Le Premier ministre, Aïmene Benabderehamane a procédé, hier, à la présentation de la Déclaration de la politique générale du gouvernement devant les députés de la Chambre basse. C’est lors d’une séance plénière présidée par le président de l’APN, Ibrahim Boughali, en présence des membres du gouvernement, que le Premier ministre a présenté le bilan de son Exécutif durant l’exercice de 2021 et 2022.
Par Akrem R.
Cette déclaration comporte, rappelle-t-on, cinq chapitres relatifs au bilan d’action du gouvernement durant la période allant de septembre 2021 à août 2022, à savoir : «Consolidation de l’Etat de droit et rénovation de la gouvernance», «Pour une relance et un renouveau économiques», «Pour un développement humain et une politique sociale renforcée», «Pour une politique étrangère dynamique» et «Renforcement de la sécurité et de la défense nationales».
En effet, face aux députés, Benabderrhamane a tenu, d’abord, de faire un tour d’horizon sur la situation générale du pays ave celle qui prévaut dans le monde, suite, notamment, à la propagation de la pandémie de la Covid-19. Une crise sanitaire qui a impacté lourdement la croissance mondiale, tout en engendrant une situation inflationniste.
Le Premier ministre a indiqué que le taux d’inflation en Europe est passé de 7,8 % en avril 2022 à 10% en septembre dernier ! Ceci s’est répercuté négativement sur les prix de beaucoup de matières premières et, également, sur les coûts du fret.
Pour illustrer ses propos, le Premier ministre a cité l’exemple du blé tendre, dont le prix de la tonne est passé de 280 dollars en 2021 à 500 dollars en 2022. Toutefois, et en dépit de cette situation difficile, le gouvernement n’a pas lésiné sur ses efforts pour la préservation du pouvoir d’achat des Algériens et de l’outil de production, souligne-t-il.
Des sommes colossales ont été dégagées à cet effet. C’est pourquoi, et sur « instructions du président de la République », toutes les mesures ont été prises afin de sécuriser les stocks nationaux en blé et céréales, assure encore le Premier ministre qui a fait état de 900 milliards de DA octroyés au titre de subventions à l’OAIC.
5000 milliards de DA de transferts sociaux, annuellement
Poursuivant la présentation de la Déclaration générale du gouvernement, Aïmene Benabderrhmane a réitéré la politique de l’Algérie qui demeure «un Etat social par excellence ». Pas moins de 5000 milliards de DA de transferts sociaux sont consacrés, annuellement, par le Trésor public, soit, une dépense fiscale de 440 milliards de DA, selon les données révélées par le chef du gouvernement. C’est un effort colossal qui pèse lourdement sur les équilibres budgétaires de l’Etat, mais néanmoins, nécessaire pour la stabilisation et la préservation du front social.
Il a également rappelé les efforts consentis par le gouvernement pour la préservation et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages. D’importantes mesures ont été prises par l’Etat dans ce sens, à l’instar de l’augmentation du salaire minimum à 20.000 DA et l’exonération des salaires inférieurs à 30.000 DA de l’IRG. Les salaires ont, ainsi, augmenté de 14 à 16% à la faveur de la réduction de l’Impôt sur le revenu global (IRG) appliquée dès début 2022.
« La mesure en question a concerné plus de 5 millions de personnes, dont 2,6 millions de retraités, représentant une dépense fiscale de plus de 84 milliards DA/an », a souligné le Premier ministre.
Et d’ajouter : «Le Gouvernement a œuvré, au titre de la Loi de finances 2022, à la réduction des taux de l’impôt sur le revenu global (IRG), une mesure qui a profité à plus de 9 millions de citoyens pour une dépense fiscale de plus de 195 milliards DA».
Un excédent commercial de 14 milliards de dollars
En somme, et en dépit de cette conjoncture très difficile, l’Algérie a réussi à redresser la situation de l’activité économique et commerciale, en enregistrant une croissance de 4,7% en 2021. Quant à la balance commerciale, un excédent de 1,6 milliard USD enregistré en 2021, contre un déficit de 10,6 milliards USD en 2020.
En outre, durant les huit premiers mois de 2022, l’Algérie a enregistré un excédent de 14 milliards de dollars de la balance commerciale et un excédent de 9,5 milliards de dollars de la balance des paiements. Concernant les exportations d’hydrocarbures, le gouvernement table sur 50 milliards de dollars (USD) en 2022, en hausse de 45% par rapport à 2021.
Sur un autre registre, le Premier ministre a indiqué que 5,03 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures ont été réalisés en 2021, contre 2,25 milliards USD en 2020. « Durant la période de juillet 2021-juillet 2022, ces exportations ont augmenté de 87%, passant de 2,09 milliards USD à 3,91 milliards USD», indique-t-il.
Le Premier ministre a fait observer, dans le même sens, que l’indice des prix à la consommation (IPC) «a enregistré une hausse de +7,2% à fin 2021, contre +2,4% à fin 2020», expliquant que «cette inflation est principalement tirée par les produits alimentaires (+10,1%) et les produits manufacturés (+6,3%)». Cette hausse intervient dans le sillage d’une augmentation des niveaux d’inflation à l’échelle internationale, causée par les chocs successifs qu’à connus le monde ces deux dernières années.
«Protéger l’économie nationale de l’inflation importée»
Dans sa présentation, il a affirmé que le Gouvernement a pris une série de mesures pour protéger l’économie nationale de «l’inflation importée». Son staff, sur orientation du Président de la République, a engagé une série de mesures pour s’inscrire dans un «équilibre durable de la balance commerciale», avec, entre autres, la réduction des importations en produits hors hydrocarbures. Benabderrahmane a également souligné que les assainissements effectués, ont permis de ramener le nombre des importateurs de 43 000 à 13 000.
«La spécialisation des importateurs a permis au nombre des activités de passer de 185 à 287 activités. Pour les autres, il y a lieu de rappeler que le département du Commerce a obligé plus de 2500 à annuler leurs registres de commerce après paiement de leurs impôts en entier, alors que pour le reste, des dossiers sont en cours d’élaboration et des procédures légales seront prises à leur encontre.
Au chapitre de la protection de la production nationale, Benabderrahmane a également fait part des encouragements en faveur des importateurs hors hydrocarbures avec à la clé, tout le soutien nécessaire pour développer leurs capacités compétitives. Une même détermination, poursuit-il, est affichée pour l’accompagnement des entreprises à la certification et l’accréditation.
A. R.