L’investissement en Algérie est la bonne voie. Les réformes engagées par le gouvernement, durant ces cinq dernières années, commencent à donner de résultats sur le terrain. Parmi les quelque 14 000 projets enregistrés à l’Agence Algérienne pour la Promotion de l’Investissement (AAPI), depuis novembre 2022 à ce jour, un nombre important d’entre eux est en phase de réalisation.
Par Akrem R.
«Ces projets ne sont plus de simples intentions : beaucoup sont désormais en cours de réalisation effective », a
affirmé le Directeur général de l’AAPI Omar Rekkache, précisant que cela augure de la relance effective de l’investissement en Algérie, dépassant ainsi le stade des intentions et des désirs d’investir Pour lui, cette relance est le fruit d’un énorme travail consenti par le gouvernement et l’AAPI.
« L’agence œuvre à créer un environnement propice à l’investissement, afin de renforcer la position de l’Algérie en tant que destination attractive pour les investissements », a souligné Rekkache lors de son passage sur les ondes de la radio nationale « Chaîne I », précisant que l’AAPI a mis en place des politiques et des procédures qui répondent aux attentes de l’économie nationale en matière de satisfaction des besoins du marché local et international.
En effet, ces chiffres dont il dispose sont encourageants, car la plupart des projets approuvés ont dépassé le stade de l’expression de la volonté et du désir et sont entrés dans la phase de réalisation, après que leurs propriétaires ont obtenu les titres de propriété et toutes les licences nécessaires.
Pour l’intervenant, l’Agence cherche à restaurer la confiance dans le climat d’investissement national, en simplifiant les procédures administratives et en fournissant le foncier nécessaire pour soutenir les projets d’investissement qui contribuent à la création de richesse et à la création d’emplois. Cependant, un grand travail reste encore à faire afin de surmonter certains obstacles bureaucratiques, notamment ceux liés aux terrains industriels et aux financements bancaires, auxquels a-t-il affirmé, des solutions sont en cours.
Sur ce point, l’AAPI a mis en place une plate-forme numérique pour l’attribution exclusive du foncier économique, dont l’opération est 100 % numérique. En effet, une grille d’évaluation est instaurée à cet effet, dont la demande de l’investisseur sera étudiée d’une manière automatique sans aucune intervention humaine.
Concernant le financement bancaire, l’AAPI est en pourparlers avancés avec l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF) pour l’ouverture d’une représentation au niveau du guichet national de l’AAPI pour la prise en charge des demandes et doléances des investisseurs.
C’est une démarche qui devrait faciliter le processus de financement, en impliquant davantage les banques dans les projets d’investissement.
Des inspections sur terrain
Par ailleurs, et dans une démarche visant à renforcer le principe de transparence, Rekkache a annoncé que l’agence entamera la phase de «vérification sur le terrain» à partir de la semaine prochaine, afin de constater l’avancement des projets d’investissement dans plusieurs wilayas.
En effet, la première inspection est prévue dans la wilaya de Djelfa, suivie par celle de Naâma, où le plus grand projet régional de transformation du papier s’apprête à démarrer.
« Le 24 avril courant, nous poserons la première pierre pour le lancement effectif du projet de général emballage. C’est un projet très important. Le plus grand projet de transformation du papier en Afrique. Il commencera réellement après l’achèvement de toutes les étapes», détaille-t-il, précisant que le lancement effectif de ce projet est une réponse directe pour les détracteurs de la nouvelle politique de l’investissement en Algérie. D’ailleurs, à travers ce projet, le Trésor public économisera près de 260 millions de dollars/an.
« Nous commencerons à présenter ce qui est concret, pas seulement des intensions d’investissement. Il y a des projets qui sont maintenant en phase de réalisation. Certains sont déjà entrés dans la phase de construction », dira-t-il, annonçant également que parmi les projets structurants, figure la prochaine mise en chantier d’une usine de production de sucre dans la wilaya d’Ouargla, qui a obtenu toutes les autorisations nécessaires, y compris l’attribution du terrain.
Ce projet symbolise la volonté de relancer l’industrie nationale et de répondre à la demande locale en produits de base. « Cette usine fait partie d’un ensemble d’initiatives visant à revitaliser le tissu industriel du pays », a expliqué le DG de l’AAPI. En ce qui concerne les projets d’investissement prioritaires, Rekkache a précisé que l’Agence suit le principe d’équilibre régional dans l’approbation des demandes d’investissement, conformément aux directives du président de la République.
Il a insisté sur le fait que «les projets qui incluent les petites et moyennes entreprises sont prioritaires, car elles représentent le moteur de la croissance économique nationale, à l’instar des pays industriels et économique ment développés ».
Annulation de 20 décisions d’attribution du foncier
Dans cette optique, Omar Rekkache a indiqué que les projets à caractère stratégique bénéficient d’une priorité dans l’attribution de terrains industriels, annonçant en même temps l’annulation des permis d’attribution de terrains pour 20 investisseurs pour non-respect du cahier des charges et retard dans la réalisation de leurs projets.
Dans un contexte connexe, le DG de l’Agence a souligné que certaines wilayas « n’ont pas encore été incluses dans la plateforme numérique des investisseurs en raison du manque de zones industrielles adaptées aux projets nécessitant de grandes surfaces, comme Alger et Blida.
Cependant, récemment, 20 terrains industriels ont été attribués dans la wilaya de Blida en collaboration avec le wali de la wilaya, et ils seront prochainement proposés sur la plateforme numérique. Rekkache a également révélé que l’agence prévoit de créer des pôles économiques spécialisés dans plusieurs wilayas, visant à revitaliser certaines branches économiques et industrielles en déclin, tels que la création d’un pôle pour les fournitures scolaires dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, un autre pour la fabrication de chaussures et de cuir à Médéa, ainsi que la préparation d’un troisième pôle pour les industries agroalimentaires dans les wilayas de Aïn Defla et
Blida, en plus de projets similaires dans le secteur du froid dans les wilayas du sud.
En effet, l’objectif de ces pôles industriels est de réaliser un développement régional équilibré en matière d’investissements productifs.
C’est dans ce cadre que l’AAPI a orienté les deux grands projets structurants à Naâma et Ouargla respectivement pour la transformation du papier et la production de sucre 100 % algérienne.
«Le Président de la République a insisté sur le fait de ne pas concentrer les investissements uniquement dans les régions du nord, connues traditionnellement pour leurs investissements. Même les grands investissements
structurants ont été orientés vers les wilayas du sud et nous continuons à travailler pour y orienter les investissements. Par exemple, nous avons de grandes superficies aménagées dans des wilayas comme Saïda et
Tiaret, mais malheureusement, elles manquent encore d’attractivité. Cependant, cet effort sera fructueux. Notre stratégie consiste à attirer de grands investissements, car ce sont eux qui attireront ensuite les petites et moyennes entreprises. Nous l’avons déjà observé avec l’usine de sucre à Ouargla, où après avoir lancé le projet, nous avons vu l’afflux d’investisseurs dans la région, comme cela a été le cas à Naâma», a-t-il conclu.
A. R.