Par Lyazid Khaber
«Il faut d’abord savoir ce que l’on veut, il faut ensuite avoir le courage de le dire, il faut ensuite l’énergie de le faire.»
Georges Clemenceau
La journée d’hier a été marquée par des manifestations de rue, à travers plusieurs wilayas du pays. Si les avis, les orientations, les idéologies ou même les objectifs des uns et des autres étaient, pour le moins hétéroclites, il y a tout de même une bonne leçon à retenir de tout cela. Les Algériens, malgré leurs différences, leur diversité, et même leurs rancunes, exprimées de plusieurs manières, savent se mettre en rangs unis, celui de vouloir faire avancer l’Algérie sur la bonne voie. Le Hirak de 2019, avait, pour rappel, donné l’exemple et n’a pas manqué de subjuguer du monde au-delà des frontières. C’est tout à l’honneur de tous ceux et celles qui ont veillé à ce que les manifestations restent pacifiques, en dépit de tout le mal vécu des années durant, où une caste de dirigeants ingrats ont tenté de compromettre l’avenir de plusieurs générations, juste pour satisfaire leur égo et leur cupidité insatiable. Hier, c’était la fête. La grande fête. Les Algériens se sont entendus à crier tant leur joie que leur rancœur, dans une démarche qui se veut salutaire pour le pays. L’Etat en passe d’opérer sa mue, reste l’élément vers lequel tous les regards sont tournés. Les citoyens de toutes les catégories sociales scrutent chaque geste des pouvoirs publics, et rappellent à ceux qui pourraient être tentés de reprendre les vieux réflexes, que l’ère de la débandade institutionnelle est révolue. Les dernières décisions prises par le président de la République, lesquelles ont été annoncées lors du discours à la Nation, jeudi dernier, vont dans ce sens du changement que revendiquent les citoyens algériens. Toutefois, et comme il reste encore du chemin à faire pour se débarrasser de manière définitive des carences et des dépravations du passé, avant d’asseoir une véritable république égalitaire, le peuple reste aux aguets, en assurant cette veille permanente qui empêcherait tout dérapage ou détournement de la voie tracée. Dans quelques semaines, le peuple sera appelé à élire ses représentants, et c’est à ce moment-là que la nouvelle république prendra tout son sens. L’édification de nouvelles institutions pérennes et représentatives, demeure l’objectif suprême des réformes engagées, et c’est au peuple, seul, de décider de quelle façon sera géré le pays. Il est évident que la conjoncture est difficile, sachant toutes les menaces qui guettent notre pays, mais la prise de conscience des Algériens, fidèles à leur engagement, et à la culture ancestrale de fraternité qui a depuis toujours guidé ses pas, permettra de couper l’herbe sous les pieds de ceux ou de celles tentés par le diable. L’Algérie de demain commence aujourd’hui-même, et tout comme lors de la Guerre d’indépendance, il n’y a qu’un seul héros : le peuple.
L. K.