Les dernières pluies n’ont pas suffi à tempérer ou à diminuer le mécontentement des citoyens, puisque les mêmes problèmes d’approvisionnement en eau perdurent, et parfois même s’accentuent dans certains quartiers de la wilaya d’Alger, de Blida ou de Médéa. Tous les citoyens que nous avons approchés disent être conscients de la pénurie d’eau et du stress hydrique, mais ne comprennent pas la gestion aléatoire de Seaal et de ses disfonctionnements. Seaal avait pourtant planifié un programme d’approvisionnement d’un jour sur deux de 6h du matin à 6 h du soir. C’est le non-respect de ce programme, qui soulève le courroux des citoyens. Une saturation aggravée par des coupures qui durent des jours.
Par Réda Hadi
Au niveau de la wilaya d’Alger, si certains quartiers sont approvisionnés en continue, il n’en est pas de même dans d’autres.
Dans la commune de Bordj El Bahri, au niveau de la nouvelle cité Aadl 600 logements «Dermouche», l‘eau coule à flot sans discontinuer, à la Cité «Cosider», située juste à quelque encablures, l’eau n’est livrée que très tard la nuit, aux environs de 23h et juste pour quelques heures. Ce qui a obligé, beaucoup de locataires à installer des citernes d’au moins 2000 l. Beaucoup assurent ne plus pouvoir tenir.
Un peu plus loin, à la cité «Faizi» dans la commune de Bordj El Kiffane, le problème reste pendant, malgré les manifestations qui en ont découlé. Certes, l’eau a été redistribuée, quelques temps, mais, aussitôt coupée de nouveau, pour de longues périodes. Des habitants de cette cité menacent de recourir aux même moyens pour être approvisionner, et que cette fois- ci, le mouvement durera longtemps.
Dans la commune de Bab Ezzouar, la colère gronde à la cité du 8 «Mai 45»: c’est le respect des heures annoncées qui est pointée du doigt. Censée être livrée de 6h à 18h, l’eau n’est distribuée que dès 4h ou 5h du matin, pour être coupée aux environs de 12h pour les premiers étages. Les tours ne sont, en somme approvisionnées, que quelques heures.
Doudja B, mariée et secrétaire dans une entreprise nationale, ne cache pas sa colère et ne s’explique pas cette façon de procéder: « Que voulez-vous que je fasse à 5h du matin ? j’ai installé une citerne de 2000 l, mais comme je suis au 5ème étage, elle ne se remplit pas entièrement. Je suis obligée de solliciter ma famille et mes amis pour laver le linge. Pour se doucher on est obligé de se lever aux aurores. C’est incompréhensible. Avec mon mari, nous pensons déménager vers des lieux où l’eau est distribuée d’une manière régulière. Il est aberrant de constater que dorénavant, pour acheter un logement, ce qui intéresse le plus ce n’est pas la situation du logement, mais bien l’approvisionnement en eau», dit-elle avec beaucoup d’amertume
A Mohamadia à 5 km d’Alger, la situation est devenue si intenable dans les cités «les Dunes», «618» «632», qu’après près d’une semaine sans eau, des citoyens sont allés crier leur colère devant la station Seaal de la commune. «Une semaine sans eau. Qui peut résister à une telle situation ?» dit un quinquagénaire. «On nous prive d’eau durant des jours, mais comme par enchantement , les villas qui nous entourent n’en sont pas privées. Seaal peut-elle nous l’expliquer ? Les quartiers réputés chics, ne connaissent pas la pénurie. Depuis le début de la crise, à la rue Didouche Mourad où mes parents habitent, ce problème, ils ne le connaissent pas. Comment voulez-vous que l’on ne se révoltent pas alors ? Tout ce que l’on veut c’est une vraie équité dans la distribution».
Ce n’est pas le seul endroit à souffrir du non-respect du programme. Plusieurs quartiers et des communes de la wilaya de Blida, subissent le même calvaire.
A Larbaa, l’eau est distribuée d’une manière très aléatoire. Selon des citoyens, «le robinet est laissé ouvert, car personne ne peut dire à quelle heure l’eau est distribuée» et de préciser: «Le pire, c’est qu’avec cette méthode, l’air pénètre dans les compteurs, et fait augmenter une consommation , qui n’en est pas, et impossible de contester les chiffres affichés par le compter».
A «Chiffa» ou «Mouzaia»,la disparité dans la distribution de l’eau est tout autant décriée, et tous réclament plus d’équité dans la distribution.
Tout autant qu’Alger ou Blida, la wilaya de Médéa connait de très fortes perturbations, principalement dans les quartiers «Msallah, Beziouche, Cadat, Oued-Zitoune et Bouziane», au point , où le siège de Seaal a été carrément cadenassé en 2019.
R. H.