La réussite dans la concrétisation du plan d’action du gouvernement nécessite un ensemble de mesures afin d’atteindre les objectifs tracés, à savoir la redynamisation de la machine économique du pays.
Akrem R
En effet, les mesures anti-Covid-19 ont permis, certes, de préserver des l’emploi et l’activité économiques dans certaines entreprises, mais, sans toutefois atteindre le décollage économique et le taux de croissance escomptés.
Avec ce nouveau plan de relance qui sera présenté la semaine prochaine au Parlement pour approbation et avec l’accélération de la campagne de vaccination, notamment, l’économie nationale pourra désormais connaitre une nouvelle dynamique, dira l’expert en économie, Kamel Kheffache.
Toutefois, cette relance est conditionnée par la mise en place d’un programme et vision claire englobant à la fois, une réelle volonté politique et l’implication des compétences nationales dans l’exécution de ce plan. Ainsi, le gouvernement est appelé à la mobilisation des moyens financiers nécessaires. Un nouvel engineering financier s’impose. Le Trésor public n’est plus en mesure d’assurer, à lui seule cette mission, en particulier durant cette conjoncture difficile marquée par la crise financière aggravée par la pandémie.
Le Premier argentier du pays, lui-même chef de l’exécutif, est appelé à faire preuve de génie afin de trouver les ressources financières nécessaires pour la mise en œuvre de ce plan «ambitieux».
Dans une contribution publiée dans les colonnes de notre journal en avril dernier, l’expert financier international, Omar Berkouk, a préconisé au gouvernement d’agir en fonction des types de dépenses internes (DZD) ou externes (devises).
Mobilisation de nouvelles ressources financière
S’agissant des dépenses domestiques en monnaie locale, il devra optimiser ses recettes fiscales ordinaires en élargissant l’assiette fiscale sans augmenter les taux d’imposition. Cela suppose, avait indiqué l’expert Berkouk, une lutte véritable et sans merci contre les activités informelles et une bancarisation de l’économie qui permettra de canaliser l’épargne thésaurisée en dehors des circuits financiers.
«Il faut inciter et finalement contraindre les agents de l’informel à contribuer à l’effort national en souscrivant à un Emprunt National COVID 19 pour la relance économique à deux tranches. L’un sans intérêt mais avec une participation indexée sur le taux de croissance du PIB et l’autre portant un taux d’intérêt de 7% à 7 ans », avait-il recommandé, en ajoutant que ces emprunts seront cotés en Bourse d’Alger pour assurer la liquidité aux porteurs.
S’agissant des dépenses en devises du plan de relance, et compte tenu de l’ampleur des besoins, il (le gouvernement) devra prendre toutes les mesures juridiques, fiscales et administratives pour favoriser un fort courant d’IDE vers l’Algérie. Selon le même expert, l’Exécutif devra déterminer une stratégie claire de développement en désignant les secteurs à favoriser pour lesquels il cherchera des partenariats (PPP). Il favorisera les associations Entreprises Publiques / Entreprises étrangères en renonçant a la majorité du capital et au contrôle. Les financements bilatéraux et multilatéraux n’ont pas été exclus ils font parti des possibilités de financement additionnel en même temps que le Crédit fournisseur promis par la Chine, estime-t-il.
Un appui pour les PME/PMI
Outre la mobilisation des ressources financières nécessaires, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, est appelé, également, à fixer les priorités et la durée de l’exécution de son programme d’action. En effet, chaque département ministériel doit avoir son propre tableau de bord, tout en garantissant un suivi permanant au programme à exécuter et d’apporter des ajustements nécessaires, a préconisé l’expert Kamel Kheffache qui s’exprimait, hier, sur les ondes de la radio nationale «Chaîne I».
Dans son analyse de ce plan d’action du gouvernement, qualifié de «vaste», l’économiste a mis l’accent sur l’importance d’accompagner les PME /PMI et la micro-entreprise, dont un bon nombre d’entre elles sont à l’arrêt depuis plus d’un an. Même les P/APC sont appelés à s’impliquer dans ce processus de relance. En effet, la mise en place d’un climat des affaires idoine, permettant la réalisation de nouveaux investissements, tout en s’ouvrant davantage sur le privé. «Nous devons impérativement inscrire notre économie dans la chaine de valeur mondiale», a-t-il souligné, en recommandant de réformer le climat des affaires et de mettre un cadre réglementaire et juridique stable. « Nous devons impérativement, avoir une visibilité sur le moyen et long terme. C’est le seul moyen pour convaincre et attirer de l’investissement et des IDE notamment, outre la nécessité d’éliminer la bureaucratie qui est le premier frein du développement économique du pays », a affirme M. Kheffache.
Ainsi, il a estimé nécessaire de revoir les mécanismes d’accompagnement en place pour les investisseurs et également de définir les secteurs dont l’économie nationale a besoin. En clair, le soutien de l’Etat doit être impérativement orienté vers les secteurs dans lesquels « nous avons des atouts de compétitivité, tant au niveau local que mondial».
A. R.