Depuis son investiture à la tête de l’État, le président de la République Abdelmadjid Tebboune, a fait de l’Agriculture la pierre angulaire de son programme économique pour assurer la sécurité alimentaire du pays d’abord, mais aussi, pour booster davantage l’économie nationale et la mettre à l’abri de la dépendance aux hydrocarbures. Si la sécurité alimentaire est une obligation pour le Président Tebboune, celle-ci doit obéir à une refonte en profondeur de l’administration agricole, ainsi qu’à une vision réformiste tenant compte des priorités du secteur.
Par Réda Hadi
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné de nouvelles instructions pour le développement de la production agricole et la réduction de la dépendance alimentaire. Il a également donné des instructions pour «l’élaboration d’une approche opérationnelle, conformément à la spécificité agricole de l’Algérie, fondée sur la réalité agricole au lieu des thèses académiques. M. Tebboune a insisté, dans ce sens, sur l’importance d’encourager l’investissement dans le secteur agricole au titre d’une nouvelle approche, notamment, dans les wilayas du Sud ne souffrant pas de rareté de l’eau et comptant de vastes superficies de terres arables inexploitées. Il a, par ailleurs, ordonné de revoir les expériences et le rôle des fermes-pilotes pour réaliser une valeur ajoutée dans le secteur sur les plans central, régional et local.
Les gigantesques défis, tant internes qu’externes, postulent, à l’évidence, la définition d’une politique agricole consensuelle, participant à la sortie de crise, dans un contexte de transition vers l’économie de marché et de contraintes prégnantes, dictées par les échéances internationales. A ces enjeux, s’ajoutent celles liées à l’insuffisance et/ou à la mauvaise utilisation des principaux facteurs de production : terre, eau, équipement,
Intrants agricoles, structures d’appui et autres.
Dépoussiérer le secteur
Pour des observateurs de la vie agricole en Algérie, c‘est un véritable coup de balai donné le Président, pour dépoussiérer ce secteur.
Ahmed Radja, Ingénieur agronome et consultant la FAO, il estime que la vision du Président est pragmatique et va dans le bon sens, «à condition que sur le terrain, elle soit effective et ce particulièrement sur la maîtrise de tout le process, en amont et en aval. Ainsi, l’élaboration d’une stratégie agricole est un moment important qui vient à point nommé pour restituer l’état de développement de l’agriculture et lui ouvrir de nouvelles perspectives en tant que base alimentaire, vecteur structurant du monde rural, élément important du développement durable et segment potentiel des exportations hors hydrocarbures».
S’agissant des investissements, l ‘expert souligne qu’en «matière d’investissement, il ne faut pas se limiter à des wilayas déjà connues» et de préciser : «Il y a le Tanezrouft dans la wilaya de Tamanrasset qui recèle d’énormes quantités d‘eau et des terres fertiles qui n’ont jamais été exploitées. Le Tanezrouft recèle en son sein, 3 gigantesques nappes phréatiques, dont la couche superficielle peut suffire durant 50 ans, à une population de 50000 habitants. C’est là qu’il faut investir lourdement, car dans cette région tout est à faire. Mais ça vaut le coup. L’exploitation du Tanezrouft, demande, par contre, une bonne organisation pour construire des routes, des infrastructures de stockage, etc.» Et de conclure: «Dans ce schéma, la stratégie agricole interviendra, simultanément à plusieurs niveaux, celui de l’exploitation agricole, des filières de production, de commercialisation et des échanges extérieurs, de l’orientation en matière de développement agricole et les politiques d’accompagnement, des actions de soutien pour les ressources humaines et de la politique alimentaire»
Dans la vision de Tebboune, il faut aussi développer un système statistique qui s’appuie sur des technologies et des compétences algériennes, permettant d’exploiter prospectivement des données scientifiques précises».
R. H.