Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaaboub, affirmant que la question de la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage figure «parmi les objectifs stratégiques» de la politique de développement national 2020-2024, a énuméré un ensemble d’initiatives de son département à même de favoriser la création d’emploi, corrélativement aux mesures de relance économiques entreprises par l’Etat. Cependant, pour certains experts de la scène économique il ya bien plus à faire pour relever le défi…
Par Réda Hadi
Pour Djaaboub, en effet, le secteur œuvre à faciliter et à numériser toutes les procédures administratives au profit des citoyens et des opérateurs économiques et à revoir l’approche et les mécanismes de l’emploi au sein d’une vision typiquement économique, De même que celui-ci a souligné que le programme du secteur s’appuie, selon la nouvelle approche économique, sur la création de mécanismes pour remédier aux disparités entre les besoins du marché de l’emploi et les débouchés de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur, aussi bien que le renforcement du processus de modernisation du service public de l’emploi par la généralisation de l’utilisation des nouveaux systèmes.
Des prévisions peu rassurantes
Une approche que des observateurs n’ont pas manqué de tempérer, en raison de facteurs économiques environnants.et qui font remarquer, surtout, que l’économie algérienne est au milieu du gué et à l’épreuve de la transition institutionnelle qu’elle entend opérer.
Pour des experts, les prévisions de croissance pour noter pays ne sont pas très favorables, avec des taux allant de 1, 78% en 2020, 1,37% en 2021, 1, 09 % en 2022, 0,39% en 2023 et 0, 43 % en 2024.
De plus, la pandémie aidant et les conjonctures mondiales demeurant difficiles, les prévisions des taux de chômage en croissance exponentielles, (15,43% en 2021, 15,78% en 2022), sont autant de facteurs illustrent les difficultés d’entreprendre et de réussir un quelconque programme pour favoriser l’emploi.
Des experts expliquent, par ailleurs, que la sortie de crise passe évidemment, aussi, par la lutte contre la bureaucratie, à travers une numérisation efficace des procédures, mais surtout par la résolution de critères macro économiques, qui vont de pair avec la numérisation.
Pour M. Nabil Djemaa, expert financier agréé, tout programme ne vaut que par 3 aspects. «C’est vrai que numériser les procédures faciliterait un tant soi peu l’emploi, mais cette numérisation doit aller en parallèle avec l’assainissement du climat des affaires, un accroissement des investissements (publics ou privés) et une réelle politique d’ouverture» a-t-il préconisé, ajoutant que depuis plus de 2 ans aucun investissement n’a été entrepris, et la crise sanitaire, n’a fait, en fait, que confirmer la timidité de la politique entreprise pour assainir le marché.
«L’Etat a joué un rôle dans le développement de l’économie parallèle, forçant des entrepreneurs à réaliser leurs projets dans l’informel, à cause des mesurettes qui ont été prises, alors qu’il fallait une politique engagée, courageuse et non timorée» nous a-t-il précisé, ajoutant, «qu’il faut corréler tout cela et surtout généraliser le guichet unique»
Pour cet expert, l’informel a pris le pas sur le formel, et ce ne sont donc que des décisions courageuses qui peuvent réunir toutes ces conditions, et enfin trouver une croissance et donc favoriser l’emploi.
R. H.