L’industrie pharmaceutique algérienne est en pleine expansion. Des avancées importantes ont été enregistrées ces deux dernières années. Les chiffres communiqués, hier par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Dr. Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed en fait foi.
Par Akrem R.
En effet, plus de 70% des besoins nationaux en médicaments sont couverts par les unités de productions locale, au nombre de 196. Ce taux de couverture devrait ainsi augmenter davantage au courant de 2022, avec l’entrée en service de nouvelles unités de production, notamment, pour le traitement des pathologies du cancer et des diabètes.
«A la création de notre ministère en 2020, les besoins nationaux en médicaments étaient couverts localement à hauteur de 52 %, un taux qui, depuis lors, a nettement évolué puisque dépassant, à l’heure actuelle, les 70 %», a signalé le ministre de l’Industrie pharmaceutique lors de son discours d’ouverture d’une journée d’information, organisée par l’Agence Nationale des Produits Pharmaceutiques et l’Union Nationale des Opérateurs de la Pharmacie, sous le thème : « Production pharmaceutique nationale, souveraineté sanitaire, souveraineté pharmaceutique».
Dr. Djamel Lotfi Benbahmed n’a pas omis de vanter les réalisations de son département ayant réussi, en un court laps de temps, à insuffler une nouvelle dynamique dans la promotion de la production nationale en médicaments, et ce, en dépit de la difficile conjoncture marquée par la pandémie de la Covid-19. Un effort visant à garantir la sécurité et la souveraineté nationale dans ce domaine. D’ailleurs, note-t-il, les trois quarts des médicaments présents sur le marché algérien sont de fabrication nationale.
De nouvelles unités de production
C’est dans cette dynamique que deux unités de productions de médicaments anticancéreux sont déjà en service et cinq autres devraient entrer en production dans les prochains mois au niveau national. Dans le détail, il s’agit de trois (3) unités à Alger, une unité de production à Oran et une autre dans la wilaya d’Oum El Bouaghi. Le ministre a indiqué que ces nouvelles unités contribueront, dès leur mise en service, à assurer un meilleur approvisionnement du marché national, et ainsi, à alléger la facture des importations dans ce domaine.
Le ministre Benbahmed a ajouté que ces usines de production de médicaments anticancéreux permettront, jusqu’en 2024, de répondre aux besoins du marché national dans le domaine du traitement du cancer et de réaliser des économies importantes en devises. Actuellement, la Pharmacie centrales des hôpitaux (PCH) consacre plus d’un milliard d’euros à l’importation de médicaments pour la prise en charge des cancéreux.
De l’insuline made in algéria
L’autre bonne nouvelle, c’est l’entrée en production d’une unité de production de l’insuline, importé jusque-là de l’étranger à des milliards de DA. « Nous allons inaugurer, dans les prochains jours, la première unité nationale de production d’insuline. Pour nous c’est une fierté et une réalisation unique, permettant de sortir progressivement de la dépendance vis-à-vis des lobbies de l’importation», a souligné le ministre, en relevant que la facture d’importation d’insuline en Algérie, estimée à 400 millions de dollars/an, devrait baisser de 50% en 2023.
Avec ces nouvelles réalisations, indique-t-il, « aujourd’hui, notre pays a franchi une étape importante dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, lui permettant d’aller conquérir des parts sur les marchés mondiaux, notamment, en Afrique». Cet effort s’inscrit dans le plan d’action du gouvernement visant à développer les exportations hors hydrocarbures, indique-t-il, en rappelant que son département table sur l’exportation de 50 millions d’euros au courant de 2022.
Dans ce cadre, le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), Abdelouahed Kerrar, a indiqué que l’Algérie réalise une croissance dans le secteur de l’industrie pharmaceutique a deux chiffres depuis une quinzaine d’années, se qui renforce la souveraineté sanitaire du pays. «C’est un grand saut réalisé par notre pays à travers 196 unités pharmaceutiques tirant également les prix vers le bas au profit du citoyen et de l’Etat», a-t-il affirmé. De plus, M. Kerrar a rappelé le lancement progressif par l’Algérie de la production de traitements d’oncologie en full process, ajoutée à la fabrication prochaine d’insuline, ce qui permettra aux produits locaux, a-t-il dit, de couvrir près de 80% du marché national d’ici 2023.
A.R.