Les évènements récents avec la chute du régime syrien remet en selle le projet du grand moyen orient élaboré par les USA dont l ‘invasion de l’Afghanistan en 2001 puis celle d’Irak en 2003 ont été les deux premières opérations de ce projet de remodelage qui avait préconisé la chute de l’Ex-URSS visant plusieurs régimes, l’Irak , le Yémen, le Soudan, la Libye et plus récemment la Syrie.
Par Abderrahmane Mebtoul
Pour ce dernier cas, c’est l’effet Trump qui a accéléré les événements avec certainement un accord tacite avec la Russie, montrant que dans la pratique des relations internationales n’existent pas de sentiments mais que des intérêts, pour abandonner le régime en contrepartie de ne pas toucher à l’importante installation militaire russe en Syrie et d’une concession américaine pour la partie russophone en Ukraine.
Et cela n’est pas également innocent, que le Qatar, selon certaines sources vient de demander le départ du bureau politique du Hamas, dont le siège était depuis des années à Doha et les actions d’Israël au Liban et à Gaza.
Cela préfigure une profonde reconfiguration géostratégique tant au niveau du monde où on assiste au retour des régimes de droite, (visible en Europe, avec la débâcle des sociaux-démocrates en Allemagne, et en France pour la prochaine élection dont le futur président sera selon les sondages un homme ou une femme de droite) qu’au Moyen Orient avec le retour des accords d’Abraham initiés par le président Trump lors de son premier mandat.
Cependant, au vu tant des opinions arabes qu’internationales, la majorité des pays du Golfe qui entretiennent d’excellentes relations avec le président Trump exigent deux Etats où Palestiniens et Israéliens cohabiteraient pacifiquement, ce qui suppose un réaménagement du pouvoir en Israël, amenuisant le poids des extrémistes.
Reste le cas de l’Iran poids lourd entretenant d’excellents relations avec la Russie et la Chine au niveau énergétique et contrôlant le détroit de D’Ormuz, toute intervention militaire des USA et de l’Europe étant exclus, des négociations secrètes seraient en cours afin de stabiliser la région.
Le grand point d’interrogation, est, est-ce que l’Iran sera doté prochainement de l’arme nucléaire, qui est, avant tout, une arme de dissuasion.
Cette reconfiguration géostratégique dans une entente USA – Russie et en n’oubliant pas le poids de la Chine malgré les tensions sur Taiwan, devrait prochainement toucher l’Afrique et notamment la région sahélienne elle-même confrontée à des rivalités externes du fait de ses importantes richesses, en n’oubliant pas l’effet religieux entre la tendance wahhabite de l’Arabie Saoudite et celle des frères musulmans prôné par le Qatar.
Cela touchera également l’Afrique du Nord ayant assisté récemment à un rapprochement de l’axe le Caire –Istanbul, notamment pour le cas libyen appuyant le maréchal Haftar qui, d‘ailleurs, occupe la majorité des installations pétrolières et gazières libyennes principale richesse du pays au détriment du gouvernement de Tripoli.
Face à un monde en pleine transformation où l’avenir est incertain, l’ONU étant devenu une coquille vide, nous orientant vers un monde multipolaire, notamment avec le poids des BRICS, et où les rapports de force forces façonneront la nouvelle architecture internationale, l’Algérie dont le devenir doit reposer sur une planification stratégique, est fortement interpellée face à ces turbulences, ayant plus de 6000 km de frontières avec des pays instables dont les régimes sont appuyés par de grandes puissances, devant avoir des stratégies d’adaptation tant sur le plan de la politique étrangère, sécuritaire militaire qu’économique.
Surtout avec les impacts du réchauffement climatique, la transition énergétique et numérique dont l’intelligence artificielle, car nous ne sommes plus dans les années 1970/1980.
A. M.