Le premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a souligné hier à Alger la détermination de l’Etat à moderniser l’administration fiscale, et ce, dans le but d’améliorer le recouvrement fiscal.
Par Akrem R.
Actuellement, la fraude et l’évasion fiscales ont atteint des niveaux intolérables. Un constat « amer» nécessitant l’engagement de véritables réformes et modernisation du système fiscale actuel. Beaucoup d’experts et même chefs d’entreprises, l’ont qualifié d’archaïque et non incitatif. Il est également caractérisé par sa complexité et par un « trop-plein » d’impôts. Résultat : les contribuables recourent à la fraude fiscale pour réduire au maximum leur contribution alors que d’autres, versent, carrément, dans la sphère informelle. Cette dernière ne cesse d’enfler au fil du temps. Le chef de l’Etat a quantifié cette perte économique à 90 milliards de dollars (10 000 milliards de DA) ! Un chiffre qui fait froid dans le dos ! Des mesures concrètes et courageuses sont à prendre par les pouvoirs publics, afin de contenir cette sphère qui représente un véritable danger pour la stabilité sociale du pays.
Dans le projet de loi de finances (PLF) 2022, le gouvernement propose une amnistie fiscale pour les opérateurs qui adhèrent, volontairement à la sphère officielle. Soulignant que la modernisation de l’administration fiscale a été au centre du processus de réformes et de développement de l’économie nationale, le Premier ministre a fait remarquer que le rétablissement de la confiance entre le citoyen et l’administration «constitue un facteur clé dans cette modernisation».
Le paiement de l’impôt «constitue l’un des éléments essentiels de la citoyenneté», considère-t-il, rappelant que le volet relatif à la réforme fiscale globale dans le Plan d’action du gouvernement, «s’inscrit dans le cadre de la démarche globale visant à appuyer la nouvelle vision économique de l’Etat algérien et à faire face aux exigences des équilibres financiers, tout en préservant le caractère social des politiques publiques».
Réitérant l’intérêt particulier accordé par les pouvoirs publics à l’amélioration du recouvrement fiscal, le ministre des Finances, également, a précisé que «le Gouvernement a décidé de mettre en place un programme d’action afin d’améliorer le recouvrement fiscal, à travers une refonte du régime fiscal national en vue de corriger les dysfonctionnements et les pertes importantes qui touchent l’économie nationale».
S’agissant des conditions professionnelles des administrations fiscale et douanière, M. Benabderrahmane a indiqué que «le Gouvernement œuvre d’arrache-pied à l’effet de les améliorer et les rendre plus agréables, pour que la recette fiscale atteigne les niveaux escomptés».
Il a également ajouté que le programme du Gouvernement prévoit «la mise au point d’une stratégie pluriannuelle pour la réforme des deux systèmes fiscal et douanier et la mise en place des mesures d’urgence à court terme, dans le but de prendre en charge les dysfonctionnements constatés dans le programme de modernisation».
Et d’annoncer le parachèvement en cours d’un programme intégré mis en place par le ministère des Finances pour «la modernisation structurelle, fonctionnelle et technique de gestion des services de la Direction générale des impôts (DGI)».
Entre autres réalisations obtenues en la matière, le Premier ministre a rappelé la création d’une Direction des Grandes Entreprises (DGE), chargée de la gestion des dossiers fiscaux des grandes entreprises et des compagnies pétrolières, ainsi que la réception de 40 centres des impôts (CDI) sur 56 centres chargés de la gestion des dossiers des moyennes entreprises, et de 132 centres de proximité des impôts (CPI) sur 250 centres programmés.
A. R.