Le ministère des Finances vient de publier un bilan sur la situation économique de l’Algérie, ses perspectives, pour les 5 premiers mois de l’année. Selon ce bilan, publié sur le site de ce ministère, les signes fondamentaux d’une reprise de l’économie mondiale en relation avec le reflux de la pandémie du Covid-19 ouvrent de nouvelles perspectives favorables pour l’ensemble des économies, notamment, celles développées et émergentes. Dans un tel contexte, les principaux indicateurs macroéconomiques et budgétaires de notre pays confirment une certaine reprise de l’activité économique et montrent une prise en charge des besoins des citoyens en matière de revenus, de couvertures, sociale et sanitaire.
Par Réda Hadi
En effet, la croissance économique de notre économie a été revue à la hausse et devrait se situer à +4,2% en 2021 (contre +3,98% dans la LFI 2021), en relation avec le retour progressif de l’activité économique, suite à l’amélioration de la situation sanitaire après le repli de la pandémie. Cette amélioration sera principalement tirée de l’amélioration de la croissance du secteur des hydrocarbures et hors hydrocarbures qui atteindraient +10,1% et +3,2%, respectivement.
Selon la même source, la croissance hors hydrocarbures se situerait à +3,2% dans la LFC 2021, contre +2,4% prévue dans la LF 2021, pour tenir compte de la reprise de l’activité des secteurs de la construction (+3,8%) et des services marchands (+3,6%).
Ce sont donc, les exportations hors hydrocarbures qui devront assurer l’avenir de l’Algérien, d’où les efforts qui y sont consacrés pour y parvenir. Des perspectives prometteuses puisque la Banque Mondiale table sur une hausse de 3,8% en 2021 et de 2,1% en 2022. L’institution estime, néanmoins, que les principaux leviers de croissance devraient être orientés vers l’accroissement de la consommation et la dynamisation des investissements privés. Pour résoudre le problème de la dépendance envers la rente, les pouvoirspublics ont donc affirmé leur volonté d’impulser une autre direction à l’économie nationale, mieux utiliser la rente pour créer d’autres sources de revenus et doter le pays d’une politique économique dissociée de la rente.
Dans ce contexte complexe, la Banque Mondiale précise que la relance économique est conditionnée, en Algérie, par la mise en œuvre de réformes structurelles qui consistent dans la réduction des déséquilibres macroéconomiques, dans la relance de la consommation et dans la production et l’exportation des hydrocarbures. L’institution internationale recommande la mise en œuvre d’une stratégie de relance articulée autour d’un modèle économique qui repose sur la diversification économique et sur l’impulsion du secteur privé.
Pour BillelAouali expert en économie : « La reprise de l’économie se trouve également conditionnée par la maîtrise budgétaire, la disponibilité des moyens de financement, la stabilité monétaire et la préservation du pouvoir d’achat, ce qui représente de grands défis pour le gouvernement».
L’année 2021 sera-t-elle celle de la diversification de l’économie ?
Dans ce but, les pouvoirs publics misent sur la relance de la production nationale des matières premières, notamment, l’exploration et l’exploitation des minerais, entre autres.
A ce sujet l’expert dit qu’ « nn retour à un niveau élevé de croissance permettrait une réduction importante du déficit budgétaire global qui passerait à 10,3 % du PIB en 2021 et à 8,7 % en 2022. La tendance serait similaire pour le déficit de la balance courante, qui serait ramené à 13,8 % en 2021 et 11,1 % en 2022 ». Cependant, celui-ci précise que « l’Algérie devrait approfondir les mesures pour élargir l’assiette fiscale, portée par la loi de Finances de 2021, et mettre en place un programme visant à diversifier son économie en vue de limiter la dette publique interne. Dans le cas contraire, la forte dépendance de l’économie algérienne aux hydrocarbures continuera d’entraver ses perspectives de développement sur le moyen terme ».
Réduire les subventions
M Aouali précise aussi que « le développement de l’industrie dépend de réformes structurelles, notamment sur le plan fiscal dont le poids explique une partie de l’économie informelle, de l’établissement d’un droit clair des faillites. On doit aussi réduire les subventions aux produits de première nécessité, électricité, céréales, lait, qui profitent à des ménages aisés et absorbent 15 % du PIB ».
R. H.