L’adoption d’un nouveau modèle énergétique en s’orientant vers les EnR ne peut qu’être bénéfique pour l’Algérie sur le plan économique qu’environnementale. Des économies et gains en plusieurs milliards de DA seront réalisés.
Par Akrem R.
À titre d’exemple, l’Algérie pourrait économiser jusqu’à 4 067 milliards de dinars, d’ici 2035, en faisant fonctionner une partie de son parc automobile (18% de 12 millions de véhicules) à l’électricité verte.
Selon une étude présentée par des élèves de l’Ecole nationale polytechnique d’Alger lors de la 26ème journée de l’énergie, sous le thème : La locomotion électrique verte, défi central de la politique des transports du futur, cette proportion de véhicules électriques permettra, selon l’exposé, un gain en matière de consommation d’énergie fossile avoisinant les 199 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), ainsi qu’une réduction d’émissions de CO2 pouvant atteindre les 287 millions de tonnes, à l’horizon 2035.
Cette électricité verte devra, en partie, provenir de l’hydrogène vert, selon un autre groupe d’élèves de la même école qui a présenté une communication intitulée Le plan H2 vert, moteur de la transition énergétique.
Cet hydrogène vert devrait également contribuer à la baisse de l’empreinte carbone de l’Algérie, estiment-ils. Actuellement, chaque algérien produit 5 tonnes de CO2/an. À cet effet, les Algériens devraient réduire de 50% leurs émissions de gaz à effets de serre, d’ici 2030, en adoptant une consommation locale favorisant les transports en commun, une isolation efficace de leurs habitations, ainsi qu’une alimentation basée sur la consommation de légumes et fruits de saison.
Ceci permettra à l’Algérie d’honorer ses engagements environnementaux mondiaux et, surtout, d’augmenter la compétitivité de nos entreprises sur le marché international, notamment, sur le continent européen. Les pays de l’UE se préparent à l’application d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (taxe carbone) pour taxer, dès 2023, certaines importations au prix du marché carbone européen, en fonction des émissions liées à leur production.
Cette taxe sera ensuite généralisée et obligatoire dès 2026. Une démarche visant à inciter les particuliers et les entreprises à consommer de manière plus durable pour lutter, notamment, contre le réchauffement climatique.
Recommandations
Par ailleurs, les participants aux travaux de la 26ème Journée de l’énergie, tenue, samedi dernier, ont formulé une série de propositions et de recommandations, permettant de réussir la transition énergétique en Algérie. Les experts et universitaires du secteur énergétique ont préconisé de tirer profit des partenariats avec les étrangers à travers un transfert technologique permettant de former des chercheurs dans les domaines des nouvelles technologies énergétiques.
Il a été également proposé d’exiger aux partenaires étrangers d’installer des capacités de production d’énergies renouvelables équivalentes aux volumes d’énergies fossiles qui leur sont fournies, dans le cadre des accords commerciaux.
L’élaboration d’une stratégie énergétique sur le long terme a été, en outre, évoquée par les intervenants, estimant qu’il ne fallait plus investir dans les centrales thermiques vu que le prix du kilowattheure solaire est, à présent, inférieur à celui de la production de l’énergie à partir du fossile.
Toujours au sujet des centrales électriques, il a été appelé à une rationalisation de la consommation d’électricité de ces installations en économisant du gaz, d’autant plus que la production d’électricité est supérieure à la consommation locale. Les recommandations ont également porté sur la nécessité de l’utilisation d’une partie des dividendes des exportations des hydrocarbures pour financer la transition énergétique afin de préserver les énergies fossiles pour les générations futures.
Les participants ont, par ailleurs, insisté sur la nécessité de préserver les compétences nationales en luttant contre la fuite des cerveaux et de s’inscrire dans l’obligation de la neutralité carbone, stipulée dans les différents accords climatiques ratifiés par l’Algérie.
A. R.