C’est aujourd’hui que la campagne électorale pour les législatives du 12 juin prochain sera lancée. Les partis politiques et autres candidats indépendants tenteront, durant toute cette période, de convaincre les électeurs de voter pour leurs programmes. Cependant, ce ne sera pas une mince affaire, notamment, à cause de l’important déficit de confiance entre les politiques et les citoyens, exacerbé par le fait que ces derniers sont confrontés à plusieurs problèmes d’ordre économique et social.
Par Akrem R
En effet, la dégradation du pouvoir d’achat des ménages, la persistance de la crise du logement, le chômage, sont autant de dossiers auxquels chaque algérien attend un règlement rapide, même si cela relève d’un exploit au vu des difficultés financières actuelles, notamment. Depuis 2014, et suite à la baisse drastique des prix du pétrole, l’Algérie est frappée de plein fouet par une sévère crise financière. Les ressources, «nerf de la guerre», deviennent de plus en plus rares, et ce, face à l’augmentation, crescendo, des besoins de la population et du développement économique du pays.
C’est une équation difficile à résoudre en ces périodes de crises financières et sanitaire. Assurément, donc, le prochain gouvernement qui sera issu de la majorité parlementaire, selon la nouvelle Constitution, aura devant lui une difficile et rude mission. Autrement dit, les parlementaires et le prochain gouvernement auront tous deux du pain sur la planche. Leur marge de manouvre ne cesse de se réduire et les réformes économiques qui seront «douloureuses» et «antipopulaires», s’imposent. Ce n’est pas facile, dira l’analyste en économie, Mahfoud Kaoubi, mais chaque année de perdue sans réformes, impliquera des incidences financières et sociales.
«On est en train de perdre et de réduire nos chance quant à mener efficacement nos réformes. Les engager dans une situation d’aisance financière c’est mieux, étaler sur plusieurs années, c’est encore mieux, mais les faires dans une situation contrariante et sur une seule année, avec de moyens financières réduites, est très compliqué», a-t-il résumé dans une déclaration à la radio nationale « Chaîne III».
Et de fulminer : « Je comprend qu’il y a une pression sociale, mais les réformes s’imposent avec acuité. Outre l’aspect technique qui est du ressort des pouvoirs publics, le gouvernement et les députés auront la responsabilité et l’obligation d’expliquer la situation économique du pays et les réformes qui doivent être engagées, afin de faire face aux problèmes de déficit budgétaire, révision des subventions et autres dossiers». L’adhésion de la population à ce vaste chantier de réformes est plus que nécessaire.
Les retombées de ces décisions, visant à instaurer la transition économique et la mise en place d’un modèle économique diversifié indépendant de la rente pétrolière, seront visibles sur le terrain mais bénéfiques pour l’avenir du pays.
«Dire la vérité aux Algériens»
Conscient de l’ampleur de la situation, le président du parti politique « Jil Djadid», Soufiane Djilali, pour sa part, a indiqué que les candidats de son parti prôneront un discours franc, transparent loin du populisme. Pour lui, la situation du pays est inquiétante et le peuple doit connaitre la vérité. « Nous allons avoir devant nous une mission très difficile pour convaincre les Algériens. Il y a un cumul et un lourd fardeau que le futur gouvernement et parlementaires ont à porter. Les dépassements et la mauvaise gestion de l’ancien régime, où les dirigeants avaient dépensé sans compter et sans servir le peuple, va se répercuter sur les nouveaux parlementaires et membres du prochain exécutif».
Le prochain gouvernement est appelé à lutter farouchement contre le phénomène de la bureaucratie, tout en facilitant l’investissement aux opérateurs économiques dans divers domaines. La relance de l’économie nationale est la solution unique et idoine pour le règlement de la crise sociale qui enfle de plus en plus, en particulier avec la persistance de la pandémie Covid-19. La crise sanitaire a largement est durement, aggravé la situation économique et sociale du pays.
D’ailleurs, près d’un million de postes d’emplois ont été supprimés et cela sans compter les travailleurs du secteur de l’informel. Les organisations patronales ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur l’effondrement de pans entier de l’économie, appelant le gouvernement à intervenir sérieusement afin de sauver les entreprises en difficulté. Les mesures d’aides prises par l’Etat, à travers l’ajournement du paiement des charges fiscales et parafiscales ne sont pas suffisantes aux yeux du patronat. Ces derniers réclament des mesures fortes et courageuses, à l’instar d’une amnistie fiscale de la part de l’Etat. L’après élections législatives sera déterminant pour l’avenir du pays.
A. R.