L’axe Alger-Caire se consolide. La visite d’Etat de deux jours (lundi et, hier, mardi), qu’a effectuée le président de le République, Abdelmadjid Tebboune en Egypte, a été une occasion d’évoquer avec son homologue, Abdel Fattah al-Sissi, les différentes questions d’intérêt commun, notamment celle de la coopération économique.
Par Akrem R.
En effet, les deux chefs d’Etat ont mis l’accent, hier, lors d’un point de presse, sur la nécessité de renforcer et de promouvoir la coopération économique et les échanges commerciaux. Ainsi, ils se sont engagés à la levée de toutes les contraintes et entraves pouvant bloquer cette volonté politique de booster les relations économiques entre la 3ème et 4éme puissances économiques dans le continent africain. En clair, l’Algérie et l’Egypte sont déterminées à hisser les relations économiques à un niveau acceptable, reflétant les relations historiques entre les deux nations.
C’est un message clair, pour les chefs d’entreprises des deux pays pour nouer des partenariats gagnant-gagnant, dans les domaines susceptibles de participer à l’instauration d’un développement durable dans les deux pays. Actuellement, le volume des échanges est quasiment insignifiant, avoisinant les 750 millions de dollars en 2020. Un montant loin des plus de 100 milliards de dollars que consacrent les deux pays pour leurs importations.
L’année précédente (2021), l’Egypte avait lancé une initiative visant une complémentarité économique entre Alger et le Caire, à travers la concrétisation de projets d’investissement communs, la promotion des échanges commerciaux et la production de produits made in Egypt et in Algeria. Ces efforts permettront l’augmentation des échanges à 2 milliards de dollars en 2023. La tenue, au courant de 2022 d’un forum d’affaires algéro-égyptien, donnera plus de visibilité à la coopération entre les deux pays qui sont déterminés à la renforcer, et ce, dans le but d’aller conquérir le marché africain ensemble, notamment, avec l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange africaine (Zlecaf).
Questionné sur les domaines de coopération à privilégier, l’expert en investissement international, Mohamed Sayoud, a énuméré, en premier, le secteur des textiles, notamment avec le développement de la culture du coton dans notre pays, en tirant profit de leur expertise. « Il est intéressant de développer cette filière dans notre pays afin de réduire nos importations en cette matière et, également, pour booster l’industrie du textile en Algérie afin de répondre aux besoins du marché local de l’exportation. Le coton a une valeur importante et pourra apporter beaucoup à notre économie», a-t-il souligné, en citant également le secteur du Bâtiment. Un secteur dans lequel les Egyptiens sont bien avancés et qui peuvent apporter, là aussi, un plus pour notre secteur en Algérie. Notre interlocuteur a préconisé de faire appel aux techniciens et formateurs égyptiens dans ce domaine pour la formation de nos jeunes, tout en notant que les services de formation sont moins chers que dans les autres pays. Même chose pour le secteur du Tourisme, ajoute-t-il.
Indiquant que l’Algérie n’a pas beaucoup de produits à exporter vers l’Egypte, Sayoud a plaidé pour l’encouragement de l’investissement dans la pétrochimie, notamment les transformations polymères et des plastiques et caoutchoucs. « Les Egyptiens sont bien avancés dans ce domaine et peuvent nous aider à développer ce secteur, dont nous avons besoin. Actuellement, pas moins de 4 milliards de dollars sont déboursés pour satisfaire au besoin du marché national», a-t-il souligné.
Toutefois, l’intervenant a déploré la non promulgation du nouveau code de l’investissement et la persistance des contraintes et entraves sur le terrain pour les investisseurs étrangers notamment. « L’investissement est certes ouvert à tout le monde. Le président de la République donne des instructions, dans ce sens, mais pas d’application sur le terrain. Le code de l’investissement n’arrive toujours pas à voir le jour. Il freine tout le monde. Actuellement, un étranger qui veut investir en Algérie est obligé d’avoir, d’abord, une résidence pour pouvoir signer un contrat de location. C’est automatiquement, le blocage et ce n’est pas normal. Les pouvoirs publics sont appelés à intervenir afin de dynamiser l’investissement», recommande Mohamed Sayoud.
A. R.