Les exportations de l’Algérie durant le premier trimestre de 2024 ont atteint 12,176 milliards de dollars, dont les hydrocarbures restent prédominants dépassant les 91% du volume global, avec plus de 11 milliards de dollars (11,190 milliards de dollars), indique la Banque d’Algérie dans son dernier bulletin statistique trimestriel, concernant les trois premiers mois de l’année en cours.
Par Akrem R.
Elles sont en légère baisse par rapport à la même période de l’année 2023, où elles avaient atteint 12,638 milliards de dollars.
Cette baisse s’explique notamment par la chute des prix du pétrole et du gaz sur le marché mondial depuis le début de l’année, ainsi que par les réductions de production appliquées par les pays membres de l’Opep+.
Durant ces trois mois, le prix du baril était de 82 dollars en janvier, 86,6 dollars/b en février et 88 en mars 2024, lit-on dans le bulletin de la BA.
Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles ont connu une forte baisse par rapport à l’année dernière, représentant seulement 8,10% du volume global des exportations durant cette période.
En effet, elles n’ont pas franchi la barre du milliard de dollars, s’élevant à seulement 986 millions de dollars, contre 1,229 milliard de dollars lors de la même période de 2023.
Dans le détail, les produits alimentaires ne représentent que 96 millions de dollars, les matières premières 61 millions de dollars, et les produits semi-finis 790 millions de dollars.
En ce qui concerne les exportations d’équipements agricoles et industriels, elles s’élèvent respectivement à 1 million de dollars et 23 millions de dollars, tandis que les exportations de biens de consommation ont atteint 15 millions de dollars.
Un grand travail reste donc à accomplir par les opérateurs économiques, notamment pour augmenter de manière significative les exportations hors hydrocarbures et atteindre les objectifs fixés par le gouvernement.
Pour l’année en cours, l’Algérie vise la réalisation d’au moins 7 milliards de dollars, avant d’augmenter ce montant à 15 milliards d’ici 2027.
Une stratégie ambitieuse a été mise en place par le gouvernement pour diversifier l’économie nationale afin de répondre d’abord aux besoins du marché local, avant de se lancer dans l’exportation des excédents de différents produits.
Un vaste programme d’investissement est en cours de concrétisation, visant à promouvoir le «Made in Algeria» et à conquérir les marchés étrangers, en particulier africains.
Dans son plan d’action, le gouvernement table sur l’augmentation des exportations hors hydrocarbures à 29 milliards de dollars d’ici 2030, et sur la libération de l’Algérie de sa dépendance aux hydrocarbures. C’est un véritable défi à relever.
Des experts sont optimistes et affirment que l’atteinte de ces objectifs est possible grâce à la mise en place de politiques adéquates et à un accompagnement approprié des opérateurs économiques.
Importations : Plus de 11 milliards de dollars consacrés
Concernant les importations, l’Algérie a consacré plus de 11 milliards de dollars (11,194 milliards) durant les trois premiers mois de 2024.
En effet, la facture des importations alimentaires reste élevée, avec un total de 2,791 milliards de dollars, soit près de 25 % du total des importations, suivie par les produits semi-finis avec 2,441 milliards, et les biens de consommation non alimentaires avec 1,836 milliard de dollars.
Selon les chiffres de la Banque d’Algérie, la facture pour les équipements industriels s’est élevée à 2,62 milliards de dollars, un montant presque équivalent à celui du troisième et quatrième trimestres de 2023, avec respectivement 2,57 milliards et 2,67 milliards de dollars.
Cela s’explique par les besoins exprimés par les projets d’investissements en cours de réalisation.
En outre, les importations de l’Algérie en matière d’énergie sont modestes, ne dépassant pas les 138 millions de dollars, tout comme les matières premières, avec seulement 921 millions de dollars.
Par ailleurs, en dépit du recul des exportations, la balance des paiements de l’Algérie demeure positive.
Un solde global de 0,31 milliard de dollars a été enregistré durant cette période de début 2024, en hausse par rapport au dernier trimestre de 2023 (0,23 milliard), mais en forte baisse par rapport au premier trimestre de 2023 (6,11 milliards de dollars).
Quant au total de la dette extérieure, il s’élève à 3,293 milliards de dollars, dont 2,038 milliards de dette à court terme et 1,254 milliard de dette à moyen et long terme.
Ces chiffres confirment une nouvelle fois la solidité financière de l’Algérie, consolidant sa position de pays non endetté en Afrique.
9 305,8 milliards DA de PIB
Le produit intérieur brut (PIB) s’élève à 9 305,8 milliards de DA, en forte hausse par rapport aux quatre trimestres de 2023, avec une croissance de 4,2 % durant ce premier trimestre de 2024.
Le secteur du commerce et de la réparation automobile arrive en tête avec 1 314,5 milliards de DA et une croissance de 6,2 %, suivi par le secteur de la construction avec 1 182 milliards de DA (3,3 %), et le secteur agricole, qui a contribué à hauteur de 1 157,5 milliards de DA avec une croissance de 3,2 %.
Concernant le secteur bancaire, la Banque d’Algérie a indiqué dans son bulletin de statistiques trimestriel que les crédits à l’économie ont atteint 10 699,8 milliards de DA à fin mars 2024, dont 4 424,9 milliards pour le secteur public et 6 274,3 milliards pour le secteur privé.
S’agissant de la situation monétaire, les chiffres de la BA montrent que la masse monétaire est de 25 038,7 milliards de DA à fin mars 2024.
En détail, sur les 16 926,9 milliards de DA de monnaie, 8 289,9 milliards sont en circulation hors circuit bancaire, 6 643,7 milliards sont des dépôts à vue, 207,4 milliards sont des dépôts auprès du Trésor, et 1 785,8 milliards sont des dépôts auprès des CCP.
A. R.
