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Baisse des prix du pétrole, chocs externes… L’Algérie appelée à renforcer sa résilience  - ECOTIMES

Baisse des prix du pétrole, chocs externes… L’Algérie appelée à renforcer sa résilience 

Face à un marché pétrolier volatile et à des signaux économiques mondiaux inquiétants, dont ceux annonciateurs d’une éventuelle récession, l’Algérie est appelée à accélérer la diversification de son économie en s’orientant davantage vers l’émergence d’une véritable industrie locale performante, capable de répondre aux besoins du marché intérieur.

Par Akrem R.

Le renforcement de l’économie nationale à travers des réformes structurelles, la maîtrise de la consommation énergétique, ainsi que l’exploitation intelligente des mutations du marché mondial, constituent autant d’éléments essentiels que le gouvernement devra prendre en considération pour asseoir durablement la souveraineté énergétique et économique du pays.

C’est, aux yeux de nombreux experts, la seule voie pour l’Algérie afin de renforcer sa résilience et faire face à d’éventuels chocs externes, d’autant plus que le marché mondial est devenu, selon l’expert international en questions énergétiques Mourad Preure, «complètement pris de folie ».

Il est d’ailleurs désormais impossible, affirme-t-il, de prévoir ce qui pourrait se produire d’ici juin. Pour lui, le monde entre dans une période de « turbulences » économiques, marquée par des tensions géopolitiques, une surproduction d’hydrocarbures, et une demande en repli, notamment du côté de la Chine et des États-Unis, les deux plus gros consommateurs d’énergie.

L’expert, Mourad Preure souligne que le marché est «baissier», avec un pétrole stabilisé autour de 65 dollars et un excédent de l’offre estimé entre 100 000 et 800 000 barils/jour selon les agences internationales. 

«Des signaux contradictoires sont émis. Mais, si l’on tente d’en extraire une tendance médiane, on constate qu’ils penchent globalement vers une baisse, notamment en ce qui concerne les prix du pétrole et du gaz », a –t-il affirmé lors de son passage dans l’émission « L’Invité du jour » sur la Chaîne 3. Selon lui, l’économie mondiale frôle la récession et la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis ne fera qu’aggraver la situation.

«La Chine ne parvient toujours pas à stimuler suffisamment sa croissance par son marché intérieur, les États-Unis sont surendettés, l’Europe est en perte de vitesse, et les décisions de Trump auront inévitablement un effet inflationniste. Compte tenu de tous ces facteurs aggravants, une récession au second semestre semble probable», avertit M. Preure.

Le renforcement de l’économie nationale à travers des réformes structurelles, la maîtrise de la consommation énergétique, ainsi que l’exploitation intelligente des mutations du marché mondial, constituent autant d’éléments essentiels que le gouvernement devra prendre en considération pour asseoir durablement la souveraineté énergétique et économique du pays. C’est, aux yeux de nombreux experts, la seule voie pour l’Algérie afin de renforcer sa résilience et faire face à d’éventuels chocs externes, d’autant plus que le marché mondial est devenu, selon l’expert international en questions énergétiques Mourad Preure, «complètement pris de folie ».

Une politique prudentielle stricte, une nécessité 

Face à cette conjoncture, l’intervenant a estimé nécessaire l’adoption d’une politique prudentielle stricte, tout en proposant un plan d’action en trois axes. Il a suggéré une gestion rigoureuse des ressources financières, en orientant les réserves de change vers des projets renforçant la résilience économique et un soutien à l’offre nationale, publique et privée, dans une logique d’import-substitution, afin de réduire la dépendance extérieure. Il a proposé notamment la création de deux fonds souverains : « un fonds souverain national pour soutenir l’investissement à l’intérieur du pays, et un autre à vocation internationale, destiné à l’acquisition d’actifs à l’étranger, notamment à travers des montages financiers basés sur le levier du crédit.» 

Par ailleurs, l’expert Mourad Preure a recommandé l’urgence d’une politique énergétique efficace, basée sur l’engagement citoyen, l’encouragement aux start-ups vertes, l’urbanisme durable, l’électrification du parc automobile et une rigueur accrue dans l’importation de véhicules.

Dans son intervention, l’expert international a insisté sur la nécessité d’une politique d’efficacité énergétique rigoureuse, évoquant le gaspillage énergétique national et son impact sur la capacité d’exportation.

«L’Algérien consomme deux fois plus d’énergie que les habitants des pays de l’OCDE pour produire une même unité de richesse», a-t-il déploré. Dans son analyse, l’expert a fait savoir que l’industrie ne représente que 20% de la consommation d’énergie. Le reste, c’est le transport et les ménages.  

Donc, aujourd’hui, il est question d’accélérer ou d’aller vers une politique d’efficacité énergétique, une véritable politique d’efficacité énergétique, suggère–t-il, appelant à son application d’une façon extrêmement rigoureuse, basée premièrement sur la sensibilisation et deuxièmement, susciter des initiatives citoyennes, y compris celles des chefs d’entreprise, en encourageant les start-up qui travaillent dans le sens de l’efficacité énergétique.

Ainsi, l’expert a appelé à la révision de notre manière de construire (Urbanisme), en s’orientant de plus en plus vers un urbanise durable. Idem dans le secteur industriel, dont les nouveaux projets d’importation de véhicules, «l’État doit être extrêmement sévère et rigoureux avec les constructeurs automobiles pour exiger des véhicules qui aient un rendement énergétique».

Une stratégie ambitieuse pour l’hydrogène vert

Mourad Preure voit dans l’hydrogène vert une opportunité majeure pour l’Algérie, qui dispose d’un ensoleillement parmi les meilleurs au monde. Toutefois, il appelle à un développement raisonné, tenant compte du stress hydrique et des contraintes économiques de l’électrolyse.

Il suggère d’attirer les industriels étrangers sur le sol algérien, en leur proposant de l’électricité verte locale, au lieu d’exporter uniquement les ressources brutes. 

Invité à s’exprimer sur ce regain d’activité dans le domaine des hydrocarbures, dont plusieurs projets en partenariat sont annoncés, l’expert énergétique Mourad Preure estime que cette dynamique s’inscrit dans un repositionnement stratégique de l’Algérie, à la croisée des enjeux géopolitiques et énergétiques actuels.

Pour lui, le pays bénéficie d’un double atout majeur : un potentiel hydrocarbure encore sous-exploité et un ensoleillement exceptionnel qui ouvre de vastes perspectives dans les énergies renouvelables, notamment le solaire.

«Le domaine minier national des hydrocarbures est à très fort potentiel, tant par la richesse de ses gisements que par la qualité de l’ensoleillement, idéal pour le développement du solaire», souligne Preure, indiquant que la loi sur les hydrocarbures de 2019, qui réintroduit le contrat de partage de production, a permis de lever de nombreuses incertitudes juridiques, rendant le marché algérien bien plus attractif. 

«Cette nouvelle loi a relancé l’intérêt de plusieurs géants du secteur, notamment Chevron et ExxonMobil, qui reviennent sérieusement dans le jeu. Des accords ont aussi été conclus ou sont en cours avec CNPC (Chine), Midgas Energy (Arabie saoudite), Gulf Petroleum (Qatar), Naturgy (Espagne), et plusieurs entreprises slovènes et turques», conclut-il.

A. R.

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