Le changement climatique, avec ses températures en hausse, ses variations saisonnières imprévisibles et ses sécheresses accrues, perturbe le cycle agricole et menace la production céréalière en Algérie.
Synthèse Akrem R.
Pour s’adapter à ces défis, l’Algérie doit mettre en place des stratégies d’adaptation, notamment en développant des variétés de céréales résistantes à la sécheresse et aux températures élevées, recommande une étude sous le thème : « Production des céréales en Algérie : Evolution en relation avec le climat», réalisée par deux étudiantes de l’université Mohammed El Bachir El Ibrahimi B.B.A, en l’occurrence : KHOUDOUR Chaimaa KARA Dounia.
L’amélioration de la gestion de l’eau, l’adoption de techniques d’irrigation modernes et de systèmes économes en eau, ainsi que la promotion de l’utilisation d’engrais organiques et de la rotation des cultures sont également essentielles.
Pour adapter la culture de céréales aux changements climatiques futurs, il est crucial de développer des variétés résistantes à la sécheresse et aux températures élevées.
L’amélioration de la gestion de l’eau, en utilisant des techniques d’irrigation modernes et des systèmes économes en eau comme l’agriculture sans labour, est également essentielle.
L’utilisation d’engrais organiques et l’amélioration de la fertilité des sols par la rotation des cultures et les cultures intercalaires sont des pratiques à encourager.
En effet, les agriculteurs expérimentent des stratégies d’adaptation telles que la précocité du semis, l’utilisation de variétés précoces et la fertilisation.
Des techniques innovantes pour une meilleure gestion de l’eau, l’utilisation de variétés résistantes à la sécheresse, l’optimisation des périodes de semis et la mise en place d’irrigations complémentaires dans les zones appropriées sont également mises en œuvre.
De plus, une analyse intégrée combinant des modèles agronomiques et bioéconomiques est suggérée pour mieux représenter la complexité du système à différentes échelles.
L’utilisation de modèles adaptés permet de prendre en compte cette diversité d’échelles et de disciplines, en tenant compte notamment des perspectives liées au changement climatique.
Adaptation de culture au changement climatique futur
Une stratégie de semis dynamique, basée sur une date variable en fonction des conditions climatiques, semble être avantageuse dans le climat futur.
Cette approche permet de profiter des augmentations de précipitations en début de saison et offre des possibilités de semis précoce, décalant la date de récolte vers le début du printemps.
Le semis précoce permet d’éviter les périodes de stress hydrique et thermique qui surviennent vers la fin du cycle de culture, réduisant ainsi l’impact du changement climatique.
Dans les hautes plaines algériennes, où la culture céréalière dépend des précipitations, les pratiques de semis sont ancestrales et commencent dès l’apparition des premières pluies, pendant les périodes traditionnelles allant du 10 novembre au 15 décembre pour les variétés précoces, et entre le 25 octobre et le 30 novembre pour les variétés tardives.
Les résultats de l’étude suggèrent que le semis précoce du blé durant le mois d’octobre pourrait être une mesure efficace pour adapter la culture au changement climatique prédit dans les régions étudiées.
Cette stratégie permettrait de déplacer le stade de germination vers une période plus pluvieuse, évitant ainsi une baisse significative des précipitations attendue en novembre.
En outre, elle pourrait aider à échapper au stress thermique lors de la floraison au printemps, ce qui serait bénéfique pour le rendement en grains.
Les résultats confirment également que le rendement du blé dur dépend des changements des précipitations pendant le développement végétatif et de la température lors de la floraison.
Des précipitations abondantes pendant la phase végétative favorisent un bon établissement des plants de blé, tandis qu’une température élevée lors de la floraison peut réduire le rendement en grains.
La sélection de cultivars à floraison précoce peut être une stratégie utile pour atténuer les effets du stress thermique et hydrique pendant la formation des grains.
Les techniques culturales
Le semis direct est un système de conservation des sols et des cultures, où la semence est placée directement dans le sol sans aucun travail du sol. En éliminant les interventions de travail du sol, on peut améliorer le rendement de l’ordre de 34 qx/ha durant les dernières périodes du scénario A2 et de 33 qx/ha dans le scénario B2.
Le passage au semis direct présente plusieurs avantages significatifs en termes de conservation des sols et d’amélioration de leur fertilité. Il réduit la décomposition de la matière organique, favorisant ainsi une augmentation de la biomasse microbienne dans les couches de sol déjà travaillées.
Cette augmentation de la vie microbienne entraîne des améliorations biologiques et biochimiques qui favorisent une meilleure agrégation du sol, le rendant ainsi plus résistant à l’érosion hydrique.
De plus, le semis direct favorise l’enrichissement du sol en éléments nutritifs essentiels tels que l’azote et le phosphore, ce qui contribue à améliorer sa fertilité.
La fertilisation et l’irrigation
L’étude de Mostefaoui (2011) met en évidence l’importance de la fertilisation azotée pour le rendement futur du blé.
L’azote joue un rôle crucial, en particulier lors des deux premières phases de développement, comparativement au groupe témoin.
Sans apport d’azote, le rendement moyen atteindrait seulement 20 qx/ha, par rapport aux 25 qx/ha du groupe témoin. Pour les deux dernières phases, bien que l’effet soit moindre, le manque d’azote montre une légère différence par rapport au témoin, pouvant être compensé par le CO2 atmosphérique.
Concernant l’irrigation, son impact semble moins significatif que celui de la fertilisation. Éliminer l’irrigation au stade de levée pourrait légèrement améliorer le rendement tout au long des phases de chaque scénario, indiquant que les précipitations pourraient suffire aux besoins de la culture, avec un stress hydrique.
En somme, pour faire face aux défis agricoles posés par les changements climatiques, « nous conseillons le développement d’un modèle de culture adapté aux conditions spécifiques de l’Algérie», recommandent les deux chercheuses.
«La création de start-ups spécialisées dans l’agriculture intelligente, avec le soutien d’experts en informatique et de climatologues, offre un potentiel prometteur», ajoute-t-elles.
Ces entreprises pourraient développer des technologies innovantes et des modèles de prévision climatique adaptés au contexte algérien.
La collaboration entre spécialistes permettrait de fournir des informations précises et accessibles aux agriculteurs, renforçant ainsi leur capacité à s’adapter aux conditions climatiques changeantes.
A. R.