Entre hier et aujourd’hui, raconter la femme c‘est dire que c‘est une histoire d’un long militantisme. Aujourd’hui et après soixante ans d’indépendance, on se demande, ce qui s’est réalisé au profit de la Femme algérienne ? Quelle est sa place ? Malgré des avancées modestes en matière politique dans notre pays, où les femmes ne représentent guère plus de 31 pour cent des députés à l’assemblée nationale, leur participation économique reste tout autant à parfaire. Le poids des traditions ou certaines contraintes familiales, participent également à limiter les possibilités des femmes en matière d’émancipation sociale. Si des progrès ont été faits, il reste encore beaucoup à faire avant que la femme algérienne ne soit vraiment émancipée dans le sens le plus complet du terme.
Par Réda Hadi
L’émancipation de la femme passe d’abord par le travail. Mais peut-on s’émanciper, alors que le taux de chômage des femmes est de 20, 4%, alors que pour les hommes il est de 9,1% ?
La femme qui a consenti d’énormes sacrifices lors de la guerre de Libération est aujourd’hui éducatrice, avocate, juge, ingénieure, ministre, femme politique ou encore élue, pour représenter les différentes franges de la société au sein des assemblées. Mais elles le sont encore très peu, malgré une loi votée qui oblige à la parité homme-femme dans toutes les activités.
Quelles soient à la maison, à l’usine, dans les champs ou au bureau, la force de la femme réside dans son opiniâtreté. Pour beaucoup d’entre elles, la seule issue, c‘est la réussite dans les études. La porte d‘accès au monde et à l‘émancipation. Mais de nombreuses femmes qui ont une activité à domicile non rémunérée, par exemple dans le secteur agricole, l’élevage, la transformation des produits agricoles, le textile, la confection, etc., ne sont pas considérées comme «actives» par une partie de la population.
Résilience et détermination au féminin
Le travail des femmes est un enjeu majeur pour les pouvoirs publics, et la législation algérienne favorise parfaitement le travail des femmes et leur participation à la vie économique, et pourtant, nombreuses sont ces femme entrepreneures qui refusent de se voir confinées dans des métiers traditionnels (broderie, couture, agriculture).
La femme est encouragée à travailler certes, mais, en dépit des textes de loi favorables, sa présence sur le marché du travail demeure assez faible. Cette faible présence de la gent féminine sur le marché de l’emploi est due à plusieurs obstacles, dont le manque de moyens de transports et de garderies, l’éloignement du domicile du lieu de travail, ainsi que la difficulté d’accès au financement bancaire et aux assiettes foncières pour les entrepreneuses.
En ce 8 Mars, ne vaudrait-il pas mieux mettre en place un système qui renforce l’inclusion économique des femmes et qui consacre la parité de la femme sur le marché de l’emploi, et améliore son accès aux postes de décision dans les entreprises et les administrations ?
En ce 8 Mars, la diversification de l’économie nationale favoriserait davantage l’intégration des femmes dans la participation au développement économique du pays en leur ouvrant des créneaux prometteurs. Le modèle de croissance algérienne actuel, porté jusque-là par les secteurs des hydrocarbures et le BTP, est lourdement handicapant pour les femmes, notamment pour celles qui ont fait des études supérieures.
Le chemin est semé d‘embûches, mais la femme algérienne n‘en a cure, elle a déjà traversé des épreuves plus dures.
R. H.