A 15 jours du ramadhan, le front social commence à s’agiter. Après une grève de 3 jours, à partir d’aujourd’hui, lundi, annoncée par le syndicat des travailleurs des impôts, c’est au tour de la Coordination nationale des enseignants du cycle primaire, de donner de la voix et d’annoncer une grève nationale pour ce mercredi 30 mars.
Par Réda Hadi
Qu’ils soient syndiqués ou pas, ce sont des pans entiers de la société qui se mobilisent, pour réclamer, qui des emplois, qui des augmentations de salaires ou qui, simplement, s’élèvent contre la cherté de la vie. Cette ébullition du front social, pour le moment, ne s’exprime que par des mouvements épars.
Les derniers à hausser le ton, sont les travailleurs des impôts, qui par la voix du président de leur syndicat, affirment leur volonté de ne pas «revenir en arrière», échaudés par les promesses faites mais «non tenues» comme affirmé par leur premier responsable syndical : «En décembre dernier, ils ont réussi à nous convaincre de faire marche arrière, mais cette fois rien ni personne ne nous fera changer d’avis. La grève aura bel et bien lieu à partir de ce lundi (aujourd’hui-Ndlr-), et ce, pour trois jours sur tout le territoire national», a-t-il fait état à l’endroit de nos confrères.
Même son de cloche du côté des enseignants du primaire, qui entendent faire grève d’une journée, le mercredi prochain. Dans un communiqué, la Coordination nationale des enseignants du cycle primaire, a fait part de son intention de renouer avec la contestation, suspendue il y a plusieurs mois, pour rappeler son attachement à sa plateforme de revendications, dont celle liée à l’application du décret 14/266 avec effet rétroactif. (Tous nos efforts pour joindre des responsables syndicaux de cette organisation, pour de plus amples informations, ont été vains).
Cette dernière contestation est réfutée catégoriquement par Ahmed Khaled président de l’Anpe (association nationale des parents d’élèves) qui juge que «cette action ne tombe pas à point nommé. Par principe, nous sommes contre. Car déjà nos enfants sont très perturbés par la pandémie, avec des cours en demi-temps. Nous avons besoin de stabilité pour engager l’avenir de nos enfants. Les examens sont proches, ce n’est pas le moment de faire grève, même pour une journée. Et ce, d’autant plus que le programme scolaire déjà perturbé, n’est pas fini. Les enseignants ne doivent pas cesser les cours, et pour cela, la semaine prochaine, nous entreprendrons des contacts, pour voir avec les responsable syndicaux, comment les aider à résoudre leurs problèmes», nous a-t-il affirmé.
Pourtant, ce syndicat persiste, signe et affirme : «Après avoir maintenu le silence, notamment durant la période de forte pandémie, la même source estime que le retour à la contestation est inévitable compte tenu de la situation difficile dans laquelle exercent les enseignants du primaire» conclut le communiqué.
L’exaspération, la révolte sourde, sont audibles ou que l’on soit. L’Algérien traverse une forte crise, renforcée par ces annonces de grèves de tous côtés, entre autres soucis quotidiens. Et le front social se met à bouillir. Car avec la rationalisation probable de l’eau, la «crise» de l’huile de table et la hausse des prix, en plus de la crise sanitaire, les tracas économiques vont occuper le quotidien des Algériens. Pour beaucoup, le ramadhan et l’été vont être compliqués à gérer.
R. H.