La Caisse nationale sociale des Travailleurs salariés (CNAS) a enregistré, au cours de 2023, cinq millions de nouveaux assurés, en portant le nombre de cotisants à 13 millions. Ceci a permis également la couverture sociale pour des ayants droit au nombre de 31 millions de citoyens. Des chiffres qui montre une croissance exceptionnelle en matière du nombre de cotisants, dira Nadir Kouadria, DG par intérim de la CNAS.
Par Akrem R.
En effet, les mesures et dispositifs prises par l’Etat, notamment, avec l’instauration de l’allocution chômage et l’insertion des jeunes du pré-emploi dans des postes permanants, ont eu un effet positif sur les rendements de la CNAS. D’abord, il y a l’augmentation du nombre d’assurés et celui du taux de la couverture sociale, détaille Kouadria, lors de son passage sur un plateau d’une Chaîne TV « Echorouk News». Dans ce cadre, l’intervenant a noté que l’Algérie a franchi des étapes importantes en la matière. D’ailleurs, si on comptabilisait les cotisants et adhérents des autres Caisses, à savoir la Casnos et la CNR, « on trouvera que 90% des Algériens sont couverts par la sécurité sociale», indique-t-il. Ainsi, avec la nouvelle dynamique que connait le secteur économique, de nouveaux emplois seront générés, tout en contribuant à l’absorbation du chômage et à l’élargissement de l’assiette des cotisants.
Augmenter le ratio à 5 cotisants/un retraité
Il est à noter que pas moins de 1100 projets sont déjà enregistrés au niveau de l’Agence algérienne de promotion d’investissement (AAPI) et qui devront contribuer à la création de près de 30 000 postes d’emploi. À cela s’ajoute les efforts des pouvoirs publics pour la levée du gel sur des projets finalisés bloqués, au nombre de près de 1000. Des centaines d’emplois (près de 40 000 emplois) seront également créés.
En somme, les caisses de la Cnas seront renflouées avec de nouvelles cotisations, lui permettant d’améliorer la prise en charge de ses assurés et de contribuer à l’équilibre budgétaire du système national de la sécurité sociale.
Actuellement, la caisse des retraites (CNR) connait un déficit de plus de 376 milliards de DA en 2022. Si le niveau du déficit est stabilisé en 2023, il reste élevé. D’ailleurs, sans l’intervention de l’Etat, la CNR ne serait pas en mesure d’assurer les pensions de 3 millions de retraités. Cette situation du déséquilibre financier revient au ratio cotisants-retraités.
«Le ratio admissible et accepté c’est 5 cotisants pour un retraité. Aujourd’hui, nous en sommes à peine à deux cotisants pour un retraité. C’est ce qui nous place en situation de déficit. Mais avec l’élargissement de l’assiette de cotisations, avec la relance de l’emploi et de l’économie, on aura plus de cotisants, ce qui va diminuer le déficit de la CNR », avait déclaré le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale.
Hausse des dépenses de la CNAS de 7% en 2023
Par ailleurs, cette hausse du nombre de cotisants a été suivie par la hausse des dépenses. En effet, quelque 126 milliards de DA ont été déboursés durant les trois premiers mois de 2023, dont 86 milliards de DA consacrés aux médicaments. Depuis le début de l’année à ce mois de mai, les dépenses de la Cnas pour le médicament s’élèvent à 100 milliards de DA. Selon le DG par intérim de la CNAS, 20 millions d’ordonnances ont été prises en charge par la Caisse, via la carte Chifa. Il a noté qu’en 2022, 70 millions d’ordonnances médicales ont été remboursées par la Caisse.
S’agissant de la prise en charge des malades chroniques, l’intervenant a indiqué que 63 milliards de DA des dépenses globales, jusqu’à présent, ont été consacrés à cette catégorie d’assurés sociaux et ayant droit. « Nous avons constaté l’augmentation du nombre de cas de maladies chroniques depuis la début de la pandémie Covid-19», souligne-t-il.
Outre l’augmentation du nombre de malades chroniques qui représente un lourd fardeau à supporter, la CNAS fait face à un autre sérieux problème, à savoir, les congés de maladie et arrêts du travail. En 2022, quelque un million d’arrêts de travail ont été recensés. Pour cette année, le responsable s’attend à atteindre le même nombre que l’année précédente.
«Nous sommes sur la même moyenne de cas enregistrés durant les premiers mois de 2022», indique-t-il. Tout un dispositif a été mis en place pour la prise en charge des arrêts du travail justifiés et un contrôle rigoureux a été instauré afin de lutter contre les congés de maladie de complaisance qui pèsent lourdement sur la trésorie de la Caisse.
Des milliards de DA sont déboursés annuellement à cet effet. Les responsables de la Cnas tablent sur la numérisation et la modernisation de son système d’information afin, d’abord, d’améliorer ses prestations et, ensuite, de réduire la «fraude», qu’elle soit dans l’utilisation de la carte Chifa ou des congés de maladie, en optimisant ses dépenses. La Cnas encourage la contractualisation de ses assurés avec les médecins, dont 4000 sont déjà conventionnés, 35 cliniques cardiaques, 100 autres pour l’accouchement et plus de 200 autres cliniques pour l’hémodialyse.
A. R.