Tout un diapositif «spécial» Ramadhan a été mis en place. Le gouvernement, avec ces différents départements ministériels, est mobilisé pour sa mise en œuvre et surtout sa réussite. D’ailleurs, les préparatifs pour ce mois sacré ont débuté en octobre 2022, avec l’accération du rythme de la consommation des ménages, causant un déséquilibre sur le marché et également une flambée des prix de divers produits alimentaires, notamment.
Par Akrem R.
Un scénario que les pouvoirs publics ne veulent pas rééditer et le faire revivre, encore une fois, aux ménages. Des ménages dont le budget est déjà sous haute tension. Il est à souligner, dans ce cadre, qu’en dépit des efforts de l’Etat pour l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, la situation inflationniste a mis en péril le budget des ménages.
C’est pour cela que le gouvernement a été instruit par le président de la République, Abdelamadjid Tebboune, de garantir un approvisionnement du marché en quantités suffisantes et en continues. À cet effet, des marchés de proximités ont été érigés à travers le pays, et la vente directe (producteur-consommateurs) autorisée. D’ailleurs, la plupart de ces marchés, avoisinant les 700, sont déjà opérationnels depuis, hier, mercredi.
En somme, tout est en place, dira, d’emblée, Sami Kolli, Directeur général de la régulation et l’organisation des marchés au ministère du Commerce. «Je rassure tous les citoyens que tous les produits seront disponibles durant ce mois de Ramadhan et qu’ il n’y aura aucune pénurie, notamment, en produits de large consommation», a-t-il assuré lors de son passage sur les ondes de la radio nationale « Chaîne III», en affirmant que l’organisation du marché est la priorité du secteur.
Il a indiqué que les différents intervenants ont été réunis (départements ministériels, partenaires que sont les opérateurs économiques, les commerçants et les associations de consommateurs », dans le but de fédérer tout ce monde sur cette question de la régulation du marché.
Pour les mécanismes mis en place, d’abord, « nous avons pris un train de mesures pour la distribution au stade de gros. Les 50 marchés de gros sont mobilisés et vont travailler sans relâche, sans congé hebdomadaire et de nuit comme de jour, pour assurer cette offre et éviter toute pression sur certains produits prisés par les consommateurs durant ce mois de Ramadhan», précise-t-il.
Disponibilité des produits de large consommation
Des quantités supplémentaires de produits alimentaires seront mises sur le marché. Concernant les produits subventionnés, pas moins de 3450 tonnes d’huile de table sont mises sur le marché quotidiennement, soit le triple de la consommation normale estimée à 1800 tonnes/j ! Une forte hausse de la demande qui reste inexpliquée ! «On se demande où va cette quantité», s’interroge-t-il.
Certes, il ya l’apparition de nouvelles activités durant ce mois de ramadhan, mais rien n’explique cette explosion de la demande. Le consommateur est appelé alors à la raison en évitant le stockage de ce produit.
Dans ce cadre de lutte contre la spéculation illicite, l’intervenant a indiqué que les services de contrôle ont effectué plusieurs opérations et sorties sur le terrain. « Entre janvier et février, 32 118 interventions ont été effectuées, soldées par l’enregistrement de 36 infractions. L’huile et la semoule étaient en tête des pratiques illicites», note-t-il, en mettant en garde les commerçants indélicats, que les services de contrôles seront à pied d’œuvre et la loi sera appliquée dans toute sa rigueur.
Création d’une cellule de veille
S’agissant de la farine et de la semoule, le même responsable a rassuré que le marché est bien approvisionné et rien ne justifie le recours au stockage de ces produits par les ménages. Chiffres à l’appui : 2 millions 500 000 quintaux / j de blé tendre pour la production de la farine et 2, 6 millions quintaux/j de blé dur pour la production de la semoule. Même chose pour le sucre, dont les capacités de production installées sont estimées à 65 000 tonnes, près de 56 600 tonnes /j sont mises sur le marché.
S’agissant du lait en sachet, un produit très prisé par les Algériens pendant ce mois de Ramadhan, une quantité additionnelle de 500 000 tonnes sera injectée pour faire face à cette demande croissante et endiguer le déficit en cette matière dans certaines localités. Il est à noter qu’une cellule de veille, mise sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, a été créée pour le suivi au quotidien de la situation du marché. Un dispositif qui permettra aux différents offices de régulation d’intervenir rapidement à travers des opérations de déstockage.
Par ailleurs, le Directeur général de la régulation, Sami Kolli, a fait savoir que son département travaille, actuellement, sur la mise en place d’une nouvelle organisation et concept pour la grande distribution. Cette dernière est le maillon faible de la chaîne commerciale dans notre pays. Un nouveau cadre réglementaire est en préparation permettant l’ouverture de l’investissement à des opérateurs privés. «Nous essayons de capter le maximum d’investissements dans ce domaine et de mettre en place du partenariat PPP pour la distribution. Il y a un énorme potentiel», souligne-t-il. En somme, tout en est place. La balle est dans le camp du consommateur qui doit impérativement adapté son mode de consommation, en évitant les achats inutiles.
A. R.