L’entrepreneuriat en Algérie est à l’heure de l’innovation. De nouveaux laboratoires d’innovation industrielle seront prochainement lancés par le ministère délégué de la micro-entreprise avec des groupes industriels du secteur public, à l’instar de la Sonatrach et la Holding de l’industrie chimique (ACS), a fait savoir le ministre du secteur, Nassim Diafat.
Par Akrem R
Une démarche visant à prendre en charge les jeunes innovateurs, en les accompagnants dans la concrétisation de leurs idées et projets innovant, dira-t-il dans un poste sur sa page Facebook officiel.
Diafat a indiqué également que ce qui distingue aujourd’hui le secteur de la micro-entreprise, c’est l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs tournés vers la croissance et comptant sur la technologie pour réussir leurs projets. Ainsi, ils proposent de nouvelles solutions pour développer plusieurs secteurs économiques dans notre pays.
Pour le ministre, l’économie moderne vise à former des entrepreneurs participant à la création de la richesse et de valeur ajoutée et surtout des emplois. «Ces derniers sont la colonne vertébrale de notre économie nationale, c’est pourquoi nous travaillons à réunir toutes les conditions pour réussir leurs projets», souligne-t-il. Et le lancement prochainement de nouveaux laboratoires d’innovation industrielle avec de groupes industriels, après celui d’ALRIM, s’inscrit étroitement dans cet objectif.
Des laboratoires «Eco Smart Lab» seront créés
Ces laboratoires connus sous le nom de ‘’FabLab’’ dotés en moyens techniques nécessaires permettra aux jeunes innovateurs de fabriquer des prototypes pour leurs projets innovants et proposer des solutions aux problématiques des filiales d’un groupe industriel.
Actuellement, nos groupes industriels recourent fortement à l’importation de pièces de rechanges et des services technologiques pour garantir la pérennité de ces entreprises. Cela représente des dépenses colossales réduisant la compétitivité de nos sociétés.
L’investissement en local (au sein du groupe même) dans le domaine de la recherche et innovation réduira certainement cette facture d’importation, notamment avec la nouvelle politique nationale d’anti-importation adoptée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, depuis son arrivée au Plais d’El-Mouradia. Des orientations claires ont été données pour le développement du contenu local, en tirant profit de notre matière grise.
À cet effet, d’autres laboratoires «Eco Smart Lab» seront créés notamment dans le domaine des hydrocarbures en partenariat avec Sonatrach «qui a donné son avis favorable», au même titre que le Groupe Télécom Algérie (GTA), la Sonelgaz, en plus de celui dans le domaine de l’électronique qui aura comme partenaire l’Entreprise nationale des industries électroniques (Enie).
Par absence d’une véritable politique d’insertion de nos universitaires, des centaines pour ne pas dire des milliers de nos meilleurs diplômés (ingénieurs en informatique et d’autres technologies) quittent tous simplement le pays pour aller ailleurs partout dans le monde.
Un écosystème favorable
C’est une véritable hémorragie! Conscient de l’ampleur de la situation, le gouvernement adopte une nouvelle stratégie en tentant de mettre en place un écosystème idoine pour d’abord la prise en charge de ces jeunes innovant et participer au développement économique du pays. Les défis et les enjeux économiques imposent un travail en synergie et d’activer tous les leviers de croissances.
En effet, la création de nouveaux FabLab, est une nouvelle approche qui permettra à des micro-entreprises, à des jeunes entrepreneurs à des acteurs du monde de l’innovation de disposer d’infrastructures et de laboratoires ou ils vont être accueillis par des entreprises qui sont déjà en activité.
«Ces grands groupes industriels peuvent devenir à terme des donneurs d’ordres et des entreprises qui vont passer commandes et en même temps c’est des entreprises qui disposent de moyens qui vont être mises à la disposition des jeunes entrepreneurs et innovant, pour essayer de leur permettre un peu de se libérer dans leur ambition en tant que promoteur de projets innovant et en tant que porteur de solution à des problématiques technologiques au niveau de ces grands groupes industriels», précise Abderrahmane Hadef, expert en économie.
Pour encourager l’innovation, l’ANDE a instauré une «prime technologique» pouvant atteindre 10% du coût du projet et qui sera octroyée aux projets innovants ou à forte valeur ajoutée technologique.
L’octroi de cette prime sera activé «dès que les critères d’éligibilité seront mis en place par un comité composé d’experts, d’universitaires et de cadres de l’Anade», avait expliqué le chargé de la gestion de l’Anade, Mohamed Chérif Bouziane.
A. R.