L’heure des bilans économiques a sonné. Le gouvernement a procédé jeudi dernier à l’installation d’un groupe du travail, regroupant des représentants de départements ministériels d’activité économique, chargé de réaliser un rapport sur l’impact généré par la pandémie de la Covid-19 sur la situation économique et financière du pays.
Akrem R.
En effet, ce groupe d’experts permettra de déterminer les coûts économiques de cette crise. Actuellement, les chiffres communiqués par les différentes organisations patronales parlent de la perte de pas moins de un million d’emplois, suite à la fermeture ou à l’arrêt de milliers d’entreprises activant dans divers domaines.
Les BTPH, les services (tourisme, agences de voyages et autres boites de communication) et certaines filières de l’industrie nationale, sont autant de secteurs ayant été frappés de plein fouet par la crise sanitaire et financière.
Selon le premier argentier du pays, Aymen Benabderrahmane, une fois le rapport finalisé, le gouvernement aura de la visibilité pour prendre les décisions nécessaires dans l’objectif de relancer l’activité économique à l’arrêt, à l’exception des secteurs de l’Agriculture et du pharma, ces deux derniers, ayant sauvé la face de l’économie nationale.
Ainsi, ajoute-t-il, ce groupe de travail entamera dès son installation, l’évaluation des effets générés par la pandémie Coronavirus, notamment, sur la situation globale de l’économie et sur les secteurs économiques et industriels nationaux.
M. Benabderrahmane a précisé, selon un communiqué posté en ligne sur le site du ministère, que ce groupe de travail aura également pour mission de proposer des mesures à entreprendre allant dans le sens de relancer et dynamiser l’activité économique, en garantissant le retour à la croissance positive et à la poursuite du plan de travail du gouvernement. Le ministre a noté que ces efforts permettront aux pouvoirs publics de prendre les décisions nécessaires pour surmonter la situation difficile de l’économie nationale.
Dans ce cadre, le ministre a insisté sur l’intérêt qu’accorde l’Etat à la diversification économique à travers la préservation des entreprises économiques génératrices de richesse, et sur l’encouragement de l’investissement productif hors hydrocarbures. La question qui mérite d’être posée, est est-ce que l’Etat va mettra la main à la poche ? Les mesures décrétées jusqu’à présent par les pouvoirs publics, à travers le report dans le paiement de certaines échéances fiscales et parafiscales, n’ont pas été à la hauteur des aspirations des chefs d’entreprises. Certains d’entre eux, réclament une amnistie fiscale pour les PME/PMI impactées sévèrement par cette crise. Sans cela, Sami Agli le président de la CAPC, par exemple, estime que l’économie informelle va se renforcer davantage. Il est à noter que l’acquisition du vaccin contre la Covid-19 a coûté au Trésor public 22,5 milliards de dinars et 17,7 milliards de dinars pour l’acquisition des équipements de protection avec des allocations exceptionnelles pour les travailleurs de 99,2 milliards de dinars, et des opérations de solidarité, ainsi que des aides financières pour les familles et les travailleurs exerçant des professions libérales vulnérables, à 73,1 milliards de dinars. Il a également souligné que les opérations de rapatriement des ressortissants algériens bloqués à l’étranger ont coûté 9,5 milliards de dinars, les opérations de solidarité internationale, 271 millions de dinars.
Relance économique : Les 11 axes du plan
Depuis le début de la crise sanitaire et financière, le gouvernement a tenté de la désamorcer, en engageant des réformes visant à la diversification de l’économie nationale. Les pouvoirs publics ont mis en place un plan de relance pour l’économie nationale. Il se résume en 11 axes : diversification de l’économie nationale pour réduire la dépendance aux hydrocarbures; encourager la création de petites entreprises économiques; modernisation et numérisation de la gestion et des institutions financières publiques; encourager les exportations et limiter les importations; encourager la transition énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables; poursuivre la rationalisation des dépenses publiques; créer de nouveaux modes de financement de l’économie et des grands projets structurés, à l’instar du partenariat public-privé (PPP), principalement, pour réduire le recours au financement budgétaire ; le lancement de nombreux projets structurants, tels que, le port d’El Hamdania, le projet central de phosphate à Ghar Jbeilat, etc. ; dynamiser les marchés financiers et encourager la production nationale et mettre en place des mécanismes pour faciliter les opérations d’exportation. «
«Les pouvoirs publics visent, à travers toutes ces mesures, à relancer l’économie nationale pour atteindre le taux de croissance attendu pour l’année 2021, c’est-à-dire + 4%, d’autant plus que la conjoncture mondiale montre des signes de reprise avec les opérations de vaccination et la réouverture des frontières entre les pays», avait déclaré l’argentier du pays, Aymen Benabderrahmane.