L’Algérie, qui ambitionne de renforcer sa sécurité sanitaire, a mis les moyens pour développer une industrie pharmaceutique performante, en s’appuyant notamment sur le groupe public Saidal. En effet, de nombreux projets sont en cours de réalisation par le groupe, en partenariat avec des leaders mondiaux, pour la production de nouveaux médicaments nécessaires au traitement de pathologies telles que les cancers, les maladies cardiaques, le diabète, et autres.
Par Akrem R.
Actuellement, ces médicaments pèsent lourdement sur la facture des importations, alors que l’ambition des pouvoirs publics est d’atteindre une autosuffisance en la matière, voire, d’exporter vers l’étranger.
Selon des experts, la production pharmaceutique locale couvre plus de 70 % des besoins nationaux, actuellement, et devrait se rapprocher de 100% durant les cinq prochaines années.
Le groupe Saidal sera la locomotive de cette industrie locale, dira son PDG, Wassim Kouidri, révélant qu’une «stratégie ambitieuse sera mise en œuvre dans les prochaines années».
Cette dernière s’article sur deux principaux axes, détaille-til, lors de son passage au Forum de la radio nationale.
Le premier axe consiste, indique-t-il, en l’augmentation de la production nationale, à travers la production de nouveaux médicaments qui sont importés jusqu’à présent. Sur ce point, l’intervenant a fait savoir qu’une centaine de médicaments seront bientôt mis sur le marché, permettant d’élargir la gamme des produits du groupe sur le marché national.
Quant au deuxième axe, le PDG de Saidal a indiqué que son groupe va se lancer dans la production de la matière première pour la fabrication de nombreux produits essentiels dans le traitement des maladies chroniques et rares.
Des projets pour la production de la matière première
Kouidri a révélé, dans ce cadre, le lancement de « neuf nouveaux projets destinés à couvrir les besoins des citoyens à 100%, en particulier dans la production de matières premières pour l’industrie pharmaceutique, qui est l’une des industries les plus complexes au monde en matière de fabrication de médicaments».
Il a précisé qu’ «actuellement, deux projets sont en cours de réalisation dans la wilaya de Batna, le premier visant à produire la matière première pour les médicaments contre le diabète et cardiaque, tandis que le second concerne la production des matières premières pour le paracétamol et l’aspirine».
En plus de ces deux projets, Kouidri a ajouté que «nous travaillons également sur le lancement d’un projet de production de matières premières pour les médicaments anticancéreux dans la wilaya de Sétif, ainsi que sur la rénovation d’une unité de production dans l’usine de Médéa, afin de produire les matières premières pour les antibiotiques».
Il a également souligné l’objectif du groupe de «commercialiser les deux tiers de sa production à l’export», soulignant qu’il existe déjà des demandes d’importation en provenance d’Inde et d’Europe pour les antibiotiques. Il a affirmé qu’à travers ces projets, la facture d’importation des traitements anti-cancer vont baisser de 300 millions de dollars.
C’est une avancée importante dans le domaine pharmaceutique qui va garantira surtout une disponibilité en continu de ce genre de médicaments. D’ailleurs, le groupe Saidal, à lui seule, aura pas moins de 27 produits anticancéreux sur le marché à partir de 2025.
Intérêt particulier pour les traitements innovants
Concernant la thérapie cellulaire, que les spécialistes considèrent comme une avancée majeure qui pourrait réduire de 60% les traitements médicamenteux classiques dans les 10 prochaines années, le même responsable a déclaré : «Nous travaillons actuellement sur la création d’un laboratoire scientifique dédié à la thérapie cellulaire, connue sous le nom de médecine ciblée, ainsi que sur la construction d’un hôpital spécialisé dans ce type de traitement, qui permettra de traiter les brûlures, le vitiligo et d’autres maladies», indiquant que le développement de cette médecine boostera le tourisme médical.
Le PDG a également évoqué «le lancement d’un second projet lié aux cancers résistants», après une rencontre importante entre les responsables du groupe Saïdal et leurs homologues de l’institution suédoise Karolinska, lors de laquelle un partenariat a été convenu pour traiter ces maladies.
«Nous avons eu l’honneur d’être reçus par l’une des plus grandes institutions au monde, le Karolinska Institute à Stockholm, Suède, il y a quelques jours, dont un projet de traitement ciblé sera concrétisé et de procéder à un transfert technologique à partir de décembre prochain», indique-t-il.
Le PDG de Saidal a révélé également que deux autres usines sont en cours de réalisation à Mostaganem, un pour la production de médicaments d’ophtalmologie et le deuxième destiné à la santé animale, dont les importations de l’Algérie dépassent les 200 millions de dollars.
C’est un marché important pour le groupe public qui va contribuer à la réduction de la facture d’importation et aller à la conquête de parts sur le marché international, d’autant que les produits de Saidal sont certifiés.
L’autre domaine pour lequel le groupe accorde une grande importance particulière, concerne la fabrication de vaccins.
Un partenariat a été signé, dans ce cadre, avec un leader mondial dans ce domaine, avec un transfert de technologie dès la première année, pour la production de l’antigrippal et d’un autre vaccin pour enfants.
Ces vaccins vont augmenter les capacités du groupe et s’adaptera facilement au traitement des nouvelles pathologies, virales surtout.
Sur ce chapitre de l’exportation, le responsable a fait savoir que Saidal a réalisé près d’un million de dollars d’exportations en 2024 avec l’ambition de le doubler à partir de 2025.
« Nous avons procédé à l’enregistrement de nos médicaments dans plusieurs pays, notamment en Afrique. Et avec l’entrée en production des nouvelles usines de matières premières, nos exportations vont doubler».
En somme, le groupe Saidal voit grand et veut devenir un leader dans le domaine de l’industrie pharmaceutique en Afrique et dans le moyen Orient.
A. R.