusieurs domaines économiques. D’ailleurs, plusieurs accords et mémorandums d’entente ont été signés entre des sociétés algériennes et saoudiennes.
Dans le secteur du tourisme, un mémorandum d’entente et de coopération a été signé entre l’Office national algérien du tourisme et son homologue saoudien. Cet accord vise à favoriser l’échange d’expériences et à organiser des programmes touristiques conjoints.
Un autre mémorandum d’entente commerciale a été signé entre la SARL Algerian Gulf Company for Business et l’entreprise saoudienne Magnum Trade, ouvrant de nouvelles perspectives pour le développement des échanges commerciaux et des investissements.
Dans le domaine de la coopération institutionnelle, la société algérienne Ktiam a signé un mémorandum d’entente avec le groupe saoudien Ghaith Holding, tandis que la société Techno Bond a conclu un accord avec l’entreprise Alwaha Gulf Trading pour désigner un distributeur agréé sur le marché algérien. Dans le secteur des services juridiques, un accord de coopération et d’alliance professionnelle a été signé entre un cabinet d’avocats algérien et un cabinet d’avocats saoudien, visant à renforcer le travail commun et l’échange de conseils juridiques.
Ces accords s’inscrivent dans le cadre du soutien à la dynamique économique entre l’Algérie et le Royaume d’Arabie saoudite, et visent à ancrer un partenariat basé sur des intérêts mutuels dans plusieurs secteurs stratégiques. En effet, les deux pays affichent une grande volonté pour l’augmentation des échanges commerciaux, qui sont en deçà des attentes et des potentialités existantes. Actuellement, ils ne dépassent pas un milliard de dollars.
Un chiffre qui ne reflète pas le niveau des relations bilatérales solides, a déploré l’ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite en Algérie, Abdullah Bin Nasser Al Bussairy, précisant que les investissements saoudiens en Algérie avaient augmenté dans des domaines comme l’industrie de transformation, l’agroalimentaire et l’agriculture.
Les Saoudiens invités à investir en Algérie
Dans son discours, le diplomate saoudien a souligné l’importance de cette rencontre dans le renforcement des relations économiques bilatérales, qu’il a qualifiées de « profondes et enracinées», rappelant à ce propos la volonté des dirigeants des deux pays de les développer dans divers domaines.
À cette occasion, il a invité les hommes d’affaires saoudiens à explorer les opportunités d’investissement qu’offre l’Algérie, notamment grâce aux facilités introduites par la nouvelle loi sur l’investissement.
L’organisation de ce forum par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), avec la participation de plusieurs opérateurs économiques algériens et d’une délégation d’hommes d’affaires saoudiens, a constitué une occasion pour examiner les opportunités d’affaires et de coopération entre les deux parties, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’agriculture, du tourisme et du bâtiment.
Dans une allocution prononcée à l’ouverture des travaux, le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula, a mis en avant les opportunités de partenariat entre l’Algérie et l’Arabie saoudite, appelant à les exploiter à travers des investissements efficaces et des échanges d’expertise, afin de créer des emplois, relever les défis communs et réaliser un développement durable.
Il a souligné que l’exploitation de ces potentialités permettra de renforcer la résilience économique des deux pays face aux défis actuels, dans une optique de développement durable.
Selon lui, ce forum permettra de renforcer la coopération entre les deux pays, notamment dans les domaines de l’agroalimentaire, de l’agro-industrie, de la sidérurgie, du tourisme et des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Le climat des affaires en nette amélioration
Évoquant le climat des affaires en Algérie, le président du CREA a rappelé que « les réformes engagées par le gouvernement ont permis de lever de nombreuses restrictions, de faciliter les procédures et de réduire les coûts pour les investisseurs », tout en soulignant la forte volonté du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’améliorer le climat des affaires et de libérer l’acte d’investir.
Cette nouvelle politique commence à porter ses fruits sur le terrain. L’enregistrement de plus de 13 000 projets d’investissement au niveau de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI) témoigne du rétablissement de la confiance chez les investisseurs nationaux et étrangers.
Pour Kamel Moula, l’investissement en Algérie est désormais attractif. Il a mis en avant l’existence d’une main-d’œuvre qualifiée, le faible coût de l’énergie ainsi que l’amélioration des systèmes de transport et de services.
M. Moula a ajouté que la stabilité du dinar a permis de préserver le pouvoir d’achat et de soutenir la croissance du marché local, entraînant la création de plus de 10 000 emplois au cours des deux dernières années. Il s’agit là, selon lui, d’un signe clair de la dynamique de l’économie nationale.
Il a également indiqué que ces réformes ont permis aux entreprises d’évoluer dans un environnement stable et ouvert, ce qui a conduit à une nette augmentation des exportations hors hydrocarbures.
Selon lui, l’organisation de ce forum économique s’inscrit dans une logique d’exploration des opportunités de coopération entre l’Algérie et le Royaume d’Arabie saoudite, en soulignant que le potentiel important dont disposent les deux pays reste encore largement inexploité.
M. Moula a conclu en affirmant que cette rencontre constitue une véritable opportunité pour établir des partenariats dans plusieurs secteurs stratégiques, en tirant parti de la position géographique privilégiée de l’Algérie, en tant que porte d’entrée vers l’Afrique et l’Europe. Il a ajouté que « les partenariats bilatéraux entre les deux pays disposent de tous les atouts pour générer une croissance réelle, créer des emplois et renforcer la capacité de nos économies à relever les défis ».
Ce forum a été marqué par l’organisation de rencontres d’affaires bilatérales (B2B) entre les représentants des entreprises algériennes et saoudiennes, ainsi que par la signature de plusieurs accords et partenariats entre les deux parties.
A. R.
