Avec une prévision de croissance de 4,2% en 2024 : L’économie nationale dans le vert

L’économie algérienne renoue avec la croissance, enregistrant des niveaux appréciables, comparativement aux économies de plusieurs pays, durant une période difficile marquée par les sévères effets de la pandémie de la Covid-19 et des tensions géopolitiques mondiales. Les chiffres du dernier rapport du Fonds monétaire arabe (FMA) sont à l’appui. Pour l’année 2023, la croissance du PIB réel de l’Algérie a été estimée à 4,2%, contre environ 3,6% en 2022.

Par Akrem R.

En effet, le secteur pétrolier et gazier, qui a connu un taux de croissance de 4,5 % en 2023, reste une composante essentielle de l’économie nationale, aux côtés des secteurs hors hydrocarbures, comme l’industrie, la construction et les services, qui ont connu, ensemble, une croissance de 4,1%.

Pour l’année 2024, la croissance du PIB réel devrait se stabiliser à 4,2 %, soutenue, en partie, par des dépenses budgétaires massives, avant de baisser à environ 3,9 % en 2025, ajoute le FMA dans son dernier rapport sur les perspectives de l’économie arabe en 2024.

Une baisse qui s’expliquerait par des contraintes structurelles dans les secteurs hors hydrocarbures et d’autres contraintes liées aux financements. Le Fonds monétaire arabe a indiqué dans son rapport que l’inflation reste une préoccupation majeure pour les objectifs de croissance, même si elle devrait commencer à ralentir.

Ces dernières années, rappelle-t-il, l’Algérie s’est efforcée de faire aboutir le processus de construction d’un nouveau modèle économique diversifié.

Le gouvernement s’étant engagé à œuvrer pour éliminer tous les obstacles qui empêchent la construction d’une économie forte et flexible, notamment en améliorant l’environnement d’investissement et l’exploitation optimale des ressources.

Des réformes engagées

Les réformes les plus importantes, comprenaient la modernisation du système bancaire et financier afin d’améliorer la performance et l’efficacité, la réforme du secteur commercial public, la gouvernance des institutions publiques, l’amélioration de l’attractivité du climat d’investissement, le développement du foncier économique et assurer son exploitation optimale, la promotion de l’économie de la connaissance et des startups et l’accompagnement de la transformation numérique de l’administration publique afin de dématérialiser les démarches administratives et numériser les différents services pour assurer une plus grande transparence et rapidité dans le traitement des dossiers et améliorer la qualité du service public.

En effet, les perspectives économiques de l’Algérie, à moyen terme, dépendent du succès des efforts de diversification et de la capacité à attirer les investissements privés.

Selon la même institution, l’inflation, la volatilité des prix des hydrocarbures et des défis environnementaux, sont considérés comme étant des risques à prendre au sérieux par le gouvernement afin d’éviter une récession économique.

Cependant, des réformes structurelles durables et globales peuvent stimuler la croissance et la création d’emplois, et promouvoir une économie plus diversifiée et plus résiliente.

Des efforts pour réduire l’inflation

Le Fonds monétaire arabe a mis en avant les efforts de l’Algérie pour la maîtrise de l’inflation. Après avoir atteint des taux presque à deux chiffres en 2022 et 2023 (environ 9,3%), le gouvernement a pris une série de mesures, depuis fin 2023 et début 2024, pour la contenir.

Dans Sa démarche, l’Exécutif a renforcé son contrôle des marchés à travers une lutte contre les pratiques illicites (spéculation illicite).

Afin de maîtriser notamment l’inflation importée représentant plus de 60% du taux global de l’inflation en Algérie, le gouvernement a procédé à la fixation des marges bénéficiaires maximales dans les différentes étapes de production et de distribution du gros et du détail de plusieurs produits.

A cela, s’ajoute le fait que les pouvoirs publics ont accordé un intérêt particulier pour le développement du tissu commercial à travers la création de marchés de gros régionaux et développer une approche participative afin de contenir la sphère informelle, en plus d’un ensemble de mesures organisationnelles et de terrain, visant à réorganiser le réseau national de distribution et à contrôler le réseau de distribution des matériaux de grande consommation, et à créer un stock de sécurité correspondant à 12 mois de consommation nationale.

Outre ces mesures organisationnelles, le gouvernement a mis en place une stratégie nationale visant à atteindre l’autosuffisance en produits alimentaires largement consommés grâce à une nouvelle approche qui comprend l’expansion des zones allouées à la production agricole.

Il est prévu que le taux d’inflation en Algérie atteigne les 8 % en 2024, avant de baisser à environ 6,1% en 2025, selon la même source.

Il est à noter le rythme d’inflation est en courbe baissière, depuis le début de 2024, passant de 9 % en janvier à 6,4% en juin 2024. Le président de la République, Abdelamdjid Tebboune a ordonné à son Exécutif de poursuivre les efforts afin de ramener le taux d’inflation au minimum à 4%.

La dette publique sous contrôle

Concernant la situation des finances publiques, le Fonds monétaire arabe a indiqué dans ce rapport que ce secteur en Algérie se caractérise par des dépenses importantes destinées à soutenir la stabilité économique et sociale.

«Une analyse des finances publiques de l’Algérie pour la période 2023-2025 révèle un mélange d’expansion budgétaire, avec une prudence à l’égard de cette expansion à moyen terme, soutenue par un certain nombre de réformes stratégiques et d’efforts de diversification économique. Le déficit budgétaire s’est creusé en 2023 pour atteindre environ 16,4 % du PIB. Les plans budgétaires pour 2024 indiquent une expansion budgétaire continue avec des augmentations significatives des salaires et de l’emploi dans la fonction publique, en particulier dans l’éducation et la santé, ce qui entraînera une augmentation du déficit en 2024 et 2025 à environ 17%», souligne le FMA, précisant qu’en dépit de ce déficit, les niveaux de la dette publique restent sous contrôle, puisque les données préliminaires indiquent que le ratio de la dette publique totale au PIB a atteint 47,3% en 2023, et que les recettes des hydrocarbures jouent un rôle majeur dans l’équilibre financier de l’Algérie et dans les réformes financières.

A titre de référence, l’Algérie a adopté un certain nombre de lois organiques (générales), notamment l’élaboration de la loi de finances basée sur la loi 18-15, qui consacre le principe du passage d’un budget de moyens à un budget d’objectifs.

Des mesures flexibles ont été prises, notamment en faisant du contrôleur budgétaire un conseiller financier auprès des autorités commandant les dé- penses, pour faciliter les procédures d’approbation des dépenses publiques.

La loi sur les marchés publics a également été promulguée , qui a permis la mise en place d’un cadre juridique garantissant une plus grande transparence et une plus grande justice, et la création du Conseil national des marchés publics, qui veille à ce que les offres présentant les plus grands avantages soient sélectionnées pour la réalisation des projets de développement public dans les meilleures conditions financières.

A. R.

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