L’Algérie veut accélérer le pas dans sa transition énergétique. Le groupe public de l’électricité «Sonelgaz» est en pourparlers avancés avec des partenaires étrangers pour la réalisation du programme des 2000 mégawatts.
Par Akrem R.
Le Pdg du groupe, Mourad Adjal s’est, en effet, entretenu, respectivement, avec les ambassadeurs du Royaume de Suède et du Danemark en Algérie. Les discussions ont été centrées sur les questions de transition énergétique, les énergies renouvelables, l’hydrogène vert et l’efficacité énergétique.
Avec l’ambassadeur du Royaume de Suède, en l’occurrence Bjorn Haggmark, Mourad Adjal a évoqué plusieurs questions à même de « renforcer le partenariat et la coopération entre les deux pays.
L’ambassadeur a exprimé la volonté de son pays de renouveler et de consolider les relations entre les entreprises suédoises et Sonelgaz dans plusieurs domaines énergétiques. Ainsi, les deux parties ont évoqué la possibilité pour les entreprises suédoises de participer au programme d’énergies renouvelables pris en charge par Sonelgaz, en plus du nombre d’autres projets en cours de réalisation en Algérie.
Les deux parties ont convenu de tenir des rencontres bilatérales entre Sonelgaz et les entreprises énergétiques suédoises, dont le but est d’engager des pourparlers pour travailler sur un mémorandum d’entente dans le domaine de l’innovation, la production, les études et l’échange d’expériences.
Des discussions similaires ont été engagées avec l’ambassadrice du royaume de Danemark à Alger, Vanessa Vega Saenz. Les deux parties se sont entendues sur l’organisation de réunions périodiques et des ateliers avec des experts danois dans le domaine des énergies renouvelables afin d’échanger des expériences.
C’est ce qui ressort de l’entretien tenu, mercredi soir, au siège de la direction générale de Sonelgaz, entre le PDG du Groupe et la diplomate danoise.
Ces entretiens s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du programme de coopération institutionnelle entre l’Algérie et le Royaume du Danemark dans le domaine de l’énergie, selon la même source.
Lors de cette rencontre, les deux parties ont, par ailleurs, évoqué plusieurs sujets à même de « renforcer le partenariat et la coopération entre Sonelgaz et les énergéticiens danois, notamment, en matière d’amélioration de l’efficacité énergétique et d’intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique ». Les deux parties ont également discuté, ajoute le communiqué, « des opportunités pour les entreprises danoises de participer à la mise en œuvre du projet de 2000 mégawatts d’énergies renouvelables, avec la possibilité de s’appuyer sur l’expertise du Royaume du Danemark en matière de production d’électricité éolienne ».
Impliquer le privé algérien
Par ailleurs, le Pdg de Sonelgaz s’est entretenu également avec une délégation d’investisseurs privés algériens « Cluster Green Energy » composée du président de son conseil d’administration, Mehdi Ben Demrad, et de son directeur général, Boukhalifa Yaissi.
Au cours de la réunion, les deux parties ont évoqué les perspectives de coopération et les opportunités d’investissement dans le domaine des énergies renouvelables, notamment, le projet de programme national de 15 000 mégawatts.
Dans ce cadre, M. Adjal a souligné le rôle de Sonelgaz en tant que « locomotive pour la promotion de l’intégration nationale », affirmant que le groupe poursuivra ses efforts pour faire aboutir ce programme national ambitieux », conclut le communiqué.
Il est à rappeler qu’après le lancement d’un premier programme « Solar 1000», dont les premiers kilowattheures sont attendus fin 2023 ou début 2024, un deuxième programme de 2000 MW est en cours de lancement. Un appel d’offres pour ce programme sera lancé en novembre 2023. D’autres programmes seront également lancés progressivement jusqu’à la concrétisation du programme national des EnR prévoyant la réalisation de 15.000 MW à l’horizon 2035.
Selon les pouvoirs publics l’Algérie entend avancer résolument vers la concrétisation d’une transition énergétique progressive
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a affirmé, hier samedi à Alger, que la politique énergétique de l’Algérie entendait avancer « résolument » vers la concrétisation d’une transition énergétique progressive par l’adoption d’un mix énergétique diversifié prenant en considération toutes les énergies disponibles, les moins coûteuses et les plus propres tout en bénéficiant des acquis de l’amélioration de la capacité énergétique et en œuvrant à la maîtrise de la consommation de l’énergie pour préserver les ressources naturelles aux générations futures.
Pour cela, des mesures ont été prises pour aider les investisseurs à concrétiser leurs projets dans ce domaine. Des mesures qui ont eu des effets positifs, dans le sens où l’Algérie sera autonome dans sa production de panneaux solaires dès la mise en route de 2 usines de production.
Pour rappel, l’Algérie a œuvré, depuis les années 1980, à travers la société Sonelgaz, à l’intégration des énergies renouvelables, et ce, en approvisionnant 20 villages en énergie solaire dans le Sud, avec la création de 22 centrales photovoltaïques d’une puissance globale de 344 MWc et le lancement de projets hybrides avec un programme de 50 MWc.
Remplacer les centrales à gaz de 8000 MW
Dans ce cadre, il y a eu l’entrée en service des premières centrales photovoltaïques, en 2021 et 2022, outre le reste des centrales qui seront mise en service au cours de l’année 2023.
S’agissant de ce second appel d’offres, il suivra celui lancé par le groupe Sonelgaz fin février dernier, pour la réalisation de 15 centrales solaires photovoltaïques, de 80 à 220 MW, réparties sur 11 wilayas du sud et des hauts plateaux, pour une puissance totale de 2000MW. Cet appel d’offres a été annoncé par Green Energy Cluster Algeria, qui a tenu à rassurer les acteurs locaux, membres du Green Energy Cluster Algeria, de la volonté des pouvoirs publics de développer les EnR en étroite collaboration avec les opérateurs nationaux.
« Les opérateurs locaux sont invités à participer à l’appel d’offres de 2000MWc car les modalités de participation seront allégées. Cela fera l’objet d’un addendum de la part de CEEG », indique le président du Green Energy Cluster Algeria.
« Le programme du solaire va servir à remplacer les centrales à gaz estimé à 8000MW. De ce fait, le solaire va venir remplacer les centrales classiques », explique la même source, qui rappelle que « les économies de gaz naturel sont au centre de la stratégie de l’Etat d’impulser massivement le solaire PV».
A. R.