Les médecins algériens reçoivent une formation solide, selon les standards et normes internationaux. Reste à leur offrir les conditions socioprofessionnelles nécessaires afin de les pérenniser dans notre pays, car il est dommageable de former pour les autres, regrettait, hier dimanche, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre national des médecins, lors de son intervention sur les ondes de la radio chaine III.
Par Nadia B.
« Il y a énormément de départs. Au niveau de notre structure, nous sommes sollicités pour des documents requis à nos médecins par les institutions étrangères. Dans la seule région d’Alger, nous avons une trentaine de demandes de départs par semaine. C’est une véritable hémorragie ! » prévient le Dr Berkani.
Pour parer à cette « hémorragie », poursuit M. Berkani, « il faut s’assurer que ces jeunes diplômés exercent leur métier de médecin. Il faut également leur offrir des solutions socioprofessionnelles évolutives dans le temps. »
C’est au moins la troisième alerte émise à ce propos par des acteurs et professionnels du scteur.
Il ya environ un mois, en effet, toujours à l’adresse de la presse audio-visuelle, c’était le Professeur Rachid Belhadj, président du Syndicat national des professeurs et chercheurs universitaires, et directeur des activités médicales et paramédicales à l’hôpital Mustapha Pacha d’Alger, qui avait mis en gade contre ce qu’il avait qualifié de « départs massifs » des médecins algériens vers d’autres cieux.
Tout comme son confrère, Dr. Berkani, il avait estimé que ces départs étaient « une véritable saignée pour le système de santé et pour tout le pays », avait regretté Pr Belhadj, qui avait révélé : « Rien que durant l’année 2022, nous avons recensé le départ de 80 hospitalo-universitaires entre radiologues, ophtalmologues, dermatologues, urologues et réanimateurs ».
Le même intervenant, quant à remédier à ce phénomène, avait appelé à revoir toute l’organisation et les besoins de la corporation. « Il est temps de revoir le suivi des carrières et la formation de ce corps », avait-il préconisé, en annonçant que des négociations sur le statut des hospitalo-universitaires ont été ouvertes avec le ministère de la Santé, pour améliorer les rétributions et l’organisation du travail.
En 2021, déjà, notre confrère El-Watan, citant l’Otdre national des médecins, avait fait état de « départs massifs des médecins radiologues, néphrologues, anesthésistes-réanimateurs et surtout des psychiatres », ajoutant que comme principales destinations de ses expatriés étaient « la France, les Etats-Unis, l’Allemagne et le Qatar et récemment la Grande-Bretagne et le Canada ».
Selon l’Ordre des médecins d’après El-Watan, « près d’une cinquantaine de demandes de délivrance des certificats d’exercice et de bonne conduite sont enregistrées par semaine au niveau du Conseil national de l’Ordre des médecins ».
«Nous recevons quotidiennement des demandes de confirmation de diplôme de tous les services hospitaliers métropolitains, et dernièrement ce sont les hôpitaux allemands qui expriment cette demande et certains pays du Golfe», selon son président, Dr. Berkani.
N. B./agences