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Contexte caniculaire et risque d’incendie : L’Algérie en mode vigilance - ECOTIMES

Contexte caniculaire et risque d’incendie : L’Algérie en mode vigilance

Contexte caniculaire et risque d’incendie : L’Algérie en mode vigilance

«Élever au maximum le niveau de vigilance dans les semaines à venir en prévision de la hausse des températures». Telle est l’instruction ferme donnée par le président de la République, avant-hier, lundi, en Conseil des ministres, comme il ordonné de «faire preuve d’une extrême prudence lors des opérations de récolte».

Par Amar Naït Messaoud

Il s’agit, précise-t-il, de mobiliser tous les moyens et d’assurer la coordination des efforts pour parer d’éventuels incendies. La hausse des températures, annoncée par les services de la météorologie nationale via un bulletin météo spécial (BMS), pour les prochains jours, mobilise tous les personnels de l’administration des forêts, de la protection civile, des collectivités locales et des services de sécurité, outre les organisation de la société civile et le fédérations de chasse à travers le pays.

Acquisition de 12 avions ATR et 135 drones

Sur le plan matériel, outre les moyens d’intervention terrestre qui se renforcent chaque année davantage, particulièrement en camions-citernes et véhicules-citernes légers, l’Algérie vient de se doter de moyens d’intervention aérienne consistant en 12 avions bombardiers d’eau de type AT 802.

Ces nouvelles acquisitions viennent renforcer le dispositif constitué de six hélicoptères spécialisés et de deux avions de reconnaissance. Ces derniers permettent d’améliorer la surveillance des massifs forestiers les plus exposés aux risques d’incendie.

Les avions ATR sont positionnés, au cours de la pré- sente saison estivale, sur quatre bases (Alger, Mostaganem, Béjaïa et Annaba), devant couvrir la partie forestière du pays la plus vulnérable, celle de la région côtière et de l’Atlas tellien.

Outre les avions de reconnaissance et d’intervention directe (extinction), les wilayas forestières ont également bénéficié cette année d’affection de 125 drones (en deux tranches : 35 et 80), à raison de 3 à 4 appareils par wilaya.

Ces appareils de reconnaissance et de surveillance seront «utilisés pour des opérations de surveillance aérienne et de détection précoce des foyers potentiels d’incendie, notamment à proximité des pistes forestières et des zones difficiles d’accès», précise le Directeur général des forêts, Djamal Touahria.

Les derniers exercices de préparation des différents corps chargés d’affronter d’éventuels incendies qui viendraient à se déclarer dans le présent contexte caniculaire, ce sont les manœuvres conjointes des services concernés consistant à simuler un incendie sur un terrain forestier et organiser l’intervention pour son extinction.

Le plus grand exercice dans ce sens a été organisé à la fin du mois de juin dernier à Ouled Attia, dans la wilaya de Skikda.

Les autorités ont tenu à conférer à ces manœuvres une dimension régionale à l’échelle de l’Est du pays, d’autant plus que la portion de forêt mise sur le plan des manœuvres va de Ouled Attia (Skikda) jusqu’à El Milia (Jijel).

Des moyens terrestres à grande échelle et des moyens aériens (drones, hélicoptères et avions bombardiers d’eau de petite et de grande taille) ont été mobilisés et employés.

Cet exercice grandeur nature a requis la mobilisation de 120 véhicules d’intervention terrestre, 8 colonnes mobiles provenant de plusieurs wilayas, la colonne de l’unité nationale de formation et d’intervention de la Protection civile, 6 hélicoptères et 5 avions de la Protection civile et de l’Armée nationale populaire.

L’objectif de cette manœuvre est, explique le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, est d’ «évaluer la capacité des différents intervenants à réagir rapidement», d’autant plus qu’elle fait appel à l’intervention de la protection civile, de l’Armée nationale populaire, de la Sûreté et la Gendarmerie nationales, le SG du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a indiqué, dans une déclaration à la presse, que l’objectif de cette manœuvre est d‘ »évaluer la capacité des différents intervenants à réagir rapidement, d’autant que cette manœuvre a donné lieu à l’intervention de la protection civile, de l’Armée nationale populaire, de la Sûreté et la Gendarmerie nationales ».

Plus de 5000 km de pistes forestières aménagées

En plus des plans d’intervention et des préparatifs immédiats, le gouvernement a mis le paquet sur les infrastructures et les équipements de prévention.

La prévention consiste, par des mesures et moyens appropriés à empêcher que l’incendie se déclare, ou, s’il se déclare, qu’il progresse à la vitesse la plus faible possible et qu’il produise le moins de dégâts possible.

C’est ainsi que des programmes d’ouverture et d’aménagement pistes forestières ont été réalisés à l’échelle de toutes les wilaya forestières. Le plan de l’année 2025 a porté sur 5000 km de pistes forestières, déjà réalisées, à l’échelle nationale.

D’autres équipements de la forêt ont également été financés au cours des trois dernières années, à l’image des points d’eau (captage de sources, réservoir de stockage), des tranchées pare-feu et des postes de vigie (tours d’observation).

Avec l’amélioration des dispositifs et mesures de prévention et grâce au renforcement du plan de lutte active par les moyens aériens de surveillance et d’intervention, la stratégie nationale de lutte contre les incendies de forêt acquiert plus de maturité et d’efficacité.

Le gouvernement a, non seulement, mobilisé les moyens, mais a également développé des mécanismes de coordination entre toutes les parties prenantes (administration des forêts, protection civile, services de sécurit, collectivités locales, parquet), sans omettre de préciser le renforcement de l’arsenal juridique à travers la loi 23-21 du 23 décembre 2023 relative à la forêt et aux richesses forestières.

Ces efforts ont abouti a des résultats probants sur le terrain La superficie forestière incendiée en 2024 a été ré- duite à un record historique, soit 3500 hectares (la superficie incendiée la plus faible depuis l’Indépendance). Rappelons qu’en 2021, 89000 hectares ont été brûlés- entre forêts, maquis, broussailles et arbres fruitiers- et des dizaines de morts ont été enregistrés parmi les populations riveraines.

A. N. M.

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