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Communauté nationale à l’étranger et renouveau économique : L’Algérie a besoin d’un grand dessein - ECOTIMES

Communauté nationale à l’étranger et renouveau économique : L’Algérie a besoin d’un grand dessein

Communauté nationale à l’étranger et renouveau économique : L’Algérie a besoin d’un grand dessein

La communauté nationale installée à l’étranger est intégrée dans les segments les plus importants de la vie nationale, allant d’un quota de logements LPP (logement promotionnel public) jusqu’à la représentation politique à travers sa participation aux élections nationales et la représentation parlementaire par un certain nombre de députés issus de l’émigration. Et c’est tout naturellement aussi que l’on retrouve dans l’intitulé du ministère des Affaires étrangères algérien la  »part »’ qui revient à cette communauté : ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.

Par Amar Naït Messaoud

Partie intégrante de la société algérienne, qui plus est, se compte par millions, répartie sur plusieurs pays d’Europe, d’Amérique du Nord et du Proche et Moyen Orient, elle a toujours gardé un lien fort et intime avec le pays et participé aux grands événement de la Nation.

Comment en serait-il autrement pour une communauté qui avait lancé, dans l’émigration, dans la Métropole du pays colonisateur, le premier parti indépendantiste qui a pour nom l’Étoile nord-africaine (ENA), et qui, pendant la révolution armée, avait, par des actes de résistance, assuré un « prolongement » de la guerre sur le territoire français?

Aujourd’hui, plus que jamais, cette communauté est vue comme une chance pour le pays au vu des possibilités et des potentialités qui existent en matière d’apports technique, de savoir-faire et de fonds que peut mobiliser l’élite algérienne installée à l’étranger.

Il est vrai que, jusqu’ici, cette vision et ce souhait ne sont pas exaucés au même niveau de besoin de l’économie nationale.

Déjà, si l’on juge le niveau d’implication de notre communauté à l’étranger à partir du critère des transferts de fonds de la diaspora algérienne, elle demeure encore modeste. Les transferts de l’année 2023 sont évalués à 1,8 milliards de dollars.

Un chiffre qui a positivement évolué par rapport aux années précédente, mais qui reste en-deçà des transferts réalisés par d’autres communautés émigrées vers leurs pays respectifs.

Selon un bilan établi dans un rapport de la Banque mondiale (BIRD) en juillet dernier, les émigrés algériens ont envoyé dans leur pays 1,868 milliard de dollars en 2023.

Ce montant est légèrement supérieur à celui de l’année 2022 qui était de 1,705 milliard de dollars. Rappelons que, en 2014, la remise migratoire algérienne avait atteint un record : 2,452 milliards de dollars. Il y a lieu de noter que le document de la BIRD se réfère exclusivement aux fonds transitant par le circuit officiel de la banque.

Si le change informel, mieux rémunéré sur le plan de la parité, était pris en considération, le montant des transferts des émigrés algériens serait revu à la hausse.

Quoi qu’il en soit, les transferts en devises des émigrés Égyptiens et Marocains sont considérés plus importants, soit respectivement (pour l’année 2023), 19,532 milliards de dollars et 11,75 milliards de dollars, précise le rapport de la Banque mondiale.

Les transferts des Tunisiens de l’étranger vers leurs pays étaient de 2,65 milliards de dollars au cours de l’année passée.

Un potentiel longtemps laissé en friche

Après avoir presque ignoré, pendant de longues décennies, le potentiel que représente, sur le plan économique, culturel et « élitaire », l’émigration algérienne à l’étranger, les autorités du pays semblent développer une autre stratégie en direction de notre émigration.

Dans plusieurs pays du Sud, l’émigration a joué un rôle primordial dans le processus d’établissement d’une économie solide, diversifiée et ouverte sur la recherche et le développement.

Ce sont des passerelles précieuses qui se justifient par le terrain favorable dans lequel une partie de l’émigration- celle qui a accédé aux études supérieures, aux hautes fonctions de commande et à la maîtrise technologique dans les pays d’accueil- a évolué en Europe, en Amérique ou sous d’autres latitudes.

Paradoxalement, il se trouve que, pour le cas de l’Algérie, une grande partie de la composante de cette élite universitaire a reçu sa formation initiale dans son pays d’origine avec un financement assuré par l’État algérien.

Les conditions de travail, de recherche scientifique et d’évolution sociale étant jugés « insuffisantes », les porteurs de cette formation ont exploré, à leur corps défendant, de nouveaux horizons pour s’installer en Occident, dans des laboratoires de recherches, dans les hôpitaux, dans les grandes fabriques industrielles, dans des unités de montage électronique et de conceptions de logiciels informatiques.

Toutes les tentatives faites jusqu’à un passé récent par les pouvoirs publics, allant dans le sens de l’implication de l’émigration algérienne dans le processus de développement du pays, étaient restées des professions de foi sans lendemain.

Pire encore, des émigrés, agissant de leur propre initiative, en essayant de s’installer en Algérie en tant qu’investisseurs, professeurs à l’université ou dans n’importe quelle activité innovante, furent déçus et échaudés.

Ils furent « boutés » hors d’un cercle qui leur était réellement étranger, le cercle d’une économie rentière qui, dans sa tour d’ivoire et dans sa position arrogante, fait comprendre aux « intrus » que « personne n’est indispensable ».

Combien de professeurs algériens, installés à l’étranger et tentant de revenir dans leur pays pour faire profiter l’université algérienne de leur capital scientifique, avaient été confrontés à des problèmes futiles et bureaucratiques du genre, par exemple, «équivalence de diplôme »? Pourtant, à la même période, le Conseil national économique et social (Cnes) faisait part de la volonté des pouvoirs publics de « jeter de nouvelles passerelles fécondes et bâties sur la logique du gagnant-gagnant-, avec la diaspora algérienne ».

Par une des missions dont il a été chargé en 2014, le Cnes affichait l’ambition d’ « arrimer la diaspora à la stratégie de développement du pays », particulièrement la composante « élitaire » de cette population.

Son président, feu, M.S. Babès, soutenait alors que « tout projet qui n’est pas soutenu par des actes concrets ne peut aboutir à des résultats fiables ».

Des actes concrets, il y en avait très peu, si ce n’est quelques gestes de coopération et de collaboration entre la communauté algérienne universitaire établie à l’étranger et les structures universitaires algériennes. Ce sont des expériences, souvent isolées, ne faisant pas partie du politique globale et cohérente, mais qui méritent dupliquées et étendues.

 

A. N. M.

La suite dans notre édition de demain

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