La libéralisation entreprise à partir des années 1990 a plongé le pays dans une période dite de transition dont l’achèvement se fait attendre et dont l’horizon reste flou, surtout que l’inadéquation entre les structures de formation et les entreprises se sont accentuées. Une rupture caractérisée et qui se maintient entre, d’une part, le système productif, et d’autre part, la mobilisation des ressources humaines dont la formation. Les causes de cette rupture structurelle entre l’entreprise, l’université et le marché du travail sont multiples et complexes.
Par Réda Hadi
C‘est donc pour une plus grande adéquation entre l‘Université et les entreprises, que le directeur général des enseignements et de la formation supérieure au ministère de l’Enseignement supérieur, Boualem Saïdani, a révélé que l’organisation de l’ensemble du système universitaire sera revue. Celui-ci a, tout de même précisé chez nos confrères de la radio chaîne 1, que cette nouvelle orientation repose sur l’ouverture de l’université sur son environnement économique et social, notamment international, qui est un enjeu important au regard de l’économie du pays.
Aussi tardive soit-elle, cette nouvelle orientation «n’ a d’autre voie que celle de la réussite » affirment des économistes. Certains, dont des chefs d ‘entreprises, affirment que l’objectif est d’identifier les obstacles et de déterminer les options possibles dans la gestion des partenariats Université – Industrie, dans un pays en transition où les deux partenaires, Université et Entreprise, sont en crise, car ils sont restés liés aux schémas du passé qui ont largement prouvé leurs insuffisances.
Et ce, d‘autant plus que les relations Université – Industrie, quels que soient leurs niveaux de développement et leurs formes institutionnelles, s’inscrivent dans le contexte de la mondialisation, de l’interdépendance économique et de la pression grandissante de l’approche libérale. Ceci fait que ces partenariats sont censés rendre l’enseignement et la recherche universitaires plus judicieux et d’un niveau plus opératoire.
Réconcilier emploi et Formation
Si, pour M. Boualem Saïdani, «l’idée de la recherche scientifique appliquée doit être directement incluse dans des sujets d’intérêt pour les institutions économiques du pays, avec une gouvernance rationnelle et un nouveau look qui prenne en compte les normes internationales dans tous les domaines», M. Sayoud Mohamed, qui gère un cabinet d‘investissements s’interroge: «Comment faire converger les objectifs de l’université avec ceux de l’entreprise ? C’est toute la problématique que nous nous devons de résoudre»
M. Derghal Mohamed, qui possède une chocolaterie à Constantine, a vu son projet d’en ouvrir une autre à Alger, en sus du problème du foncier, retardé à cause d’un manque de personnel qualifié, nous a parlé du «manque de convergence entre les différentes institutions et de la rupture entre formation supérieure, emploi et intégration»
Pour cet industriel, la nouvelle orientation du Ministère de l‘Enseignement supérieur «devrait, en premier lieu, sortir d’un système défaillant, en termes de résultats économiques et sociaux, vers un autre, nouveau, qui devrait libérer les acteurs. Les investisseurs et les entreprises doivent pouvoir disposer de nouveaux moyens et d’une nouvelle organisation performante, de telle sorte que celle-ci puisse répondre aux attentes, tant en matière de développement des activités productives qu’en création d’emplois». Et de poursuivre que «pour ce faire, l’entreprise doit être mise au cœur du processus de création d’emplois et d’adéquation des compétences. Dans ce cadre, les objectifs doivent assurer l’adaptation des qualifications aux exigences des offres d’emplois exprimées par les entreprises des secteurs prioritaires, mais aussi garantir une adéquation structurelle entre la formation et l’emploi par le positionnement de l’entreprise et des secteurs économiques au cœur du système de la formation professionnelle et d’apprentissage».
R.H.