Par Lyazid Khaber
L’alerte est au maximum en Europe, et particulièrement en France où la presse de l’Hexagone ne parle, ces derniers jours, que de sécheresse qui menacerait la quasi-totalité du territoire français, vu que pas loin que cette semaine, 73 départements ont été placés en situation de «crise», avec au demeurant des restrictions d’eau. Chez nous, dans tous les pays de la rive sud de la méditerranée, le problème du «manque d’eau» persiste depuis déjà de longues années. En Algérie qui nous intéresse, nous vivons avec la hantise de la «pénurie d’eau». Cette année, encore plus compliquée avec les mégafeux qui ont embrasé plusieurs wilayas du pays, avec un lot de pertes tant humaines que matérielles conséquentes, l’Algérie espère bien avoir une meilleure pluviométrie à la fin de l’été que l’année dernière où les pluies se sont faites très rares. En effet, ces dernières années, le ciel est resté avare, et les conséquences sur l’agriculture, l’industrie ou encore même sur la consommation humaine, sont substantielles. Les barrages et les retenues à travers les différentes régions du pays sont à un niveau alarmant. Le stress hydrique touche ainsi tout le territoire faisant augurer une «crise de l’eau» inédite pour les prochains mois. La consommation d’eau étant en permanente augmentation, évoluant chaque année à double chiffres, à en croire les statistiques et autres évaluations faites par les spécialistes. En 2019 déjà, l’organisation World Ressources Institute, classe l’Algérie à la 29e place des pays les plus touchés par la sécheresse, confirmant ainsi le pronostic d’une étude datant de 2013, faite par l’Institut de prospective économique en Méditerranée (Ipemed), et indiquant que l’Algérie est exposés à un stress hydrique à long terme. Plusieurs facteurs sont pointés du doigt: vulnérabilités des potentialités hydriques, croissance démographique, raréfaction des ressources hydriques et les effets des changements climatiques qui font craindre une pénurie d’eau. Selon plusieurs spécialistes du domaine, c’est tout bonnement la sécurité hydrique du pays qui se trouve clairement menacée aujourd’hui. La question qui se pose à présent, et celle de savoir si vraiment les moyens développés pour atténuer l’effet de cette crise d’eau suffisent. En effet, l’Etat algérien a misé sur le dessalement d’eau de mer, souvent présenté comme la solution-miracle ; mais n’ignore pas le point le plus important, à savoir la lutte contre le gaspillage. Cependant, si sur le plan du dessalement le programme avance bien, sur celui de la lutte, les résultats demeurent maigres. C’est pour cette raison qu’il apparait urgent de prendre des mesures draconiennes pour mettre un terme à l’utilisation abusive et disproportionnée de l’eau, particulièrement au niveau des secteurs agricoles et industriels dont on ne parle que très peu, préférant plutôt et à chaque fois, incriminer le simple citoyen-consommateur, qui, lui aussi ne doit pas ignorer cette exigence de l’heure qui consiste à revoir sa relation avec l’eau, et de changer ses «mauvaises» habitudes en adoptant des comportement responsables et citoyens.
L. K.