Ciment, Fer, céramique, services,…: Ces filières en pleine expansion

Le marché national des matériaux de construction est en pleine expansion. Grâce aux importants investissements consentis dans ce domaine, l’Algérie est passée d’un pays importateur de plusieurs produits, notamment, le ciment, le rond à béton, la céramique et autres, à un pays exportateur.

Par Akrem R.

C’est dire que le tissu industriel, en particulier celui des matériaux de construction, est en nette progression. Actuellement, en effet, les capacités de productions installées dépassent de loin les besoins du marché local, d’où la nécessité de s’orienter vers l’exportation, dira le DG de la société Batimatec expo, Raouf Stiti, rencontré, hier, au deuxième jour de la 26ème édition du Batimatec 2024, un mécanisme lancé depuis plusieurs années par l’Algérie.

Parmi ces produits, on citera le ciment le matériau le plus important de cette filière en matière d’exportation. Selon les chiffres avancés par le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni, les exportations algériennes de ciment ont continué à augmenter pour atteindre les 747 millions USD en 2023.

Un chiffre qui traduit la dynamique que connaît le secteur des matériaux de construction en Algérie durant ces dernières années, alors que les exportations algériennes de ciment ne dépassaient pas 60 millions USD en 2019, avant d’atteindre 747 millions USD en 2023, grâce à l’augmentation des capacités de production nationales de cette matière stratégique. 

Ainsi, Zitouni a fait savoir, dans une déclaration à la presse en marge de l’inauguration du salon Batimatec, que les capacités de production nationale des 18 cimenteries existant en Algérie ont atteint 39 millions de tonnes en 2022, mais ces capacités dépassent de loin les besoins du marché local, estimés à 21 millions de tonnes.  L’Algérie est le deuxième exportateur mondial de clinker (produit utilisé dans la fabrication du ciment) après le Vietnam, avec une valeur totale estimée à 438,48 millions USD, a indiqué le ministre qui a souligné la nécessité de «passer de l’exportation du clinker en tant que matière première à l’exportation du ciment et à l’augmentation de la valeur ajoutée». Parmi les principaux pays importateurs de clinker, M. Zitouni a cité la France (172 millions USD), l’Italie (113 millions USD) et la Belgique (89 millions USD). En effet, le volume d’exportations devrait poursuivre sa tendance haussière durant les prochaines années, d’autant plus que de nouveaux investissements pour l’augmentation de la production nationale sont en cours de réalisation. Selon Raouf Stiti, en effet, l’Algérie exporte de très bonnes quantités de ciment vers plusieurs pays à travers le monde et pas que vers l’Afrique.

La céramique et les services, des filières à valoriser  

L’autre produit qui contribue fortement à la diversification des exportations hors hydrocarbures, c’est l’acier. L’arrivée sur le marché national de deux géants de la sidérurgie, à savoir le turc Tosyali et AQS, une société mixte algéro-qatarie et également, outre le groupe publique Imetal, a boosté la production nationale, faisant que les besoins du marché sont satisfaits par le «made in Algeria». Ces investissements ont contribué à l’augmentation de la production et même une surproduction. «Donc, il est plus que nécessaire d’aller à la conquête des parts sur les marchés à l’international et trouver des débouchées à ces produits fabriqués en Algérie», souligne le DG de Batimatec Expo.

De nouveaux créneaux prometteurs à l’export 

Parallèlement à ces deux matériaux, d’autres produits, comme la céramique, peuvent apporter de la valeur ajoutée à l’économie nationale. Avec des capacités de production très importantes et une qualité aux standards mondiaux, «nos céramistes arrivent aujourd’hui à maitriser la technologie et travaillent beaucoup avec des partenaires étrangers sur le design et font en sorte que les modèles qu’ils mettent sur le marché peuvent être exportés non seulement vers l’Afrique mais aussi vers l’UE et les marchés du Moyen-Orient», a indiqué, également, notre intervenant. Outre la céramique, il y a également d’autres filières, à l’instar de la peinture et produits de décoration et revêtement muraux, qui peuvent contribuer à l’augmentation des exportations.

Le produit «made in Algeria», aux normes 

Questionné sur la qualité de nos matériaux de construction, Raouf Stiti a affirmé que «nous sommes un pays fortement réglementé, les producteurs mettant sur le marché, des matériaux de construction qui aux normes et exportables. Les citoyens doivent savoir que les produits algériens sont soumis à des contrôles rigoureux de qualité et à des avis technique». Selon le même intervenant, tout un travail est à faire en matière de normalisation et tous les aspects qui en sont liés, recommandant qu’il « faut que l’on soit très offensif vis-à-vis des marchés extérieurs». 

Le secteur des services et prestations est un autre domaine à valoriser. « Nos entreprises publiques et privées ont un capital d’expérience très important, à l’instar du groupe Cosider, en mesure d’aller sur des marchés à l’étranger et faire de réalisations. 

Enfin, il y a également les startups avec leurs innovations, qui peuvent facilement se lancer dans l’exportation de services, tout un espace a été dédié et réservé aux jeunes innovants au niveau de ce salon», conclut-il.

Dans l’ensemble, l’Algérie a exporté des matériaux de construction d’une valeur de 1,2 md USD vers différents pays du monde en 2023, selon les chiffres avancés par le ministre, qui a rappelé que l’Algérie était autrefois un pays importateur de matériaux de construction de toutes sortes. Selon le ministre, l’Algérie occupe la troisième place en tant que principal exportateur de matériaux de construction vers le marché africain, avec des exportations estimées à 680 millions USD. 

Par ailleurs, le ministre du Commerce a indiqué que dans le souci de contribuer davantage à la promotion du secteur des matériaux de construction et des produits algériens, une édition internationale du salon « Batimatec » sera organisée prochainement en Afrique sous le nom d' »Algeria Construction ».

A.R.

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