Baisse de production de plus 36 % au 3ème T 2023 : Les industries Cuirs et chaussures sous tension

Investissements en Algérie : Intérêt croissant des Américains

Investissements en Algérie : Intérêt croissant des Américains | Photo : D. R.

Si des filières industrielles ont renoué avec la croissance durant le troisième trimestre 2023, les industries des cuirs et Chaussures affichent pour le deuxième trimestre consécutif une baisse de production de 36,6% après celle de – 30,1% observée au trimestre précédent. 

Par Akrem R.

En effet, selon l’indice de la production industrielle de l’Office nationale des statistiques (ONS), au 3ème trimestre 2023, la baisse est constatée autant au niveau des biens intermédiaires que ceux de consommation avec des taux respectifs de -49,1% et – 16,6%.

Des chiffres qui témoignent de la situation difficile dans laquelle se trouve cette filière qui n’arrive pas à remonter la pente et à renouer avec la croissance. Les entreprises publiques activant dans ce segment, continuent de faire face à de nombreuses difficultés d’ordre organisationnelles et surtout financières.

Ajoutons à cela, la concurrence déloyale imposée par les importations massives, les made in china et turc inondant le marché algérien et s’accaparant de près de 90% de la taille de ce marché estimé à plusieurs millions de dollars.

Actuellement, les entreprises Algériennes du textile et cuir détiennent moins de 10% du marché Algérien. En termes de besoins, pourtant, la filiale du textile et de l’habillement arrive en seconde position après le secteur de l’agro-alimentaire, du point de vue de son importance et de la forte consommation locale et dont les besoins sont de l’ordre de 150 millions d’articles annuellement. Par conséquent, la mise en place d’un plan de relance est plus que nécessaire pour le redémarrage de la production industrielle des Cuirs et chaussures. 

Les responsables du ministère de l’industrie travaillent sur la question et des mesures ont été prises pour redorer le blason des sociétés publiques activant dans ce domaine.

Le ministre Ali Aoun avait déclaré, récemment, que le problème des entités publiques est purement lié à la gouvernance et au management. À cet effet, les responsables et gestionnaires des groupes publics seront soumis à des contrats de performance et chacun d’entre eux va rendre des comptes.

D’ailleurs, le ministre avait annoncé que «l’année 2024 sera l’année de la relance du secteur des entreprises économiques publiques, à travers la mise en œuvre d’une stratégie basée sur la bonne gouvernance et la relance des unités à l’arrêt, dont le nombre s’élève à 31 entreprises et la relance des EPE et des unités à l’arrêt et dont le nombre est de 51 entreprises».

C’est dire que l’Etat est déterminé à relancer le secteur industriel. Mais un grand travail reste encore à faire en amont et en aval de la filière textile et Cuir.  

Le problème de la matière première persiste 

Les experts et professionnels de la filière appellent à prendre en charge la question des matières premières, nécessaires au développement de ce secteur. Pour eux, les collectivités locales doivent s’impliquer dans la collecte des peaux de mouton afin de contribuer à l’effort national visant à assurer la disponibilité de cette matière première très demandée localement et à l’international.

Beaucoup d’entreprises se plaignent notamment de problèmes liés à « l’indisponibilité des matières premières et à la présence anarchique sur le marché de produits d’importation».

Ils ont appelé également à la nécessité de mettre en œuvre les recommandations issues des dernières assises nationales du textile et cuir tenues en janvier 2023, rappelle-t-on. Des mesures visant à protéger le produit local et à dynamiser cette activité, en encourageant l’investissement et en renforçant les capacités dont jouissent nos entreprises.

Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, avait indiqué récemment, que son département s’attelle à l’élaboration d’une cartographie détaillée du secteur des industries du textile et du cuir, afin de connaître les capacités réelles de production de chaque produit séparément, dans le but de déterminer le pourcentage de la demande intérieure en produits non couverts par la production nationale. Il a fait savoir qu’en 2022, les exportations de ce secteur s’élevaient à 31,86 millions de dollars.

Quant aux importations, elles ont reculé à 749 millions de dollars durant l’année 2022, contre 1,1 milliard de dollars en 2021. Selon toujours les statistiques du ministère, 1 400 fabricants sont recensés en Algérie pour une capacité de production de 145 millions de paires annuellement.

Le groupe Getex adopte une nouvelle stratégie  

Le gouvernement mise sur le groupe Getex pour la relance de cette filière. Ce dernier avait adopté une nouvelle stratégie en 2023  visant à reconquérir le marché national.

Une stratégie qui s’articule sur la formation du personnel, l’investissement  dans la production de la matière première et le marketing.  D’ailleurs, une large campagne de communication sera lancée incessamment par la société pour la promotion du produit «made in algeria».

Concernant les réalisations du secteur public en 2023, le responsable affirme que la Société Holding des textiles et Cuirs (GETEX) a réalisé un chiffre d’affaires de 26 milliards de DA en 2023, soit une croissance de 17% par rapport à 2022 et de 47% par rapport à 2021. 

Pour les prévisions de 2024, GETEX compte maintenir cette dynamique de croissance afin de renforcer sa position sur le marché local et aller à la conquête des parts sur le marché à l’international, notamment en Afrique. 

En effet, le Groupe table sur la réalisation de 28 milliards de DA en 2024, soit une hausse de 7% par rapport à l’année précédente. À l’export, GETEX ambitionne d’améliorer ses résultats en passant de 13% en 2023 à 20% en courant de 2024. 

A. R.

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