L’économie algérienne a enregistré en 2024 une croissance réelle de 3,7 %, confirmant le maintien d’une dynamique positive malgré un contexte international instable. Selon les derniers comptes économiques publiés par l’Office national des statistiques (ONS), cette progression repose sur les performances de plusieurs secteurs clés, en dehors des hydrocarbures, traduisant une transformation graduelle de la structure productive du pays.
Par Farid D.
Le produit intérieur brut (PIB) a atteint 36 103,5 milliards de dinars en 2024, contre 33 678,7 milliards l’année précédente, soit une hausse de 7,2%.
En dollars, cela représente environ 269,3 milliards de dollars. Fait notable, le PIB hors hydrocarbures affiche une croissance soutenue de 4,8 %, dépassant celle du PIB global, ce qui traduit une accélération de la diversification économique.
Selon la même source, le secteur agricole a joué un rôle moteur avec une croissance de 5,3%, portée par une reprise de la production céréalière et un bond de 8,7% de la production végétale. Si l’élevage reste modeste (+2,2%), cette dynamique illustre le potentiel de l’agriculture comme pilier de sécurité alimentaire et de croissance.
Dans l’industrie, la valeur ajoutée a progressé de 5,7%, portée par des branches stratégiques : le textile (+10,3%), les autres industries extractives (+6,5%), le bois et papier (+5,8%) ainsi que l’agroalimentaire (+5,2%).
Ces performances contrastent avec le recul de certaines filières comme la fabrication de machines électriques (–4,8%). Le secteur de la construction reste également un contributeur majeur, avec une croissance de **3,8%**, atteignant 4 803,9 milliards de dinars en valeur, soit +11,3% en un an.
Les services, pilier de la transformation
Représentant 47,2 % de la valeur ajoutée totale, les services demeurent le cœur de l’économie nationale. Le commerce (+7,4 %), les transports et communications (+4,5 %) ainsi que l’hôtellerie-restauration (+8,2 %) témoignent du dynamisme du secteur.
Parallèlement, la consommation finale des ménages a progressé de 3,9 %, tandis que les investissements (formation brute de capital fixe) ont bondi de 9,8 %, signe d’une intensification des dépenses d’équipement. En valeur, ces investissements ont atteint 12 707,7 milliards de dinars, soit +15,3 % par rapport à 2023.
Après une hausse de 3,6 % en 2023, le secteur des hydrocarbures a reculé de 1,3 % en 2024, conséquence d’une baisse de l’extraction (–2,8 %) et du recul des prix du pétrole sur le marché international. La valeur ajoutée nominale du secteur s’est contractée de 4,7 %, tombant à 6 133 milliards de dinars.
Ce fléchissement met en évidence la vulnérabilité persistante aux fluctuations énergétiques, mais souligne aussi l’importance croissante des autres secteurs.
En somme, la structure du PIB en 2024 confirme une réorientation progressive : les hydrocarbures ne représentent plus que 17,9 % de la valeur ajoutée, tandis que l’agriculture (14,7 %), la construction (14,0 %) et l’industrie hors hydrocarbures (4,9 %) renforcent leur contribution.
Cette évolution traduit la volonté de bâtir un modèle moins dépendant des revenus pétroliers, en valorisant les secteurs productifs et en stimulant l’investissement privé.
F. D.







