Bilan et perspectives de l’Industrie nationale : Ali Aoun fait le point 

Ali Aoun

Le ministre de l’Industrie et la production pharmaceutique, Ali Aoun, a fait le point sur la situation de son secteur, en annonçant que sa contribution au PIB devrait s’accroitre dans les deux prochaines années pour atteindre les 10% à l’horizon 2027.  

Par Akrem R.

Selon le ministre, qui s’exprimait, hier, au «Forum d’El Moudjahid», le potentiel existe et «on pourra atteindre ce niveau facilement». Actuellement, la contribution du secteur industriel au PIB national est estimée à 4,1% en forte croissance par rapport à 2023 où il était de 3,1%.

Cette amélioration de croissance devrait se poursuivre au courant de 2024 pour atteindre entre 6 et 7% en 2025, détaille-t-il.

Ceci est le résultat des réformes engagées et la nouvelle feuille de route mise en place depuis le début du premier trimestre 2023, consistant à développer les filières à forte valeur ajoutée à l’instar de l’agro-alimentaire, la sidérurgie, la mécanique, la chimie, le textile, le cuir et les matériaux de construction ; à lever les obstacles qui freinent le développement de l’industrie locale ; à renforcer les mécanismes d’accompagnement, notamment, des entreprises industrielles publiques, la réforme de la gestion et enfin la mise en place du système de contrat de performance. 

Evoquant la situation des groupes industriels publics, Ali Aoun, connu pour sa franchise, a indiqué qu’à «l’exception de deux groupes, à savoir GICA et Madar Holding, les autres groupes sont dans des situations très difficiles et confrontés à de plusieurs problèmes d’ordre financier et surtout de gestion».

Il a pointé du doigt la réorganisation de ces groupes mise en place en 2018. Pour lui, il est difficile, même impossible pour un gestionnaire, de gérer un groupe de 25 unités et parfois de 32 unités.

«Actuellement, nous travaillons groupe par groupe pour les remettre sur pied avant de passer à la deuxième étape consistant en leur restructuration», souligne le ministre.

Lors de son exposé, le ministre a fait également un état des lieux sur les différentes filières industrielles qui sont en plein développement. Pour l’agroalimentaire, une filière dominée par 90% par le secteur privé, avec une contribution de 50% au Pib du secteur.

C’est une avancée quantitative importante, dira le ministre, annonçant que les efforts seront orientés maintenant vers l’amélioration de la qualité afin d’être compétitif sur le marché international.

Concernant le secteur public de cette filière, Ali Aoun a annoncé que les deux usines de Kotama Agrifood à Jijel pour la production d’huiles alimentaires et celle de la transformation du sucre à Larbatache dans la wilaya de Boumerdes, entreront en production cette année.

Il a également annoncé le lancement de l’extension de l’usine « Mahroussa » pour l’augmentation des capacités de production. Ali Aoun a annoncé, également, le lancement de quatre projets pour la production de la levure boulangère.

«Nous espérons mettre au moins deux unités de production d’ici la fin de l’année pour réduire la facture d’importation qui avoisine les 89 millions de dollars/annuellement», annonce-t-il.

S’agissant des filières de l’industrie céramique et des matériaux de construction, elles ont enregistré un saut quantitatif important, dont les besoins du marché national sont couverts à 100% avec des quantités importantes qui sont exportées.

À titre d’exemple, 20 millions de tonnes de ciment et clinker ont été exportées en 2023 par, principalement, le groupe GICA, Lafarge et deux cimenteries basées à Biskra, pour une valeur de 700 millions de dollars.

Quant à l’acier, l’Algérie considère, maintenant, comme étant un des principaux producteurs de l’acier en Afrique et dans le monde Arabe.

« Nos exportations en acier devraient passer de 3,5 millions de tonnes en 2022 à 4,2 millions en 2024», indique le ministre, en faisant savoir que l’industrie de la céramique est en pleine expansion, dont 100 millions d’euros de prévision d’exportation en 2024.

Concernant la filière de l’électroménager, le ministre a indiqué qu’après le blocage des importations, cette filière a enregistré un boom et une croissance entre 120 à 140% couvrant largement le marché local et l’exportation vers au moins 36 pays pour une valeur de 45 millions de dollars en 2023 et devrait augmenter à 50 millions cette année.

Quant au textile et Cuir, le ministre a relevé que beaucoup reste à faire dans cette filière qui fait face à une concurrence déloyale, notamment avec les importations frauduleuses et non réglementées.

Par conséquent, il a annoncé une vaste opération de ramassage de peaux de moutons de l’Aïd, avec l’objectif de dépasser le nombre de peaux collectées l’année passée.

« Nous avons entamé les préparatifs pour cette opération et la collecte de plus de 1,2 million de peaux. Cette année une rémunération symbolique sera octroyée en contrepartie d’une peau de mouton», précise-t-il.

A. R.

Industrie pharmaceutique : Un secteur en pleine expansion

L’industrie pharmaceutique algérienne poursuit son développement. Avec 300 unités de productions, pas moins 3400 molécules de médicaments sont produites en Algérie. 

Cette production, dira le ministre Ali Aoun, a contribué à la couverture des besoins nationaux à hauteur de 69% en 2022, 73,16% en 2023 et devrait atteindre le taux de 80,49% fin 2024 pour une production globale d’une valeur de 4 milliards de dollars en 2024.

Ceci contribue également à la réduction de la facture d’importation en nette régression ces trois dernières années, passant de 1,42 milliard de dollars en 2022 à 1,293 milliard en 2023 et à 1 milliard en 2024.

L’industrie pharmaceutique contribue également, à la promotion des exportations hors hydrocarbures. Selon les chiffres avancés par le ministre, il a été réalisé 8 millions de dollars d’exportations en 2023 et qui devraient augmenter à 30 millions en 2024.

La dernière opération d’exportation de l’insuline s’est chiffrée à 11 millions de dollars. Au passage, Ali Aoun a défendu le médicament algérien, en rappelant que la production nationale fait face à de multiples attaques par des lobbys.

A. R.

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