Beatus qui prodest quibus potest*

Par Lyazid Khaber

Pourquoi il faut accompagner et encourager le privé ? Voilà une question rendu lancinante par les circonstances que nous vivons en ce moment. Depuis plus de deux semaines, avec la flambée des cas de contamination à la Covid-19, ayant touché la majeure partie des wilayas du pays, et face à la demande sans cesse grandissante sur l’oxygène médical, causant le décès de plusieurs malades dans des structures hospitalières qui s’en sont retrouvées dépourvues, la solidarité citoyenne ne s’est pas fait attendre. Mais, que pourra faire un simple citoyen, laminé par une crise qui dure depuis maintenant près de deux ans, si ce n’est l’action salvatrice de certains investisseurs privés qui se sont distingués par des actions qui leurs valent tous les honneurs et la reconnaissance. L’exemple du propriétaire de la laiterie Sommam Lhadj Hmitouche d’Akbou, en est une illustration. Ayant pris à sa charge exclusive le financement de plusieurs générateurs d’oxygène, éparpillé sur différentes structures hospitalières, notamment en Kabylie où le nombre de morts a atteint un stade inattendu, il a donné l’exemple d’un investisseur au service de la société. Il a, en effet, financé pas moins de dix-huit (18) centrales d’oxygène installées dans différentes wilayas du pays, une trentaine d’ambulances de marque Mercedes. D’autres privés n’ont pas manqué de mettre la main à la poche, et c’est grâce à leur engagement que beaucoup de malade sont et seront sauvés d’une mort certaine. Parallèlement à cela, les entreprises publiques restent de marbre. Aucune, du moins à notre connaissance, n’a fait preuve de solidarité envers une population livrée au virus mortel. La machine rouillée et les dédales procéduraux qui empêchent ces entités économiques d’agir, les relègue au second plan. Ceci dit, si nous avions des entreprises privés performantes et en grand nombre, nous ne serons que rassurés face à l’éventualité de nous retrouver dans une quelconque crise. On l’a vu par le passé, lors des inondations de Bab El Oued en 2001 ou encore lors du séisme de Boumerdès en 2003, où toujours les privés, ont été nombreux à apporter leur aide et assistance aux populations sinistrées. Sur un autre plan, celui de la pénétration des marchés internationaux, au moment où l’on compte aller résolument vers l’alternative hors-hydrocarbures, le privé algérien a un rôle crucial à jouer. L’Etat qui jusque-là a dressé toutes sortes de barricades devant l’initiative privée, doit se résoudre à ouvrir le marché et à améliorer le climat des affaires, seule issue pouvant permettre un véritable essor économique du pays. Il est temps de comprendre que la mentalité des années 1970 n’a plus droit de cité et que seule une politique économique intégrant tous les circuits de production est à même de permettre à l’Algérie de sortir forte de cette crise qui n’a pas encore livré tous ses secrets.

L. K.   
 
·        Formule latine qui veut dire «Heureux qui vient se rendre utile à ceux qu’il peut aider.»
 
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