Censée être un lieu d’aisance, de repos et de détente, la forêt de Ben Mered dans la commune de Bordj El Kiffane se meurt, et ce, depuis quelques années déjà. Prétendument aménagée pour inciter au calme et au repos, cet espace qui souffrait dès le départ, d’une mauvaise conception et de la vision de ce que c’est une aire de détente, n’a eu droit qu’à un léger lifting pour une forêt qui existait déjà. Des sentiers ont été délimités par des pierres blanches à la chaux. Aucune autre végétation n’a été plantée, et cet espace verdoyant a été laissé à l’état brut, avec quelques aménagements de jeux pour les enfants. A la longue, c’est devenu un lieu à la mauvaise réputation, où il ne fait pas bon d’aller respirer un peu d’air frais.
Par Réda Hadi
En effet, la forêt ne dispose ni de gestionnaire ni d’agents de sécurité, encore moins d’agents pour l’entretien. En l’absence d’un responsable dans ces lieux, des jeunes se sont autoproclamés gérants de la forêt et imposent leur loi. Cette situation s’est répercutée négativement sur la réputation de l’endroit, qui, entretemps est devenu insalubre et malfamé. L’absence d’agents d’entretien a rendu l’endroit très sale.
Des sachets et des bouteilles en plastique jonchent les quelques allées de la forêt, lui conférant un aspect de décharge publique. Il y a des poubelles un peu partout, mais elles doivent êtres vidées périodiquement, ce qui n’est pas le cas. Les ordures, ne trouvant pas de place dans ces poubelles, débordent de toutes parts et finissent par former des monticules.
Outre les ordures, des individus manquant cruellement de civisme, ont fait de cette forêt un lieu pour s’adonner à l’alcool et à la drogue. Pis encore, des actes de vandalisme ont été signalés sur les infrastructures de loisirs installées par la wilaya d’Alger, entre autres, les balançoires et toboggans pour enfants.
Outre l’absence d’agents d’entretien, les agents de sécurité sont également absents. Cette situation favorise certains jeunes délinquants, qui ont fait du bois, notamment durant les heures de la nuit, un lieu de débauche. Personne ne ferme les portails de la forêt. De nuit, des délinquants élisent domicile dans ses entrailles pour s’adonner à toutes sortes de dépravations. Souvent ces jeunes allument des feux et consomment de la drogue. « Les allées de la forêt sont vertes, non pas de végétation, mais de bouteilles et de canettes de bière», témoigne un habitant du voisinage.
L’absence de responsable devant imposer une organisation dans cette forêt à permis à certains jeunes de proposer à l’occasion des motos à la Location.
Par ailleurs, la forêt ne disposant pas d’aire de stationnement, les visiteurs garent leur véhicule devant le portail principal. Pour ce faire, ils doivent empiéter sur le rail du tramway pour pouvoir garer leurs véhicules à proximité de l’entrée. Cette manœuvre peut s’avérer Périlleuse. Ce qui oblige une partie des automobilistes à se garer devant le portail en roulant sur une dizaine de mètres sur la voie du tramway, cela représente un danger avéré.
Selon des témoignages de riverains, «Les pouvoirs publics ont commencé par donner en location des locaux se trouvant à l’intérieur du bois, mettant ainsi la charrue avant les bœufs. Il fallait avant même l’ouverture de cet espace de détente installer des agents de sécurité et d’entretien. Leur absence pourrait compromettre la vocation de la forêt» disent-ils.
R. H.