L’Algérie qui se dirige résolument vers le commerce extérieur, est appelée à renforcer le contrôle de qualité des produits sur le marché local mais aussi, au niveau des frontières. C’est que le phénomène de la contrefaçon a pris des proportions alarmantes durant les 20 dernières années. Ainsi, durant les 10 premier mois de 2021, uniquement, une quantité de 106.992,67 tonnes d’une valeur de 15,596 milliards de DA, a été refoulée aux frontières.
Par Akrem R.
Outre le préjudice économique qu’ils font subir à notre pays, ces produits non-conformes (pièces de rechanges, appareils de chauffage, médicaments et autres produits…), représentent un véritable danger sur les vies humaines.
À cet effet, la mise en place d’un réseau national de laboratoire de contrôle de qualité accrédité, est plus que nécessaire pour réduire, d’abord, la contrefaçon issue de l’importation et ensuite, imposer la norme algérienne (17065) à la production nationale.
Dans ce cadre, le directeur général d’ALGERAC, Noureddine Boudissa, a annoncé que pas moins de 150 laboratoires sont déjà accrédités et peuvent délivrer des certificats de conformité pour divers produits. Un nombre qui reste insuffisant, dira-t-il, notamment pour répondre à la forte demande des opérateurs économiques désirant aller sur le marché international, et pour lequel, la certification est devenue indispensable. «La généralisation de la norme algérienne (17 065) protégera le consommateur algérien et permettra la mise des quantités énormes sur le marché international», a souligné, hier, Boudissa sur les ondes de la radio nationale .
D’ailleurs, affirme-t-il, des accords de partenariats ont été signés avec plusieurs ministères, à l’instar du ministère de la Défense, de l’Energie, de l’Agriculture, du Commerce, de l’Industrie et celui des Energies renouvelables pour la création et la mise en conformité des laboratoires et institutions de contrôle à la norme internationale.
Il a, en outre, annoncé qu’un premier certificat d’accréditation sera attribué, le 30 novembre prochain, à un laboratoire national d’analyses de produits miniers, sis à Boumerdes. Cet organisme aura un statut mondial pouvant répondre à la demande nationale et également régionale. Un autre réseau de 7 laboratoires de contrôle de qualité est en phase de préparation pour la mine d’or, ajoute-t-il. Idem pour les Energies renouvelables, un secteur en pleine mutation, notamment, suite aux dernières mesures du président de la République pour la généralisation des EnR et la réussite du programme de l’efficacité énergétique. Cinq laboratoires seront accrédités en 2022, dont la mission principale est de contrôler le matériel qui sera utilisé dans les projets solaires et également les lampes LED. « Nous avons un climat spécifique nécessitant un matériel spécifique. Nous devons mettre les normes nécessaires pour protéger notre économie de l’arnaque et contrôler les producteurs et importateurs de panneaux photovoltaïques», insiste-t-il.
En somme, à travers cette démarche, les pouvoirs publics déclarent la guerre à la contrefaçon. Dorénavant, seuls les produits conformes aux standards internationaux seront commercialisés et produits en Algérie. C’est un véritable défi pour les producteurs qui sont appelés à prendre au sérieux la question de la qualité, en accordant une importance capitale à la formation du personnel et à la qualité des produits. Dans ce cadre, l’enseignant universitaire, Ahmed Saouahlia, a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer la qualité de production afin de faire place à un marché ouvert à une concurrence «rude».
A. R.