De nouveaux accords seront signés entre les deux pays : L’Algérie veut plus d’IDE turcs

Alger et Ankara consolident leur coopération. Des progrès significatifs ont été enregistrés dans les relations entre les deux pays au cours des trois dernières années. En effet, l’Algérie, qui s’est lancée dans un vaste programme pour la diversification de son économie, veut attirer plus d’investissements turcs.

Par Akrem R.

Lors de son déplacement en Turquie pour présider les travaux de la deuxième session de la Commission mixte Algéro-turque de la planification, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a indiqué que les relations entre les deux pays connaissaient un «fort élan» et une «évolution notable»  au double plan politique et économique.  

«Une évolution sans précédent dans les relations entre les deux pays. Une relation qui s’étend et s’élargit à tous les secteurs et domaines. Les secteurs du fer, de l’acier et du textile, la construction et les travaux publics marquent la réussite de notre partenariat bilatéral», a-t-il dit lors d’une conférence de presse animée conjointement avec son homologue turc.

Le ministre des AE a indiqué que le partenariat économique entre les deux pays comprend de nouveaux secteurs à l’image des énergies renouvelables, des mines, de l’agriculture saharienne et de la production pharmaceutique.

Selon les chiffres dévoilés par le ministre, pas moins de 1500 entreprises turques activent en Algérie. Un nombre appelé à augmenter davantage à l’avenir.

25 projets turcs enregistrés à l’AAPI

D’ailleurs, le nombre de projets enregistrés au niveau de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) dépasse les 3000, dont 25 sont turcs. Ceci témoigne de l’intérêt qu’accorde la Turquie à l’investissement et à la production en Algérie, perçue comme étant la porte de l’Afrique. 

Le ministre des AE turc, Hakan Fidan, l’a souligné: «Nous avons procédé à une large révision de tous ces secteurs, étudié les questions sur lesquelles nous sommes d’accord et décidé d’approfondir l’étude de celles sur lesquelles il y a des visions différentes. Des hommes d’affaires turcs travaillent déjà en Algérie. Et nous fournissons des efforts pour augmenter le volume des investissements en Algérie et contribuer au règlement des difficultés liées au financement (des projets)».

Et d’ajouter: «Nous sommes favorables à la coproduction industrielle et pour l’exportation conjointe des produits vers des pays africains».  Il a annoncé que des décisions seront prises pour intensifier la coopération entre les deux pays lors de la prochaine visite du président Recep Tayyip Erdogan en Algérie, prévue initialement en octobre 2023.

Selon le ministre Ahmed Attaf, de nouveaux accords dans plusieurs domaines (Commerce, investissement, énergie, enseignement et culture) seront signés lors de cette visite d’Etat d’Erdogan à Alger. 

«Nous préparons la mouture finale des projets de ces accords qui seront signés lors de la visite en Algérie du président Recep Tayyip Erdogan dans un avenir très proche», a fait savoir le ministre. Donc, l’ambition de l’Algérie est bien affichée. Elle est à la recherche de partenaires de grande taille, à l’image de la Turquie pour la poursuite des efforts de développement local et durable, à travers la dynamisation et la diversification de l’économie nationale et également aller à la conquête de nouveaux marchés à l’international, notamment en Afrique.

L’adhésion de l’Algérie à la zone africaine de libres échanges (Zlecaf) est un atout à explorer afin de capter des IDEs. Des réformes importantes ont été lancées par le gouvernement dans ce cadre, à travers l’introduction d’une nouvelle loi sur l’investissement et prochainement d’une loi sur le foncier économique. Ces réformes juridiques ont contribué à l’amélioration du climat des affaires d’une manière générale dans notre pays. C’est un bon signe pour le partenariat Algéro-turc, avec à la clé quelques 30.000 emplois déjà créés par des sociétés turques en Algérie.

Augmenter les échanges commerciaux à 10 MDS à moyen terme

Le ministre des AE, Ahmed Attaf, a souligné en outre que les deux pays «avancent progressivement et résolument dans la réalisation des objectifs assignés par les dirigeants des deux pays frères, notamment en ce qui concerne l’objectif d’augmenter les échanges commerciaux à 10 MDS à moyen terme», ajoutant que l’Algérie est devenue «le deuxième partenaire commercial de la Turquie en Afrique avec des échanges commerciaux bilatéraux dépassant les 5 MDS, et la première destination des investissements directs turcs dont la valeur actuelle dépasse les 6 MDS».

Il a également indiqué que cette évolution «place la Turquie, pays frère, en position de premier investisseur étranger hors hydrocarbures en Algérie», relevant dans le même sens «l’extension de l’activité des entreprises turques en Algérie, dont le nombre avoisine les 1500 entreprises couvrant différents secteurs avec plus de 30.000 postes d’emploi assurés».

Pour sa part, M. Fidan s’est félicité de la coopération entre la Turquie et les pays africains, ajoutant que «les pays africains qui apprécient les initiatives et les démarches turques, considèrent qu’elles sont basées sur la coopération commune et permettent de créer des opportunités communes pour l’action africaine et la relance de l’économie et des autres secteurs dans le continent», mettant en avant le caractère stratégique des relations afro-turques.

En somme, le partenariat Algéro-turques s’annonce prometteur et plusieurs nouveaux projets seront concrétisés à l’avenir.

A. R.

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