La gestion des déchets et leur traitement participent d’une manière insignifiante aux objectifs environnementaux et économiques dans notre pays. A Alger et peut-être plus qu’ailleurs, le recyclage des déchets et le tri sélectif ont été délaissés au profit de poubelles qui débordent d‘ordures et les bacs de tri sélectif, servent désormais de niches aux rats. Pourtant, le tri sélectif constitue un axe majeur dans la gestion environnementale, économique et sociale des déchets. Ce maillon important de la gestion des déchets reste en deçà des aspirations de la population et des différentes parties prenantes.
Par Réda Hadi
Après un départ prometteur, le tri sélectif est vite devenu obsolète, tant les mauvaises habitudes ont vite repris le dessus. Pourtant, après une première expérience, d’autres pilotes sont entamées dans certaines cités où les résultats ont été plutôt décevants, par faute d’une prise de conscience de la population à Alger-Centre, Kouba, Zéralda, ou dans bien d’autres municipalités, où l’expérience a été testée. Rares sont les citoyens, à ce jour, qui respectent les consignes de tri selon la couleur des bacs. La raison est simple, car la plupart des habitants ignorent l’enjeu de cette opération pour l’amélioration de leur cadre de vie sur les plans économique et environnemental.
L’incivisme des citoyens ou leur ignorance de la question, ne sont pas le seules causes de cet insuccès. En effet, malgré les estimations mirobolantes des revenus que permet le recyclage des déchets, 9 entreprises seulement, dont 8 privées, gèrent les déchets. Le constat est sans appel : très faible.
A la direction de l’environnement d’Alger, on se plaint du manque de moyens humains et matériels et du gel des projets structurants pour le traitement des pollutions. L’insuffisance des stations d’épuration est mise en avant. Les cas de pollutions, surtout des oueds, à travers des rejets ménagers proviennent d’un réseau d’assainissement peu raccordé aux stations existantes.
Dans le même ordre d‘idées, des membres d‘association écologistes mettent en exergue la mauvaise gestion de la récupération des déchets En effet, pour eux, «quand on enlève les déchets ménagers aux heures de pointes, le travail ne sera que bâclé. Entre l’incivisme de certains citoyens qui ne respectent pas les horaires de collecte des déchets ménagers, et la mauvaise gestion de ces derniers, sous tous ses aspects, c’est l’environnement urbain qui en prend un coup et la santé publique qui est menacée» affirment-ils.
Dans beaucoup de cités à Alger, les espaces publics et ceux situés notamment à proximité des marchés des fruits et légumes, ne sont pas non plus épargnés par l’entassement des déchets, qui posent aussi un problème supplémentaire de santé publique. « Quelque part, nous sommes un peu responsables de cette situation qui enlaidit l’aspect général de nos cités», avoue Messaoud, un habitant de la cité 618 à Mohamadia . «Il y a des horaires fixes pour le passage des camions de Extra Com, mais ils ne sont pas respectés par les habitants des cités qui sortent leurs poubelles à n’importe quel moment», explique-t-il, imputant toutefois une part de responsabilité à la mauvaise gestion des collectivités locales.
R. H.