De nouveaux projets dans la pétrochimie en perspective :  10.000 emplois à la clé

Mohamed Arkab, ministres des mines

Photo : D. R.

Cap sur la pétrochimie et les industries de transformation. L’Algérie, qui ne transforme que 32% de ses ressources primaires, ambitionne de les porter à 50% dans le court et moyen terme. Plusieurs projets de réalisation de complexes de pétrochimie sont programmés, dont certains sont déjà lancés par le groupe pétro-gazier Sonatrach, a indiqué, hier à Arzew (Oran), le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab.

Par Akrem R.

S’exprimant en marge d’une cérémonie de signature du contrat pour la réalisation du Complexe PDH-PP pour la production de polypropylène ‘’PP’’ à Arzew, entre Sonatrach et l’Alliance Petrofac avec HCQ, ainsi que la signature d’un contrat de financement de Projet avec la Banque Nationale d’Algérie, le ministre a cité les projets pour la valorisation des hydrocarbures, notamment la conversion du propane en polypropylène, du kérosène en alkyl benzène linéaire (LAB) et du méthanol en MTBE.

«Notre objectif à travers le développement de la pétrochimie est d’assurer la valorisation de plus de 50% de la production primaire en local, contre les 32% actuellement. Ceci contribuera à la création de près de 10.000 emplois directs, l’augmentation de nos exportations en la matière à 5 milliards de dollars, contre 3 milliards actuellement, et également la multiplication par cinq de la valeur ajoutée générée par les opérations des complexes de pétrochimie», a détaillé le ministre Arkab.

C’est dans ce cadre que s’inscrit la réalisation du Complexe d’Arzew destiné à la production de 550.000 tonnes/an de polypropylène, dont le contrat de réalisation a été signé entre la STEP Polymers Spa (filiale à 100% de SONATRACH) et la JV Petrofac-HQC. 

D’un montant de 1,5 milliards de dollars, dira le ministre Mohamed Arkab, ce complexe sera implanté dans la zone industrielle d’Arzew, sur une superficie de 88 hectares et pour une durée de réalisation de 42 mois. 

La production de polypropylène attendue de ce futur complexe sera destinée à couvrir les besoins du marché national, estimés à 120.000 tonnes/an, notamment pour les secteurs de l’industrie pharmaceutique, l’Agriculture, le transport, le textile, le bâtiment, l’automobile et les bateaux, précise-t-il. Quant au surplus de production prévus, soit 430.000 tonnes/an, ajoute-t-il, elle sera orientée vers les marchés internationaux, notamment européen, asiatique et africain. Des devises en plus seront engrangées, permettant de conforter la solidité financière de notre pays et surtout de diversifier l’économie nationale.

Diversifier l’économie nationale

Tout un plan de relance est en cours d’exécution à cet effet. L’ambition du gouvernement est de réduire de moitié notre dépendance aux hydrocarbures et d’augmenter nos exportations hors hydrocarbures.

En somme, la réalisation de ce projet s’inscrit dans le cadre de la politique générale approuvée par les hautes autorités du pays dans sa partie liée à la valorisation des ressources naturelles dont regorge le pays, notamment les hydrocarbures et les mines, afin de construire un tissu industriel intégré, permettant de créer des emplois, de réduire la facture des importations, ainsi que d’acquérir la technologie.

Pour rappel, ce contrat avait été attribué le 14 mai dernier, suite à une consultation restreinte internationale, conformément à la procédure de passation des marchés en vigueur au sein de STEP Polymers Spa. 

La concrétisation de cet important projet permettra, indique le ministre, «la création de près de 6.000 postes d’emploi directs pendant la phase de construction, 450 emplois pendant la phase exploitation et 2000 postes d’emploi indirects.» 

La seconde signature a porté sur une Convention de financement entre la STEP Polymers Spa et la banque Nationale d’Algérie (BNA) comme chef de file. Cette convention permettra le financement du projet de réalisation du complexe pétrochimique de polypropylène d’Arzew à hauteur de 70%, tandis que les 30% restants seront financés en fonds propres, précise la Sonatrach dans un communiqué.  

Aussi, le projet adoptera les normes et standards appliqués à l’échelle nationale et internationale en matière de protection de l’environnement, avec notamment la réalisation d’un vaste programme de plantation d’arbres et de couverts végétaux au niveau de la wilaya d’Oran. 

Il est à rappeler que le groupe Sonatrach a approuvé un plan d’investissement (2022-2026) de 40 milliards de dollars dans l’exploration, la production et le raffinage de pétrole, ainsi que dans la prospection et l’extraction de gaz.

Ces investissements, a déclaré Toufik Hakkar, PDG de SONATRACH, «nous aideront à améliorer notre sécurité énergétique et à approvisionner le marché mondial de façon fiable». 

D’autre part, M. Hakkar explique qu’«en aval, nous prévoyons d’investir plus de 7 milliards de dollars dans des projets de raffinage, de pétrochimie et de liquéfaction du gaz qui encourageront la création de valeur en Algérie et renforceront notre potentiel d’exportation». De plus, note le même responsable, «nous avons affecté près d’un milliard de dollars à des projets qui s’inscrivent dans le cadre de la stratégie de Sonatrach portant sur la contribution de l’entreprise à la transition énergétique».

A. R.

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